Depuis la chute de Raqqa, et sans doute bien avant, des djihadistes ont déserté leur camp pour fuir la défaite. Selon un reportage de la BBC c’est même un convoi de six ou sept kilomètres de long, comprenant près de 4000 personnes, dont des gens en armes, qui aurait quitté les zones de combat, à la suite d’un pacte passé entre l’EI et les forces syriennes — tout cela sous l’œil bienveillant de la coalition arabo-occidentale dirigée par les États-Unis.

À dire vrai, on ne sait pas trop ce qui se passe là-bas. En dehors de quelques journalistes courageux, l’information est sous le contrôle des armées et des services de renseignement d’une vingtaine de pays dont la plupart ont une vision nombriliste de l’avenir de cette région du monde.

Pour les journalistes du New York Times, cette guerre serait « la moins transparente » de l’histoire des États-Unis. Et il est à craindre que l’après-guerre soit du même tonneau. En fait, personne ne peut dire ce qui s’est passé, ce qui se passe et ce qui va se passer, si ce n’est que les maquignonnages géopolitiques ont déjà commencé.

Mais qui peut affirmer aujourd’hui que la victoire militaire sur Daech, annoncée par Emmanuel Macron pour « les prochains mois », apportera la paix au Moyen-Orient — et la fin du cycle terroriste chez nous !

D’autant que la question pressante concerne l’éventuel retour au pays des Français qui ont choisi d’aller faire le djihad, ceux qu’il est convenu d’appeler des « combattants étrangers » (étrangers sur la zone de guerre) : les revenants. Continue reading