Magistral pied de nez à la France : le Brésil vient d’accorder le statut de réfugié politique à Cesare Battisti. Il avait a été arrêté le 18 mars 2007, à Rio de Janeiro, grâce à la filature d’un membre de son comité de soutien par deux policiers français. Depuis, il était incarcéré en attente d’extradition. À l’époque, à quelques semaines des élections présidentielles, Nicolas Sarkozy avait revendiqué cette arrestation. Les autres candidats s’étaient montrés plus tièdes : François Bayrou réclamant un nouveau procès et Ségolène Royal refusant de se prononcer.
Quelques voix s’étaient élevées pour soutenir l’ancien activiste italien d’extrême gauche, comme la romancière Fred Vargas, ou le philosophe Bernard-Henri Lévy ; tandis qu’au PS, François Hollande qui l’avait appuyé un temps, cette fois le lâchait.
Les Brigades rouges (BR) sont nées en octobre 1970, dans l’effervescence qui a gagné l’extrême gauche italienne après la mort de Giuseppe Pinelli. Ce dernier, arrêté lors d’un coup de filet dans le milieu anarchiste qui suit l’attentat à la bombe, le 12 décembre 1969 (16 morts et 98 blessés), contre la Banque de l’agriculture de la Piazza Fontana, à Milan, se jette par une fenêtre du quatrième étage de la préfecture de police. Il était interrogé par plusieurs policiers sous la responsabilité du commissaire Luigi Calabresi. La version du suicide est évidemment controversée, pourtant, elle ne semble pas faire de doute. D’ailleurs, en s’élançant, Pinelli aurait crié : « E la fine dell’anarchia ! » (C’est la fin de l’anarchie !). Mais il apparaît aussi que sa détention prolongée dans les locaux de police était arbitraire : à l’heure de sa mort, il aurait dû être soit libéré, soit emprisonné.
Incapables d’infiltrer le mouvement ouvrier, les BR choisissent très rapidement la lutte armée et les actions violentes, notamment contre les policiers, les magistrats, les journalistes et la classe politique. Plus de 70 assassinats leur sont attribués. Dont deux pour lesquels Battisti a été reconnu coupable et deux autres pour lesquels il a été reconnu coupable de complicité. En fuite, il a été condamné par contumace à la perpétuité.
Quant au commissaire Calabresi, il est tué devant chez lui le 17 mai 1972, de deux balles tirées par un homme qui prend la fuite à bord d’une voiture volée conduite par un complice. L’enquête, au point mort jusqu’au 20 juillet 1988, rebondit grâce à un « repenti » qui se présente spontanément devant les policiers pour avouer sa participation à ce meurtre. Dans la foulée, il dénonce son complice et les instigateurs qui ont ordonné l’exécution, dont Adriano Sofri (que je cite, car il vient de sortir un livre dans lequel, dit-on, il se reconnaît une responsabilité morale (?) dans la mort du policier – alors qu’il avait jusqu’à ce jour toujours clamé son innocence).
En octobre 2008, Mario Calabresi, le fils du commissaire assassiné, a également publié un livre Sortir de la nuit, aux éditions Gallimard. Il avait trois ans à la mort de son père.
Dans le début des années 80 (ici), de nombreux membres des brigades rouges et d’autres activistes de différents pays trouvent refuge dans l’Hexagone pour bénéficier de la « doctrine Mitterrand » : la France accueille les terroristes qui renoncent à la violence.
Cesare Battisti fait partie du lot. Après s’être exilé au Mexique, en 1990, il s’installe à Paris, où il devient gardien d’immeuble et auteur de romans policiers dans la Série Noire, alors cannibalisée par une camarilla d’extrême gauche. L’Italie demande son extradition. La France refuse.
Pourtant, au fil des ans, le discours de Mitterrand s’est sensiblement modifié. Lors d’un déjeuner avec le président du conseil italien, il aurait dit (source Wikipédia) : « Si les juges italiens nous envoient des dossiers sérieux prouvant qu’il y a eu crime de sang, et si la justice française donne un avis positif, alors nous accepterons l’extradition.(…) Nous sommes prêts à extrader ou à expulser à l’avenir les vrais criminels sur la base des dossiers sérieux. »
Mais à l’époque, en Italie, une condamnation par contumace est définitive. Battisti devait donc purger sa peine sans être rejugé. Ce qui pour Mitterrand aurait été un manquement trop flagrant à sa parole. Le cas Battisti incite l’Italie à modifier son Code de procédure pénale, et, depuis 2005, une personne condamnée en son absence peut obtenir un nouveau procès. Ce texte a été adopté en urgence avant qu’en France le Conseil d’État ne se prononce sur l’extradition de Battisti. Toutefois, selon certains juristes italiens, il n’est pas tout à fait certain que cela s’applique à son cas… Peu importe, puisqu’il a franchi nos frontières sans attendre la décision de la haute juridiction, laquelle a d’ailleurs confirmé l’extradition.
Pour la petite histoire, le fondateur des BR, Alberto Franceschini, déclare dans ses mémoires que Mario Moretti, l’un des fondateurs de la deuxième mouvance des BR, était manipulé par la CIA. On a parlé d’une « stratégie de la tension » qui aurait consisté à commettre des attentats pour gêner la progression du parti communiste italien et d’une manière générale empêcher la gauche d’arriver au pouvoir. Mais, en l’absence de preuve, cela reste du domaine des hypothèses.
Souvent les terroristes sont manipulés par des services secrets. Ainsi, le 2 août 1980, une bombe explose dans la salle d’attente de la gare de Bologne. On compte 85 morts et 200 blessés. Cette fois, les assassins sont d’extrême droite, mais l’intention n’était-elle pas de faire porter le chapeau aux BR ? Dans quel but, si ce n’est de créer des tensions dans le pays…
Tous les membres des BR ont été jugés par des tribunaux ordinaires et des jurys populaires, non pas avec des lois d’exception, mais avec des lois ordinaires. Dès 1984, le président d’une Cour d’Assises a parlé de « la main tendue de l’État » et tout a été fait pour obtenir le repentir des accusés. Leurs peines ont été aménagées et, sauf erreur de ma part, plus aucun n’est derrière les barreaux.
Même s’il se dit innocent, Battisti a donc été condamné dans des conditions dignes d’une démocratie.
Pour mémoire, en France, les terroristes d’Action directe ont été jugés par des Cours d’assises spéciales, avec des lois spéciales et récemment Jean-Marc Rouillan (ici) a été reconduit en prison pour avoir donné une interview à un hebdomadaire (il doit se dire qu’il aurait mieux fait de franchir les Alpes).
Pour se faire une idée, voici ce qu’écrivait Pierre Assouline, dans son blog, en novembre 2005 (que je vous conseille de lire entièrement – ici) :
« Battisti, né en 1954, a disparu l’an dernier quelque part en France au moment où la justice française s’apprêtait à l’extrader vers l’Italie. Cet ancien braqueur au casier chargé (vols, cambriolages, hold-up) s’était reconverti au temps des années de plomb dans « les expropriations prolétariennes » avec un groupe terroriste d’extrême-gauche « Les prolétaires armés pour le communisme ». Il exécuta d’une balle dans le dos le surveillant-chef de la prison d’Udine le 6 juin 1978, achevé à terre de deux balles tirées presque à bout portant. Le 16 février 1979, à Mestre, il participe sans faire lui-même usage de son arme au meurtre d’un bijoutier. Deux mois après à Milan, il tire à cinq reprises sur un policier mais l’arme s’enraye. Arrêté le 26 juin avec ses complices, il est condamné à douze ans de détention. Grâce à l’aide d’un commando, il réussit à s’évader de prison au bout de sept mois. À la suite de nouveaux éléments dans l’enquête, il sera alors condamné à la prison à vie par contumace. »
Alors, Battisti… réfugié politique ?
Merci beaucoup a les autorite’
« L’inventeur » de l’Opus Dei, canonisé à la vitesse de la foudre, ne considérait-il pas Pinochet comme son fils, allant jusqu’à l’embrasser ?
Si les vils attentats « rouges » sont voués aux gémonies par le Vatican, l’Evangélisation style Gladio s’octroie d’office sanctification !
Le fameux « tuez-les tous, Dieu reconnaitra les siens » de la guerre contre les Albigeois fut longtemps attribué à Simon de Montfort… dans la bouche d’un militaire, le propos semblait plus acceptable… plus moral.
Entre les remugles du fachisme, l’influence financière de la Mafia du Sud et celle soufflant du Vatican, l’Italie n’est pas prête de se trouver un semblant d’équilibre entre peste rouge et choléra noir.
Mais en sommes nous si éloignés sous nos scandales mieux étouffés ?
J’espère que ce commentaire ne sera pas effacé.
A propos des 46 pour et 8 contre, somme des députés européens présents sur le total de 782 qui constitue le parlement, ce soir à la requête du 3 février par l’Italie, afin de décider d’exercer une pression européenne sur le Brésil, il faut savoir que le quorum n’était et de loin pas représenté (mais les règelements en tolèreraient l’absence de limite si le président du parlement ne relève pas que le quorum n’est pas représenté — on appréciera la crédibilité éthique de la démocratie européenne à travers ce genre d’anecdote « règlementaire »), j’ai trouvé hier la référence que je cite… c’est juste pour dire qu’indépendamment de la morale du candidat à la non extradition (et l’on voit à l’exemple qui suit que ce n’est pas ce qui détermine l’Italie dans les protections qu’elle accorde) que l’Italie fait deux poids deux mesures tant de sa propre souveraineté — dans ses actes à l’intérieur et dans ses requêtes à l’extérieur — que de celle des autres en regard de la sienne…
« […] In his blog Panni di piombo [it],
http://shanfara.blog.espresso.repubblica.it/
another former member of an armed group, Mario Ferrandi, highlights a similar case but with Italy in the opposite role:
Il “nostro Cesare Battisti” è uruguayano, anche se da qualche anno ha la nazionalità italiana. Si chiama Jorge Troccoli. (…) È stato capitano dei Fucilieri Navali dell’Uruguay, ed è accusato di aver fatto sparire un numero imprecisato di persone nel suo Paese tra il 1975 e il 1983. Tra questi sei cittadini italiani. Il governo Berlusconi, nel settembre scorso, ha respinto la sua richiesta di estradizione.
‘Our Cesare Battisti’ is from Uruguay, even if a few years ago he obtained the Italian citizenship. His name is Jorge Troccoli. (…) He was a Navy Rifle Unit in Uruguay and is being accused of involvement in the disappearing of a certain number of people in his own country between 1975 and 1983, including six Italian citizens. Last September, the Berlusconi government rejected his extradition request. […] »
http://globalvoicesonline.org/2009/02/04/56309/
je traduis :
[…] Dans ce blog « Panni di piombo » [it],
http://shanfara.blog.espresso.repubblica.it/
un autre ancien membre d’un groupe armé, Mario Ferrandi, relève un cas semblable avec l’Italie mais dans le rôle opposé :
‘Notre Cesare Battisti ‘ est d’Uruguay, même s’il y a quelques années il a obtenu la citoyenneté italienne. Son nom est Jorge Troccoli.Il était de l’Unité des fusilliers marins en Uruguay et est accusé d’engagement dans la disparition d’un certain nombre de gens dans son
propre pays entre 1975 et 1983, y compris six citoyens italiens. En septembre dernier, le gouvernement Berlusconi a rejeté sa demande
d’extradition. ‘[…]
Cordialement
L.
Chère La Fée;
Nul n’est sensé ignorer la loi… et bing ! obligé de faire avec !
Ca c’est d’application constante et à vocation d’observance sans réflexion… comme le droit canon, pas de fusil mais de goupillon (deux psychorigides qui se sont souvent épousés).
L’histoire ?… Ben quoi, l’amoureuse du vocabulaire, la vivisectrice de la sémantique ? … 😉
Accepter l’Histoire signifierait-il donc forcément succomber à la nostalgie ?… Ca peut aussi s’accueillir comme une vigilance envers des concepts putrides, pas forcément éculés, qui couvent toujours sous des ors d’apparence moins révoltante aux esprits progressistes… ou plus simplement pacifistes.
« Si tu aimes la paix, prépare la guerre »… Maxime machiavélique, certes… mais aussi pragmatique. Faire table rase d’un passé pas gai n’est pas forcément synonyme d’un grand pas franchi vers l’avenir… les gouffres qui se sont ouverts sous les pieds des pacifistes se sont trop souvent transformés en charniers.
Je n’étais pas né non plus lors de l’armistice; mes parents si… et je n’aimerais pas du tout que mes enfants connaissent un jour. Assumer est, àmon sens, le premier pas vers l’affranchissement.
Errata qui n’en est pas un;)
Lorsque je dis « un internaute ci-dessous », en fait il fallait lire « ci-dessus ».
Mais comme ce qui est en haut est comme ce qui est en bas… cherchez le calva ! (aphorisme hermétiste by La Fée)
Tout cela paraît bien étrange.
Si, selon ce que j’ai lu, c’est la dolcinetta qui porte la culotte dans certains dossiers de la République, alors où va-t’on ? Mais bon. Un joli petit short griffé Dolce e Gabbana ça a de la gueule, bien porté. Cela porte même haut les valeurs nationales.
Cesare Battisti auteur de romans policiers ?
J’espère qu’il manie la grammaire aussi bien que les armes à feu, sinon je risque d’y laisser quelques neurones. Déjà que…
Autant être tué sur le coup, plutôt que d’avoir à agoniser de longues heures.
Le plus dur ce sont les longues phrases, souvent interrogatives inversées, dont on perd de vue, au détour d’un défaut de syntaxe, d’une apostrophe idoine ou d’un trait d’union « mal-t’à-propos », le suivi initialement conçu dans l’intellect de son auteur.
Installée bien confortablement sur mon céans, je compte sur mes digts petits doix pour faire passer le message ci-dessous :
« Les bons Français, du trimard au haut fonctionnaire, s’étaient pourtant abrités sous le “bouclier” pétainiste pendant 4 ans d’un élan quasi unanime ».(dixit un internaute ci-dessous – cherchez qui, si vous le souhaitez, je ne vais quand même pas faire tout le boulot, tout mâcher, accent circonflexe !)
-Réponse de la fée : Oui, mais je suis sûre que la moitié étaient des infiltrés. Sinon, la face du monde en aurait été changée. Je n’était pas née alors je ne peux pas trop en parler. On n’est jamais bien sûr des sources que l’on peut lire.
Je ne comprends pas pourquoi, dès qu’un sujet est lancé, on en revient toujours à l’époque de la guerre 39-45.
Comme pour nous rappeler « la guerre, la vraie, c’était avant »…
Mais, à l’heure de la mondialisation, à mon sens, la guerre c’est partout et maintenant.
Le terrorisme est fincancier et économique. On ne peut pas faire d’omelette sans casser d’oeufs me direz-vous.
Le plus difficile sera de séparer les blancs des jaunes, enfin c’est une métaphore, (je ne voudrais pas que l’on me taxe de propos racistes) pour faire, chacun à sa façon, la mayonnaise qui sera la sauce des générations à venir.
Tiendra-t’elle ?
La Fée.
Pas besoin de posseder une imagination débordante pour se faire… suffit de connaitre un peu son histoire contemporaine… celle des années de plomb… avec, en cerise sur le gateau, l’attentat de la gare de Bologne… A fois plus de victimes au décompte pour les manieurs de Glaive (gladio) et de goupillon que pour les brandisseurs de faucilles et de marteaux.
Même pas la peine de se targuer d’opinions politiques affirmées pour effectuer les additions !
PATRICK a écrit ceci :
« au lieu d’être un tueur néo-nazi d’extrême-gauche ait été un tueur néo-nazi d’extrême-droite, »
Stop ! OK Patrick je crois savoir de quoi vous voulez parler. Mais dans quel sens se placer pour déterminer qu’est-ce qui est à la gauche de quoi ? Et en partant d’où ? Du centre ? Mais si l’on se retourne ?
Pince-mi et pince-moi sont sur un bateau… mais il n’est pas précisé qui est à babord, qui est à tribord.
Et il n’y a pas de boussole.
En attendant une réponse éclairée et éclairante, je me mets dans la postion de la fée de Vitruve. Par contre, le « hennin » et la « baguette » dépassent un peu de la proportion du Cercle dans le Carré du Triangle.
Votre réflexion m’a plongée dans des interrogations d’ordre métaphysique. Si, si… surtout dès que l’on cite Hitler. Je crois même que dans les forums, lorqu’on en arrive à parler de lui sans qu’il soit dans l’objet du sujet initié, cela s’appelle un point Godwin.
La Fée.
ps : si j’ai bien compris vous seriez de droite ? C’est votre droit. D’autres prennent le gauche… c’est la vie.
Imaginez un instant que ce BATTISTI au lieu d’être un tueur néo-nazi d’extrême-gauche ait été un tueur néo-nazi d’extrême-droite, comme on les verrait, les mêmes qui le soutiennent aujourd’hui, descendre dans la rue pour demander son arrestation. Et si ce Battisti, comme certains le prétendent, n’a pas tué directement, (Il suffit pour cela d’éliminer le fils du bijoutier assassiné par Battisti, témoin un peu gênant puisque le fils du bijoutier a vu le tueur assassiner son père et que lui-même est rendu paralysé à vie par une balle tirée par BATTISTI)mais imaginons quand même qu’on ferme les yeux sur les assassinats de BATISTI et qu’on se persuade qu’il n’a pas tué directement mais seulement participé aux complots, et qu’à ce titre, il ne puisse pas être condamnable, puisqu’il n’aurait pas tué de ces mains. Alors ce raisonnement change tout, parce qu’il va falloir songer à réhabiliter tous les nazis qui ont participé à l’élaboration de la solution finale sans tuer eux-mêmes, Hitler peut-être, les collabos, ceux qui ont vendu des juifs sous l’occupation, les Papon, Bousquet, …. ceux qui n’ont jamais tué de leurs mains propres. La pensée de gauche c’est vraiment n’importe quoi Cette affaire BATTISTI, c’est tout le symbole de la décomposition d’une gauche incapable de faire son devoir de mémoire avec les crimes de ses extremistes et les 150 millions de morts du communisme. Qui plus est quand cette gauche reçoit l’aide inespérée d’un Président « manipulé » par le crétinisme sophistiqué d’une bourgeoise transalpine
Cette affaire est loin d’être finie.
Lire la dépêche de l’AFP du jour :
Cesare Battisti: l’Italie rappelle son ambassadeur au Brésil
27.01.09 | 09h37
L’Italie a décidé de rappeler pour consultations son ambassadeur au Brésil, après le refus de ce pays d’extrader Cesare Battisti, l’ancien militant de gauche condamné pour meurtres dans la Péninsule, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères.
« Après la grave décision prise sur le cas Battisti de la part du procureur général (brésilien) de la République, le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini a décidé de rappeler à Rome pour consultations l’ambassadeur d’Italie au Brésil, Michele Valensise », indique un communiqué.
Lundi soir, le procureur général du Brésil Antonio Fernando de Souza a recommandé de rejeter et de classer la demande d’extradition vers l’Italie de Cesare Battisti, arrêté à Rio de Janeiro en mars 2007 après avoir fui la France où il avait trouvé refuge de 1990 à 2004.
Au grand dam de l’Italie, le Brésil a accordé le 13 janvier l’asile politique à Battisti, ancien responsable des « Prolétaires armés pour le communisme » (PAC) et condamné en 1993 par la justice italienne à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres commis dans les années 1970.
Cesare Battisti n’était pas membre des Brigades rouges, mais des Prolétaires armés pour le communisme (PAC). Les Brigades rouges ont tué des dizaines de personnes. Quatre meurtres ont été attribués aux PAC, dont les membres ont toujours nié y avoir participé.
L’attentat de la piazza Fontana, vous ne le dites pas assez explicitement, a été commis par des terroristes d’extrême droite, avec la connivence d’une partie au moins des services secrets italiens. Personne n’a jamais reçu de condamnation définitive pour ce crime. Les très probables coupables ont finalement été relaxés, ce qui a suscité une vive indignation en Italie, à la fin des années 1980 (voyez les archives du « Monde »). L’attentat de Brescia, autre crime de l’extrême droite, est demeuré complètement impuni lui aussi.
Quant à l’attentat de Bologne, seuls les exécutants et les complices ont été condamnés. Les donneurs d’ordres ont été laissés tranquilles. Un détail : comme l’enquête permet de le conclure, l’attentat de Bologne est un coup de la P2, fausse loge maçonnique et vraie organisation néofasciste. Parmi les membres de la P2 à l’époque, figure un certain Silvio Berlusconi. C’est dire si c’est un expert qui parle quand le président du Conseil italien évoque le terrorisme.
D’une façon générale, selon la commission d’enquête parlementaire italienne, les deux tiers des personnes tuées par des terroristes en Italie, du 1er janvier 1969 au 31 décembre 1981, ont été victimes de l’extrême droite. Et pourtant, les terroristes d’extrême droite sont très loin de représenter les deux tiers des condamnés.
Cesare Battisti a été condamné sur la base des déclarations plus que douteuses d’un repenti, et de prétendues preuves que la justice italienne n’a jamais cru bon de rendre publiques. Par contre, des terroristes d’extrême droite, qui ont des dizaines et des dizaines de morts sur la conscience, sont laissés en paix.
Cher L.Harting, ne serait-ce pas à l’Italie d’en décider ?
Expliquez-moi pourquoi il faut absolument embastiller aujourd’hui Battisti alors qu’on lui a foutu la paix pendant plus de 20 ans.
Pour s’instruire : http://www5.ac-lille.fr/~heg/spip.php?article469
(l’amnistie pour les condamnés de la Commune de Paris moins de 10 ans après leur condamnation et son rôle dans la consolidation de la république)
(publié en commentaire sous l’article de Libé cité par Olivier)
Un papier intéressant de Libé, publié sur un blog
http://andiamo.blogs.liberation.fr/mongin/2009/01/le-mystre-batti.html
Dominique Hasselmann, vous écrivez : « …la culpabilité de Battisti est « sujette à caution » : lire le livre documenté de Fred Vargas et celui que Battisti écrivit lui-même… »
Évidemment si vous demandez au principal intéressé et à une de ses fidèles admiratrices de se prononcer sur la culpabilité de Monsieur BATTISTI… en matière d’impartialité et d’objectivité, il y a mieux.
« la Série Noire, alors cannibalisée par une camarilla d’extrême gauche »
Mais quel talent elle avait — elle a encore —, cette « camarilla » !
Cela dit, une camarilla étant un groupe d’individus entourant un souverain et exerçant son influence par l’intrigue et la cabale, je ne vois guère en quoi l’usage de ce mot serait ici pertinent. Mais c’est sans doute pour faire joli. A moins que vous ne croyiez que ce mot est d’origine italienne ? Hélas, il est espagnol.
Autre chose : sur une quinzaine d’ouvrages, Battisti n’en a publié que trois en SN.
Enfin, merci à Dominique Hasselmann de rappeler des banalités de base et de rétablir une vérité quelque peu malmenée ici. Amalgame et approximation semblent être les mamelles de ce blog.
J’approuve sans réserve cette décision du Brésil, tout comme j’ai approuvé sans réserve celle du petit Nicolas de ne pas extrader Marina Petrella. Un billet sur mon blog avait fait couler beaucoup d’encre (Marina, Valéria, Carla et Nicolas).
Cesare Battisti n’a pas fait partie, contrairement au titre et aux affirmations de votre article, des « Brigades rouges » (qui portent presque à elles seules, depuis leur création en 1970, l’image médiatique des « années de plomb » italiennes), mais des « Prolétaires armés pour le communisme » (PAC).
Ce groupuscule d’une cinquantaine de personnes a été créé début 1976 et dissous en 1979.
Par ailleurs, la culpabilité de Battisti est « sujette à caution » : lire le livre documenté de Fred Vargas (Viviane Hamy, mai 2004) et celui que Battisti écrivit lui-même sur la question, en 2005, « Ma Cavale » (Grasset).
Un « terroriste », Paolo Persichetti, a bel et bien été extradé de France vers l’Italie par le ministre Perben, en 2002, où il était condamné à 22 ans de réclusion, et est toujours en prison.
Enfin, votre appréciation concernant la « Série noire » (« alors cannibalisée par une camarilla d’extrême gauche ») indique que vous préférez peut-être comme écrivain – puisqu’il y a été publié aussi – Ange Bastiani à Cesare Battisti ? Simple question de nom, sans doute !
@ Jean Paul;
Vous savez, ce qui appartient au domaine public et ce qui « ne peut être remis en cause », même si cela s’apparentait directement aux Evangiles, ca amène quoi comme « preuves irréfutables » ? Croire à une grand messe ?… Le grande presse qui se veut objective est aussi versatile que les mignonnes comptant plus facilement sur leur croupe que sur les doigts. Je parle en connaissance de cause !
Si vous désirez réellement vous informer sur des aspects connus du Stay Behind, publiés, faisant l’objets de multiples recoupements ; il ne me dérange pas de chercher des liens sur la toile ou vous citer des titres d’ouvrages vraiment intéressants dans lesquels, bien évidemment, il vous appartiendra d’effectuer votre tri afin de vous forger une opinion.
Maintenant, si la presse quotidienne suffit à votre édification… nous sommes en république, pas vrai ? 😉
Bien cordialement.
Excusez-moi Nicolas pour la méprise, c’est en fait à Michel-j que mon texte répondait.
Georges,
désolé mais votre reconstruction c’est pas correct: par example Battisti il n’a rien à faire avec les brigades rouges…
Oui Nicolas, vous avez raison, c’est Chirac qui a renversé la vapeur. Pan sur mon bec.
Ma connaissance se résume à ce qui est du domaine public et qui ne peut etre remis en cause. Le reste est littérature. « KGB contre CIA », c’est vous qui le dites, Nicolas. Vous me pretez des propos à la James Bond (dont je raffole d’ailleurs) et vous oubliez d’argumenter sur le fond. Qu’il y ait des truands qui coulent des jours heureux en Italie, c’est possible, comme il y a au reste bien des mafieux qui ne sont pas en prison. Est-ce à dire qu’ils sont réfugiés politiques, ou que leur liberté est acquise une fois pour toutes?
@ Jean-Paul P.
KGB contre CIA ? C’est à ces deux seules données que se résume votre connaissance de la situation, Jean Paul ?
Vous savez, si à vos yeux le virus du choléra fait figure de vaccin contre la peste; pourquoi pas !
Pour moi qui ne suis pas plus communiste ou russophile à la Poutine qu’américainiste à la Bush, dans l’attentat de la gare de Bologne en réponse à l’agitation des Brigades Rouges, je vois sincèrement mal où se situe l’intérêt du peuple italien.
Qu’il ait été nécessaire de se garantir contre les velléités hégémoniques de l’ancienne URSS ; touot à fait d’accord !… A la sauce Américaine où l’hémoglobine des victimes faisait office de ketch up… merci beaucoup !
Le sursaut de clairevoyance du peuple Belge contre l’implantation des missiles à la base de Florennes a été payé en retour par une boucherie dans laquelle des gosses ont été tirés comme des garennes… j’ai pu m’entretenir de longues heures avec un ancien membre du WNP… tout comme j’ai pu le faire avec un ancien des CCC au sujet de la manipulation dont ce groupuscule fit l’objet.
Il existe beaucoup de personnes pour lesquelles, encore à l’heure actuelle, ce pic de rivalité entre URSS et USA, par groupement terroristes interposésb n’est pas du tout digéré… même si on ne voit en elles ou en ceux qui portent leur deuil de simples « victimes co-latérales ».
L’Amérique du Sud acceuille un ex-terroriste de gauche ?? Quel scandale !… de ne plus donner la préférence aux b&énéficiares de la filière ODESSA qui draina la-bas des cohortes de nazis, comme Barbie, avec lequel la France travailla dans son négoce de l’armement ?
Maintenant, si la discution « basique » vous hérisse, on peut voir cela sur un plan purement légal ; le système judiciaire Brésilien est-il moins répressif que son homologue Italien ?… Le simple durée (réelle) d’une peine -sans vouloir aller jusqu’à la peine de mort- peut suffir à justifier un refus d’extradition.
Je me souviens de libérations de tueurs étrangers ayant opéré sur le sol français, qui firent des victimes françaises, dont au moins un policier, et qu’on laissa « courageusement partir » par ???? humanité ?
Vous avez une petite idée du nombre de malfrats ayant fui la France et qui coulent des jours heureux en Italie ?… Et il s’agit là de « droits communs »… pas de personnes impliquées dans des logiques politiques violentes.
Point de vue très intéressant (court et limpide) : celui de Cesare MARTINETTI, chef du service Culture de « La Stampa » :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/01/16/cesare-battisti-bientot-libre-l-italie-a-nouveau-offensee-par-cesare-martinetti_1142839_3232.html
Son discours sonne juste à mes oreilles.
Cesare B., car Tarso G.
Limpide !
Heureusement.
Le dossier Mitrokhin a prouvé que l’ex parti communiste italien a été longuement financé par l’URSS (pour la durée et les chiffres, il suffit de se documenter). Qu’ont-ils fait de cet argent?Si stratégie de la tension il y eu, ce n’est pas du coté de la CIA qu’il faut aller la chercher.
Tout le monde semble ici « accuser » Monsieur Sarkozy d’avoir ignominieusement rompu avec la parole donnée par François Mitterrand. Pourtant je crois savoir (merci Wikipédia) que l’on a tenté de mettre à mal cette parole dès 1998 et qu’en 2002 un certain Paolo Persichetti, enseignant la sociologie politique à l’université Paris VIII mais condamné à 22 ans de prison pour participation à l’assassinat d’un général de l’aviation, a été extradé en Italie où il purge aujourd’hui sa peine. Je ne suis donc pas certain que notre Président actuel soit à l’origine de ce changement (cette rupture !) de politique. Je me demande s’il ne poursuit pas plutôt tout simplement un mouvement initié avant son arrivée aux « affaires ».
@ Thomas
J’ai cité Action Directe à titre d’exemple sans aucune arrière pensée politique. Un assassin (qui plus est terroriste), qu’il soit de gauche ou de droite, reste pour moi avant tout un assassin. Je ne fais aucune différence. Ne me prêtez pas des propos ou des pensées que je n’ai pas.
« …la Série Noire, alors cannibalisée par une camarilla d’extrême gauche ». J’adore l’expression ! Mais je me demande si cette époque est passée.
France, que de vilénies se dissimulent sous ta revendication surfaite du pays des Droits de l’Homme !
Je me bidonne en vous lisant, chers amis, car vous gloser sur Miterrand (girouette opportuniste qui n’a jamais été mon diole, car une fesses restée à l’extrême droite tandis que l’autre courtisait l’extrême gauche, le spectacle qu’il nous donnait m’évoquait trop le futur gouffre dans lequel la France se précipiter) ou sur Sarko, (l’avocat-VRP fanatisé des marchands du Temple)… et une brindille parvient à vous dissimuler la forêt malheureusement réelle du syndrôme français.
La triste déconfiture de la dernière guerre aurait pu toiser le « courage » national à sa juste mesure si l’Histoire, comme de coutûme, n’avait été corrompue par les laudateurs de la magnifiscence à bon marché. Amen !… Comme le disait le boucher de l’Histoire enropéenne ; « L’histoire est une suite de mensonges auxquels nous croyons ».
Les bons Français, du trimard au haut fonctionnaire, s’étaient pourtant abrités sous le « bouclier » pétainiste pendant 4 ans d’un élan quasi unanime. Et les rares « terroristes » d’alors durent certainement ronger leur frein pour ne pas succomber à des envies d’hécatombes, à n’en pas douter !
La paix revenue, la France unanimement Résistante mais pas majoritairement gaulienne se distinguera encore dans une épuration très ciblée, quand pas carrément anarchique… dans des proportions tout à fait scandaleuses. Ceux qui n’avaient pu participer aux spoliations du « juif honni » se rattrapèrent sur celle du collabo, réel ou inventé pour les besoins personnels de chacun, alors que des milliers d’outrageusement enrichis par le conflit préfiguraient la France Industrielle des trente glorieuses.
Triste réalité de ce tri politiquement, ou familialement ciblé ?… Papon; préservé par volonté gaullienne. Farjon; faussement « suicidé » pour n’avoir par à répondre de l’hécatombe provoquée par sa trahison qui expédia ad patres ou dans les « colonies de vancances d’outre-Rhin », plusieurs centaines de Résistants de la région Nord… Farjon était lointain parent de de Gaulle, et c’est à ce titre que des agents du 2° bureau, sur ordre, accéptèrent de participer à un simulacre de suicide ( A lire ; La longue traque, de Gilles Perrault).
Non, et mille fois non ! La France n’a aucune valeur à se présenter en phare de la défense des droits de l’homme !… Puisque sa « révolution » prétenduement populaire elle même ne se résuma qu’à une captation de pouvoir de la bourgeoisie au détriment de l’aristocratie aussi cliquante que déclinante.
Sur un point, je suis très étonné, Georges; lire de votre plume, concernant » La stratégie de la Tension », que nous ne « possèderions aucune preuve »… Qu’entendez-vous exactement par « aucune preuve » ?… Aucune preuve concrête qu’on à toujours cherché à 180° des indices susceptibles de prouver au grand public l’existence indiscutable du Stay-Behind, de Gladio et autres plantes vénéneuses du genre semées par les futurs patrons de la CIA, via les docks de Marseille et grâce à l’appui d’un ex-commissaire de la DST passé au grand banditisme ? De l’identité de quelques personnages français de renom -dont certains furent appelés à de hautes fonctions ? De la poursuite de sa propagande active et détonnante par le biais d’une partie des services sercrets de plusieurs pays de la C.E marquée à droite, via la loge P2, la Mafia & Cosa Nostra réunies (Siciliennes, les « vraies »). Des formateurs d’héritiers de la rue Lauriston ou du boulevard Flandrin que la France expédia outre-atlantique pour pouvoir à l’éducation de tortionnaires en lutte contre « le péril rouge », genre Colonnel Aussaresse, dans le cadre de l’opération Condor ?
A ma connaissance, le terrorisme d’extrême droite causa plusieurs fois le nombre de victimes « innocentes » que n’en firent l’anarchie et la gauche révolutionnaire, la plupart très ciblées… aussi condamnable soit l’assasinat puisse-t-il être d’où qu’il vienne.
La dernière manifestation spectaculaire en date de cette stratégie de la Tension (à ma connaissance), ce fut la Belgique qui en fit les frais au travers des Tueries du Brabant Wallon et les attentats -simultanés, il est intéressant de le souligner- des CCC dirigés par les mêmes cerveaux-marionet-tistes et la même logistique fournisseuse d’armes.
J’apprécie quand Olivier épingle notre vénéré président (je ne parle évidemment pas du faisan du même nom !… N’allez pas transformer mes propos, ne fusse qu’en pensée ! 😉 !) pour cause de machiavélisme trop affirmé !… Qu’ont fait de plus propres les précédents de la V° SANS EXCEPTION ! au niveau de toutes des compromissions et autres complicités en tous genres ? Là, sincèrement, s’il y en eut UN seul de vraiment honnête, j’aimerais que l’on me le désignât… que je puisse au moins offrir à mes enfants l’image d’un gris moins soutenu en matière de probité politique !… Bien sur, l’avênement de Mitterand nous apporta un culte débridé du consensus (au point de ne même plus savoir qui suce qui, tant les dentiers de la contestation se sont autant auto-limés que leurs détenteurs !) égal au culte abusivement glorieux de l’ère gaullienne -la vraie, pas celle des tartuffes qui s’en prévalent pour suppléer leur personnalité carencée.
En matière de décryptage ou d’analyse de la pensée politique, à défaut d’avoir « fait » les écoles à formater les cerveaux déviants ; imaginez le pire du pire… et vous serez sur la bonne voie pour déterminer le moment où il vous faudra fuir.
Songez, braves gens, qu’en matière de Droit, la non-dénonciation de crimes ou délits peut-être considérée comme une complicité… Que celui qui est à même de me fournir la preuve du contraire m’épingle le premier de sa plume-javelot !
Alors ; citez-moi le nom d’UN homme politique ayant craché dans la soupe en dénoncçant les magouilles archies connues des partis adverses… comme de celui auquel ils sont rattachés.
De même que je suis toujours à la recherche du nom d’un très haut magistrat ayant mis les pieds dans le plat pour dénoncer les pressions inadmissibles de la politique voulant étouffer des affaires.
Battisti fut un combattant… résistant au Stay Behind dont plusieurs pays européens osent ouvertement prononcer le nom… PAS LA FRANCE !
On notera d’ailleurs que la presse italienne ne s’en prend pas aux responsables, Lula et Sarkozy mais à l’inspiratrice. On ne tape pas sur le Président d’un pays plus qu’ami mais à sa femme. Diplomates et Machos, les journaux transalpins ?
François,
Sur le site d’Arret sur Images, courrez lire ce compte rendu de la presse italienne (espace gratuit).
Un petit extrait…
Bruni « protège les terroristes » (presse italienne)
La décision du Brésil de ne pas expulser, Cesare Battisti, qui a fui la France lorsqu’il a été question de l’extrader vers l’Italie (où il est mis en cause dans des meurtres politiques) passe très mal dans la presse transalpine qui y voit l’influence de Carla Bruni. Depuis deux jours, l’épouse du président est accusée d’avoir plaidé la cause de Battisti lors de ses vacances brésiliennes avec Sarkozy.
« Elle protège les terroristes » titre Il Giornale du vendredi 16 janvier 2009, au dessus d’une photo de Carla Bruni. « Les privilèges d’un terroriste » indique en lettres rouges le quotidien en page intérieure, « La presidentessa a honte d’être italienne, mais elle ne renonce pas à pousser la gauche française à soutenir un homme plusieurs fois meurtrier » explique le chapeau de l’article qui s’en prend violemment à Sarkozy et Bruni.
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=2998
« Pour le reste sarko a fait de la politique (c’est son métier) et trouvé une solution qui froisse le moins possible l’Italie et les soutiens de sarkozy. »
De quelle solution parlez-vous, François ? Petrella, Battisti. Sachez quoi qu’il en soit qu’en ce moment, depuis l’élargissement de Battisti, politiques et médias italiens sont TRES en rogne contre Sarkozy, bien plus que conte Lula, d’ailleurs.
François,
Mitterrand a pris cette décision avec l’assentiment des autorités italiennes. Il s’agissait alors de calmer le jeu, exactement comme Uribe s’apprête à accepter le départ d’insurgés colombiens vers les États-Unis ou la France.
Le « désastre » dont vous parlez n’est pas non plus la décision de Sarkozy de passer outre les choix de ses prédécesseurs. Bien que cet homme montre là un ego démesuré (il vient de traiter de « rois fainéants » les ex-Présidents lors d’une cérémonie officielle…).
Le « désastre », c’est de finalement avoir fait machine arrière ! Se faisant, il ridiculise la classe italienne vis-à-vis des familles de victimes.
Thomas, pourriez-vous nous préciser qui sont ces terroristes d’extrême-droite qui « marchent dans les rues de Rome » ? Par contre, plusieurs ex-brigadistes rouges bénéficient souvent de régimes carcéraux spéciaux. Cela ne me choque pas, dans la mesure où, après plusieurs années en prison, ils ont payé leur dette envers la société. Par contre, Battisti a fuit cette même justice.
Je vous rappelle aussi que Valerio Morucci, qui participa au commando qui enleva Aldo Moro dans les années 80, a été très récemment invité pour donner une « leçon » à l’université de Rome (leçon annulée au dernier moment): http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/2009/01/03/alt-della-sapienza-alla-lezione-di-morucci.html
@Olivier
Celui qui a créé le désastre c’est celui (Miterrand) qui a décidé d’accorder l’asile aux anciens des brigades rouges avec un profond mépris pour un état de droit (l’Italie).
Pour le reste sarko a fait de la politique (c’est son métier) et trouvé une solution qui froisse le moins possible l’Italie et les soutiens de sarkozy.
A tout prendre je préfère cette attitude à celle de Miterrand…
Francois ,
C’est bien là le problème, c’est bien un homme et un seul, Nicolas Sarkozy, autocrate, qui a créé ce désastre politique.
Je doute que le Quai d’Orsay ou le Parlement, que l’on peut désigner sous le vocable « La France » soit responsable de l’affaire Battisti.
Où l’on s’interroge, presque ironiquement, sur le fait de savoir si Sarkozy représente le pays qui l’a élu ou ses propres démons.
Nicolas : et quid des terroristes d’extrême-droite, qui ont reconnu leurs crimes, et qui non seulement marchent dans les rues de Rome, mais gagnent leur vie comme conférencier ?
Mais ce ne sont pas d’affreux gauchistes, tout va bien, oublions les tirades vengeresses (à défaut de justice)
@Jean: un déshonneur impardonnable dites vous? Pour ma part je trouve que s’obstiner a protéger Batisti révèle un mépris immonde pour la jsutice d’un pays démocratique et que revenir sur cette parole (ou erreur) est au contraire tout à l’honneur de la France.
Hello Nicolas
Encore d’accord tous les deux… 😉
Avec néanmoins une précision sur Mitterrand. ALors qu’il permettait l’installation en France des anciens terroristes italiens qui avaient renoncés, ceux d’Action Directe ont été victimes d’un acharnement en prison, selon l’idée frelatée (dénoncée autant par l’OIP que par les syndicats pénitenciers) que l’ont doit faire plus que sa peine, on doit « en baver ». En privé, Mitterrand n’a pas déploré ce traitement.
Certains y ont perdu la santé, d’autres sont devenus fous. France, terre de contraste, dans les deux cas, on a fait n’importe quoi !
Magistral pied de nez à la France, dites-vous ? Pas sûr, à moins de considérer que Nicolas Sarkozy,éternel girouette, ne soit pas en fait le premier de ses représentants.
Difficile d’imaginer qu’après le cas Petrela, graciée après le lobbying de la femme de Sarkozy, Battisti n’ait pas bénéficié de la même attention du Président français.
Sarkozy s’est rendu au Brésil pour les vacances de Noël, mais la visite était également politique. Les gros contrats signés avec Lula ont pu faire l’objet d’une contrepartie. Le Bresil s’était vu imposer le cas Battisti, il s’en serait bien passé.
Le President français est sûrement le seul responsable de cette déconfiture politique. C’est peu de dire que la classe politique italienne, qui avait salué de droite à gauche, l’arrestation de Battisti, lui en veut.
C’est Sarkozy seul, sans prévenir personne (comme la suppression de la pub à la télé, excusez la comparaison) qui a décidé le changement de traitements des anciens terroriste transalpins. En Italie, hormis la colère légitime des familles des victimes, personne ne lui avait demandé quoi que ce soit. Après l’élargissement de Battisti, au vu du cas Petréla, les Italiens le tiennent pour responsable. Idem pour la classe politique française, mais à mot couvert.
Sarkozy est ne girouette. Autocrate, sans idéologie, obnubilé par la crainte de ne pas être aimé, il est prêt à toutes les compromissions. Kadhafi, Poutine, JO Pekin, Karsher-Le Pen et maintenant Battisti.
Magistral pied de nez à la France ? Par son premier Magistrat.
Monsieur MOREAS, vous écrivez : « Magistral pied de nez à la France : le Brésil vient d’accorder le statut de réfugié politique à Cesare Battisti »
N’y aurait-il aucun lien de cause à effet entre cette décision et le récent déplacement de notre Président dans ce beau pays d’Amérique latine ?! Je crois que ce statut arrange en fait tout le monde.
Ceci dit, votre article est très intéressant et semble remettre certains éléments à leurs justes places.
D’un point de vue général, la « doctrine Mitterrand » reste pour moi, outre un scandale, un véritable geste de mépris à l’égard de nos amis transalpins. Qu’aurions nous dit si, par exemple, les activistes d’Action Directe se baladaient aujourd’hui tranquillement, et au grand jour, dans les rues de Rome ?
C’est sur que ce Battisti est une crapule, ou une ancienne crapule. Ceci dit, manquer pour la France a sa parole est un deshonneur impardonnable. La parole donnee a un moment donne ne doit pas etre reprise, meme si les gouvernements et les temps ont change. Cette histoire met en relief peut-etre la legerete avec laquelle la « doctrine Mitterrand » a ete adoptee, et par la meme le manque criant de consensus en France dans le processus de prise de decision dans les affaires internationales. Mais medite-t-on cela pour eviter la repetition de ces errements ? bernique !