Vingt-quatre heures après le premier tour des élections présidentielles, la Commission européenne a enregistré une demande de la France de toute première importance : interdire aux « applications smartphone, GPS, sites internet et réseaux sociaux » de signaler aux automobilistes les contrôles de police dans certaines zones dites sensibles, « notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ou la criminalité organisée ».
Si l’utilisation de ces applications (et même leur détention) est interdite depuis un décret Fillon de 2012, cette fois, il s’agit de sanctionner les fournisseurs de ces moyens de signalisation, et comme les mauvais coucheurs pourraient considérer qu’il s’agit là d’une atteinte à la liberté d’expression, le gouvernement a sorti l’arme absolue : la lutte contre le terrorisme.
En conformité avec la procédure européenne, ce décret sera applicable après une période de statu quo de trois mois, sauf si la Commission ou un ou plusieurs États membres émettent des réserves.
Que vive l’Europe !
Existe-t-il un seul exemple qu’un terroriste se soit servi de Waze ou de TomTom pour déjouer les filatures des superhéros de la lutte antiterroriste !
Nous avons là l’exemple parfait d’un nouveau moyen de gouverner, basé sur la peur et destiné à nous faire avaler toutes les couleuvres : le « subterfuge terroriste ».
Un trompe-l’œil largement utilisé ces dernières années Continue reading
11 réponses à “Présidentielles : faut-il flasher les terroristes ?”
[…] la France s’est choisi pour lubie l’Islam. Pour se sentir « nous », il faut un « eux ». […] la psychose, alimentée par une partie de la classe politique et médiatique, va bon train.
in Manifeste d’une jeunesse trahie, p 76 de Mathias Thépot et Thomas Golovodas.
pas mieux !
Merci pour cette analyse lucide sur l’utilisation du risque terroriste à toutes les sauces. Agiter cette peur pour faire passer tout et n’importe quoi c’est tout simplement dégueulasse.
On nous a quand même épargné l’affaire de la déchéance de nationalité et ses commentaires affligeants …
En tant que policier, je suppose que l’ABC de votre métier c’est de comprendre que délinquants ou terroristes ce n’est pas vous et moi légèrement énervés, et que par exemple, ces messieurs n’ont que faire de ces menaces enfantines, eux qui s’infligent comme un ultime pied de nez la peine de mort.
Nous avons là l’exemple parfait d’un nouveau moyen de gouverner, basé sur la peur et destiné à nous faire avaler toutes les couleuvres :
le « subterfuge terroriste ».
Un trompe-l’œil largement utilisé ces dernières années au point que nous avons accepté sans rechigner d’abandonner une partie de nos valeurs – avec les résultats que l’on connaît.
Bravo , cela est bien résumé,
par contre Macron et le journal Le Monde ont gardé leurs valeurs fondamentales:
les valeurs du CAC 40
Et Médocain, ses médocs…
Les effets secondaires, sont malheureusement désastreux : irritabilité (des méninges et parfois du côlon), instabilité (émotionnelle), tendances paranoïdes (le PS !!! le PS !!! le PS !!!arrrrrrrrrrrh ils sont partout ! le complot islamosssicialisssste !), voire dépressives (vague à l’âme marine), des lithiases biliaires qui ont tendance à retenir puis relâcher un excès de bile (très douloureux reflux castro-duodénaux), fractures de fatigue (avec toutes sorte de gens et d’opinions).
Certains de ces effets indésirables sont malheureusement très fréquents (surtout en ce moment).
La voiture fait beaucoup plus de morts que les terroristes. Il est donc naturel de lui appliquer une législation antiterroriste — au minimum !
Quand on parle de brider les voitures, la défense des libertés individuelles ressuscite d’un coup dans le cœur de pas mal de français.
Pour ce qui est des contrôles de police, l’appel de phares marche très bien ici, à la campagne.
Cette interdiction de communication des contrôles de police ne vise pas en premier, bien évidemment, les terroristes mais les délinquants de la route, les trafiquants et la criminalité organisée. Pour lutter contre les délinquants il faut s’en donner les moyens aussi dans ce domaine, nous ne vivons pas dans le monde des bisousnours. Ainsi cette interdiction me parait logique et acceptable sur un plan des libertés individuelles n’en déplaise aux idéalistes des « forces de progrès »… Eh bien quand on est un délinquant il faut accepter le risque de se faire contrôler par la maréchaussée, et un conducteur « lambda » de perdre l’un ou l’autre point sur son permis en cas d’infraction au code de la route.
Oui, vous avez raison, bien sur.
Si l’on a rien à se reprocher on ne risque rien !
Si on respecte les vitesses autorisées, si l’on paie ses impots, si l’on dit bonjour à la dame, si l’on pense ce qui est admis, si on est propre sur soi, si rien ne dépasse, si on regarde sagement la TV, alors on ne sera pas confondu avec les méchants, les délinquants, les malpolis, mais aussi les originaux, les déviants, les bizarres… qui doivent être condamnés !
Nous ne vivons pas dans le monde des bisounours… non, plutôt dans Le Prisonnier
Ca fait plaisir de lire un article aussi lucide de la part d’un commissaire de police !
Dans le climat actuel d’anxiogénèse généralisée et d’immédiateté de « l’information », un candidat peut-il proposer des solutions réfléchies et à long terme, ou est-il contraint aux « YAKA » ?