Le déménagement est en cours. Peu à peu, les services de la PJ parisienne vont rejoindre les locaux tout neufs du quartier des Batignolles. Tous grades confondus, bien des policiers y vont à reculons, même si les patrons doivent faire bonne figure. À terme, ce sont plus de 1500 fonctionnaires qui vont se retrouver sur ce site. Il s’agit, d’après l’administration, de maintenir une proximité entre les services de police judiciaire et ceux de la justice – du moins lorsque le futur tribunal de grande instance sera terminé. L’année prochaine. Si tout va bien. Cette raison avancée paraît un peu paradoxale, alors que les moyens de communication actuels permettent mieux que jamais de compenser l’éloignement et que le télétravail commence à gagner certaines administrations, même l’Intérieur…
Il faut surtout y voir, me semble-t-il, une volonté de concentration qui va au-delà d’un simple souci d’efficacité… Et pourtant, on ne peut pas dire que le transfert à Nanterre des services actifs de la DCPJ, tout comme le blockhaus de la DGSI, à Levallois, soient des réussites !
Mais la police, plus que jamais, est devenue une police d’État, qui s’éloigne de la population, et chacun sait que la préfecture de police de Paris, est un État dans l’État. Il est où le temps où certains élus socialistes (pas de nom, on ne tire pas sur une ambulance) voulaient mettre à bas la citadelle !
La PJ parisienne va-t-elle retrouver son âme après ce déménagement ? Peut-être, dans quelques années, ou plutôt quelques décennies. Continue reading
11 réponses à “Polar au Bastion”
Je vous trouve bien sévère envers ceux qui paient pour l’amour!
Pourriez-vous par ailleurs développer ce que sont les nouvelles techniques d’investigation? Votre article a piqué ma curiosité.
Bonjour ! Avez-vous une idée en ce qui concerne le prix du quai des Orfèvres ? Ce prix qui a un long passé conservera-t-il son nom ? Cordialement.
Bonjour ! Il faut craindre que la canaille aura vite fait de surnommer ce nouveau site : le « 36 quai du Baston » ! Cordialement.
Est-ce pour cette raison qu’a été vendue la Bibliothèque de la Préfecture de Police, et le fonds Louis Lépine qui ne comportaient pas que des ouvrages nuls, loin s’en faut?
On peut les trouver au Pélican Noir, ou à Brassens ou ledit Pélican se pose parfois
petite question sur la forme, dans la maison d’en face on parle d’une lieutenante de Gendarmerie mais on dit une lieutenant de Police ?
sinon merci pour ce ressenti, j’imagine la déprime de quitter un lieu autant chargé d’Histoire et d’histoires …
dans leurs bureaux flambant neufs, les policiers vont rentrer dans l’ère moderne des bureaux tout confort ultraconnectés à haute qualité environnementale
comme les avocats (dont je fais partie), juges, greffiers, gendarmes, agents administratifs, etc. qui viendront aussi déménager leur activité aux Batignolles
au bout d’un moment, on oubliera sans doute le charme désuet des anciens locaux, grâce à l’amélioration des conditions de travail (organisation des locaux, vitesse de connexion, installations techniques, confort et propreté, chauffage l’hiver, clim l’été, isolation phonique, etc.)
ne pas oublier non plus le justiciable, qui s’y retrouvera lui aussi, et notamment le justiciable « contre son gré », celui qui a expérimenté la souricière et les transfèrement, à mon avis il ne s’en sortira pas plus mal…
« Mais on ne se bat pas contre l’administration. C’est trop usant. » GM.
Tout est dit, dès qu’on ajoute qu’il reste stupéfiant que nous acceptions sans broncher toutes les réorganisations administratives ou géographiques, même les plus stupides. Et en sont à s’y perdre…
De la servitude volontaire comme disait l’autre, ou plutôt de la passivité.
Devrait être créée la possibilité de faire classer les lieux en leur exercice, tel le Palais de justice et le 36 quai des Orf… Pas seulement les pierres, mais ce qu’il s’y fait ! Ce qu’il s’y fait !!
D’autant que c’est toujours aux plus crétines des réorientations – la commerciale de luxe ou la « muséification » – que les réaffectations sont dédiées. Toutes les grandes écoles – ou presque, Ens et école sup de chimie mise à part, ScPo aussi – ont été chassées fort loin, là qu’implanter de banlieusardes annexes nécessaires aux spatialement gourmandes parties expérimentales de leur recherche aurait suffi…
L’État brade en ses grandes cités leurs fleurons, au commerce et à la spectacularisation morte. Là où c(s)es ruches étaient l’âme même de la ville.
Quand nous réveillerons-nous ?
AO
La passivité est générale dans presque tous les domaines, si tout le monde se réveillait ça pourrait faire mal. Sans compter ceux qui se réveillent pour rêver de solutions cauchemardesque et qui vont aller voter.
en plus, les policiers du quai des orfèvres vont perdre de leur aura romanesque dans leurs bureaux modernes tous neufs 🙂
Ca va faire bizarre aux policiers mais ça va changer le quartier également, il pourrait y perdre de son âme lui aussi. Il en a une malgré les apparences, les portes de Paris ont leur ambiance, moi j’aime bien ce coin, j’y habite. On peut y souffler après avoir quitté les agités agressifs de Paris ou les costume-cravate de la Défense. C’est un peu le désert mais justement, ce sont les gens – pas riches et plutôt colorés – qui font le quartier. Tout va changer avec le palais de justice et le reste. J’attends avec curiosité de voir ce mélange de population le matin, au café porte de Clichy.
fausse alerte, les gens de la tour vivent en autarcie.