Il y a quelques jours, l’attentat de la rue des Rosiers est revenu dans l’actualité après que le juge Trévidic ait lancé des mandats d’arrêt internationaux contre trois suspects. Une annonce qui tombe à pic dans le contexte actuel, au point que cela fait un peu coup de com’. Mais ne boudons pas : la justice et les enquêteurs se sont montrés à la hauteur.
Pourtant, devant ce rappel d’un événement vieux de 33 ans, il m’a paru intéressant d’opérer un petit retour en arrière. Voici ce que j’écrivais, en 2007 dans La petite histoire de la PJ, sur l’année 1982 :
« La France est un champ de bataille. Action directe se scinde en trois. Une partie renonce à la lutte armée, un autre fait alliance avec la Fraction armée rouge et la dernière, dite branche lyonnaise, se lance dans des actions antisémites. En mars, une bombe explose dans le train Le Capitole : cinq morts, vingt-sept blessés. En avril, une voiture piégée explose, rue Marbeuf, à Paris [devant les bureaux d’un hebdomadaire libyen] : un mort et soixante-trois blessés. Continue reading
13 réponses à “L’attentat de la rue des Rosiers vu avec nos yeux d’aujourd’hui”
@Marc Schaeffer:
http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1005_delire_paranoiaque_paranoia.htm
bien vu!
Vos réponses stéréotypées vous trahissent.
Vos étapes suivantes sont :
– C’est pas nous, c’est une ancienne compagne / employeur / voisin
– C’est pas nous, c’est la Cia / le Mossad
– C’est une erreur / un malentendu / une initiative individuelle
– C’est une guerre des polices / entre services secrets.
Sauf que les gens réfléchissant sainement ne se laissent pas tromper et ont compris que les barbouzes français ont participé à l’opération. Reste à voir ce que la justice aura envie de trouver à ce sujet.
1+
La police a t-elle ete impliquee dans láttentat de la rue des Rosiers comme elle l »ést dans l »áttentat de l »‘épicerie cachere? En effet, une femme de la police a ete arretee pour complicite mais les medias francais n »én parlent pas. Decodeurs, au travail!
Une gendarme, pas policière, et travaillant dans un site clairement sensible de la gendarmerie. La Presse en parle – mais pas beaucoup, et l’accident d’hélicoptère va éclipser cette histoire.
Ce qui ne signifie pas que « la gendarmerie » soir impliquée. Que la dame ait tuyauté son amant sur ses fichiers peut être une faiblesse humaine.
En revanche, qu’on m’explique pourquoi le complice en question d’Amédy Coulibaly pouvait entrer dans le site sensible de la gendarmerie qui doit être confidentiel ou secret défense. Dans l’armement, l’armée… être l’amant d’une employée ne permet pas d’entrer dans une usine ni une caserne. Cela suggère très fort que le complice lui-même était gendarme ou au minimum membre de leur réseau.
« Détricoter », disent-ils – probablement par référence au rapport Tricot.
Si nous parlons bien des mêmes personnes, le Canard en a parlé et Libé l’a répété :
Amar R. est de l’entourage d’A. Coulibaly et soupçonné d’avoir fourni du matériel.
Sa compagne est adjudante au fort de Rosny-sous-Bois, où la gendarmerie opère :
– le service central des réseaux et technologies avancées ;
– le service technique de recherches judiciaires et de documentation ;
– le système des opérations et du renseignement.
Rien que cela.
Quand je travaillais dans l’armement, la DST faisait le vide autour de moi, surtout parmi les compagnes potentielles, ne « laissant » (ou plutôt envoyant) que celles qui lui convenaient. Vue la sensibilité du fort de Rosny, Amar R. devait convenir parfaitement aux barbouzes français.
Reste à nous expliquer qu’il était infiltré et non complice.
La rue des Rosiers, je m’en souviens. Je rentrais le jour même ou la veille de l’étranger où je travaillais, mais dans mon souvenir, on s’était très rapidement interrogé pour savoir si c’était les Syriens ou les Iraniens: le commando était décrit comme très professionnel et pas paniqué du tout. Finalement, l’hypothèse syrienne n’était pas éloignée de la réalité puisqu’Abou Nidal et ses assassins logeaient à Damas.
Vous auriez pu citer aussi l’attentat de la synagogue: l’enquête a apparemment connu des développements près de 40 ans après.
Il est bon que la France n’oublie jamais et rattrape ces gens, même 30 ans plus tard. Aucun crime raciste ou antisémite ne doit jamais rester impuni. C’est cela l’honneur de notre justice et cela qui peut contribuer à rétablir une certaine confiance chez un certain nombre de français qui l’ont en partie perdue sous les coups de butoir croissants de la haine.
un « événement vieux de 33 ans »…pugnacité, ténacité, volonté farouche de ne pas lâcher l’affaire: ce serait l’honneur de notre justice si c’était pareil pour tout le monde. Tiens, dans le dossier Boulin, par exemple.
Le pire qui puisse vous arriver à notre époque: la Police de la France qui cherche à vous accuser de crimes que vous n’avez pas commis… Là aussi, ON ne lâchera pas l’affaire.
(le souvenir me revient de ce militant de l’extrême droite « juive » ex-filtré par Mr Vaillant et les services secrets de l’époque vers Israël alors qu’il avait poignardé…un commissaire de pôooolice)
Je pense être censuré
Mon impression est que G. Moréas n’aime pas la censure.
Mon impression est que mes commentaires ne sont pas tous diffusés lorsqu’ils expliquent ce rôle de l’Intérieur: central, charnière, pérenne, qui cherche à idéologiser selon le « politiquement compatible », seul issue à la survie de la 5ème République !
Les services secrets français avaient parié sur la défaite de Mitterrand en 1981 et donc fait campagne contre lui pour être du côté du gagnant. Raté. Mitterrand les a réorganisés (…sans grand succès) et ne leur a jamais accordé aucune confiance, préférant créer une cellule supplémentaire à l’Elysée.
L’histoire s’est répétée avec les RG ayant fait campagne pour Ségolène Royal, et que Sarko a rasés.
Ici en Allemagne, une organisation fait avant chaque élection française campagne pour un parti réactionnaire :
– Susciter la haine contre les jeunes, les immigrés
– Créer un sentiment d’insécurité
– Ressortir les chansons et autos du « bon vieux temps », affirmer que les parcs, rues… étaient mieux avant.
Je ne crois pas que l’UMP ni le FN aient ces moyens dans une petite ville allemande,et ai reconnu les mêmes personnes agissant pour les barbouzes. Il doit s’agir, encore et toujours, de la DGSE se mêlant d’élections françaises.
1,6 milliard d’euros par an.
Je me souviens de 1982…
Je refusais de laisser mon cartable à l’entrée de la bibliothèque de mon école. En sortant de la bibliothèque, un camarade de promotion a ouvert mon cartable et en a sorti un livre de la bibliothèque que je n’y avais pas mis.
Ce qui a permis à la flicaille secrète de m’embêter, de justifier l’interdiction des cartables dans la bibliothèque, et de faire croire qu’ils sont du juste côté.
Un autre camarade de promotion (brièvement interpellé par la suite en Afrique pour espionnage) a introduit dans l’école de faux explosifs. Méthode barbouzarde habituelle pour mettre la pression sur les gardiens… et pour faire croire que les barbouzes sont utiles.
Peut-être que les barbouzes mènent aussi des actions contre le terrorisme. Peut-être, mais ce n’est pas ce que j’ai observé.