En diffusant à une heure de forte audience un téléfilm soutenant la thèse de l’assassinat de Robert Boulin, France 3 pose une vraie question : Quelle est la limite entre la fiction et la diffamation ?
Je sais bien que pour de nombreuses personnes la mort de M. Boulin est un assassinat perpétré par des hommes de main agissant pour le compte de personnages en vue ; selon les versions, soit parce que le président Giscard d’Estaing voulait faire de ce gaulliste son Premier ministre, soit parce qu’il menaçait de dévoiler des magouilles dans le financement de partis politiques. Certains ont fait de cette thèse leur gagne-pain. Chacun a, évidement, le droit de penser ce qu’il veut – et de le dire.
Sous certaines réserves.
Ainsi, lorsque les faits sont présentés dans une fiction, jouée au demeurant par de remarquables comédiens, cela prend une tout autre dimension. On nous a donc présenté mardi, sur une chaîne publique, en prime time un téléfilm mettant en scène l’assassinat de Robert Boulin (alors qu’un documentaire relatant des faits plus étayés avait été diffusé en deuxième partie de soirée, la veille). Un assassinat fomenté par plusieurs personnalités politiques de droite nettement désignées. Malgré l’avertissement du pré-générique, les choses sont claires : on sait qui a commandité le meurtre. Certains des protagonistes sont aujourd’hui morts, d’autres sont vivants. J’imagine la tête de la petite-fille de l’un d’entre eux arrivant à l’école pour s’entendre dire : « Alors, c’est vrai que ton papy a tué Boulin ? »
Dans ce film, Messieurs Sanguinetti, Pasqua, Foccart, Debizet, Chirac, etc., sont identifiés comme les instigateurs. Les exécutants, eux, sont des membres du SAC. Et si ce crime reste impuni, c’est grâce à la complicité de plusieurs magistrats, de deux médecins légistes et de dizaines de policiers de la PJ de Versailles.
De plus, dans le débat qui a suivi, Jean Charbonnel, ancien ministre et ami de Robert Boulin, nous révèle qu’Alexandre Sanguinetti (mort en 1980) lui a donné les noms « de deux personnalités politiques toujours vivantes » qui auraient participé à ce complot. Noms qu’il refuse de communiquer, sauf à un juge d’instruction.
A partir de là, il n’y a que deux solutions : soit on rouvre le dossier pour recueillir le témoignage de tous ces gens (aussi bien les accusateurs que les accusés) ; soit on poursuit en diffamation ceux qui portent « atteinte à l’honneur et à la considération » des personnes incriminées dans ce scénario. Mais l’article 29 de la loi sur la presse s’applique-t-il à une fiction diffusée sur une chaîne de télévision ?
Bonjour,
Je lis votre article un peu tardivement.
Une réponse strictement juridique, qui ne concerne pas que l’affaire Boulin :
Oui, la loi sur la presse s’applique à une fiction diffusée sur une chaîne de télévision.
La fiction n’empêche pas la diffamation. Ce serait trop facile…
Parmi de nombreux autres exemples, France Télévisions puis Arte ont été condamnés pour avoir diffusé un téléfilm sur l’affaire Villemin jugé diffamatoire à l’encontre de Bernard Laroche. Cf :
http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/media/affaire-gregory-france-3-condamnee-en-appel-pour-diffamation_753272.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/05/affaire-gregory-arte-condamnee-pour-diffamation-apres-la-diffusion-d-un-telefilm_1545149_3224.html
Les livres, même de fiction, peuvent aussi être condamnés (juridiquement, peu importe que ce soit un film, un livre…).
L’éditeur du livre « Le procès de Jean-Marie Le Pen » de Mathieu Lindon a été condamné pour diffamation à l’encontre de l’homme politique.
La condamnation a même été confirmée par la Cour européenne des droits de l’homme, habituellement assez protectrice de la liberté d’expression, dans une décision très intéressante (4 magistrats dont le Président étaient opposés à la condamnation et leurs opinions dites « dissidentes » sont publiées) :
http://hudoc.echr.coe.int/sites/fra/pages/search.aspx?i=001-82847
Mon seul souvenir, l’empressement de toute la classe politique et de l’administration de voir le Ministre enterré le plus rapidement possible , et la demande pour le moins maladroite du commissaire de Neuilly libellée comme suit :
» A l’occasion de la levée du corps de M Boulin je sollicite la mise à disposition d’une grue des services techniques de la Préfecture de Police »
Comprenne qui pourra.
Bonne question cher Georges!
Dans le film d’Aknine , nous ne sommes pas toujours dans une fiction puisque il y a une séquence documentaire dans laquelle ce n’est pas un avatar qui apparaît mais Chirac, Chaban et d’autres.
Ensuite il y a le documentaire de Cayatte qui lui peut apparaître également diffamant puisqu’il affirme qu’il ne s’est rien passé ou presque à part le suicide de Boulin.
Enfin, le débat de Taddei qui ridiculise l’ensemble des participants qui pensent qu’ils participaient à une émission de Loft Story!! Charbonnel : oui , j’ai les noms de ceux qui ont pissé sur la cuvette des chiottes mais je ne dirais rien…..Ou Cotta dont on se demande ce qu’elle faisait là démarre avec les allégations de « Henri Tournier » …. Ca la fout mal parce que c’est Tournet!!
On ne peut que regretter l’absence à ce débat de la principale intéressée : Fabienne Burgeat Boulin qui aurait pu contrer l’absence mémorielle de certains participants et évoquer les 75 anomalies de la procédure judiciaire. De même, elle apparaît dans quelques émissions radio et télé avec une posture de cliente de salon de thé alors que son combat réclame le couteau entre les dents surtout avec des loustics comme Fogiel……..
Franchement Georges, ne ne vois pas Taubira rouvrir ce dossier pour au moins 2 raisons :
Rouvrir c’est remuer la merde encore plus avec le risque de voir arriver des noms de socialistes dans le financement du PS de l’époque via Erap Gabon dont on sait maintenant le rôle notamment de Bongo à arroser tout le monde.
Rouvrir c’est d’amener à la barre Chirac qui est quasi sénile, Pasqua qui tient des dossiers et qui emmerde tous les juges, Giscard dont on ne connait pas exactement le rôle qu’il aurait pu jouer, tous les autres étant morts……donc un procès potentiellement voué à l’échec.
Peut-être un côté purement pédagogique pour les générations futures? Taubira doit pourfendre en ce moment plus de 5000 amendements dans le cadre du mariage pour tous. Alors à quoi peut servir la réouverture du dossier Boulin?
Je pense que Fabienne Burgeat Boulin a fait une erreur ou a été mal conseillée.
Quand la mousse a commencé à prendre sur les noms de Chirac, du Sac et Pasqua, elle aurait dû déposer une plainte nominative ce qui aurait permis à la vase de remonter dans les tuyaux et tout le monde aurait instruit à l’odeur.
Maintenant et à part de faire cracher à Charbonnel les fameux noms des supposés coupables si possible lors d’une émission spéciale sur FR2 ou Canal + , je pense que plus rien ne se passera.
Ou alors, Fabienne Burgeat Boulin laissera dans son testament pour ses enfants et petits enfants la mission de continuer à pourchasser des morts ne serait ce que pour toucher les indemnités d’une condamnation de l’état Français par la Cour Européenne de justice …… dans environ 30 ans.
J’ai assisté au débat suite à la diffusion de « Crime d’Etat » et j’aurais bien aimé poser quelques questions au commissaire TOURE qui a dirigé l’enquête, et qui s’est contredit au cours du débat sans que cela soit relevé.
En effet dans un premier temps, il dit que contrairement à ses ordres de laisser la scène de crime en l’état, les gendarmes avaient retiré le corps du ministre et l’avaient hissé sur la berge. Puis quelques instants plus tard, pour expliquer les ecchymoses sur son visage, il décrit avec moult précisions comment le corps a été retiré de l’eau par les pompiers, lesquels selon sa description l’ont sorti sans aucun ménagement, trébuchant même, car précise-t-il le corps est lourd, et in fine pour couper court à une intervention de COLLOMBAT or d’ATKINE, il leur dit « vous n’en savez rien, moi j’y étais ». Ce qui est évidemment faux, mais sa description sent la leçon bien apprise, d’autant plus qu’elle n’est pas crédible.
En effet, lors de leurs interventions les pompiers prennent les plus grandes précautions, or selon la description du commissaire, on a l’impression qu’ils ont pris le corps par les membres inférieurs faisant traîner la tête sur le fond de l’étang. (Impossible)
J’aurais voulu demander a ce commissaire, si au cours de sa carrière, qui semble avoir été longue, il a connu d’autres cas où l’autopsie du crâne n’est pas pratiquée (alors que le visage est tuméfié), où l’examen des poumons n’est pas pratiqué (alors qu’on le retrouve dans un étang), où l’on ne mentionne pas les lividités cadavériques indiquant qu’après la mort le corps s’est trouvé sur le dos et non sur le ventre.
Drôle de directeur d’enquête! Puis il indique que l’enquête a été supervisée du début à la fin par le procureur (je veux bien le croire!) mais exonère celui ci en précisant que c’est le substitut qui a pris l’initiative, apparemment sans en référer à son supérieur, de ne pas faire faire l’autopsie dans les règles de l’art, pour préserver la famille.
D’une part, il a été prouvé par la suite que la famille n’a rien demandé, et a ce sujet, il n’est jamais précisé si on a demandé à un membre de la famille de reconnaître le corps comme il est de règle en cas de mort indéterminée, surtout à la suite d’une disparition.
D’autre part il est rare qu’en pareille circonstance (il s’agit de la mort d’un ministre!)un substitut prenne ce genre d’initiative, pour avoir pratiqué l’administration, ils ont plutôt tendance à « ouvrir les parapluies », car une telle initiative aurait pu nuire à sa carrière, il serait intéressant de savoir quelle a été la suite de celle ci.
C’est d’ailleurs ce qu’aurait dû faire le commissaire TOURE, qui s’il avait été consciencieux et compétent, aurait dû insister pour que l’autopsie soit faite dans les règles de l’art, et si on lui avait opposé un refus il aurait dû faire un rapport écrit à sa hiérarchie, et subodorant que celle ci aurait pu le faire disparaître, comme les échantillons de poumons, il aurait dû en garder, et préserver un exemplaire, mais il semble que pour lui également cela n’a eu aucune suite sur le déroulement de sa carrière.
J’aurais aimé entendre la version du Procureur et de son substitut de l’époque, de même que j’aurais aimé entendre la version des deux médecins légistes.
Enfin, j’aurais voulu savoir ce qu’a donné l’enquête concernant le « suicide » du fonctionnaire des douanes.
DIVERDE
Ah oui ! C’est comme ma maman qui ne vote que pour les candidats qui ont une bonne tête ! Manque de bol, certains sont de vraies crapules ! Comment pouvez-vous juger d’une affaire aux mots ou aux discours de trois pékins placés devant une caméra ? Ce n’est pas à la télé à juger d’une affaire ! Que des journalistes, à travers un documentaires, ou des scénaristes, à travers un film, interrogent le spectateur, c’est une chose ! C’est à la justice à dire le droit !
Si vraiment Boulin s’était suicidé, pourquoi toutes les personnes, journalistes ou autres, qui se sont intéressées à l’affaire en 83 (quand les photos du visage du « suicidé » sont apparues) ont reçu des menaces personnelles et familiales ? Au delà de toute autre considération, pourquoi des menaces de mort si tout le monde avait la conscience tranquille, pourquoi des preuves qui disparaissent, pourquoi des laboratoires de la morgue cambriolés, etc, etc. ?
Ceux qui défendent publiquement la thèse du suicide ont des œillères – ou des consignes !
De quoi parlez-vous ? Des menaces, des preuves qui disparaissent… ouh là ! Vous savez des choses qu’on ne sait pas !
La question ne porte-t-elle pas sur l’incompétence des différents services ayant eu à intervenir dans cette sinistre affaire : les pompiers qui tirent un corps par les pieds et le laissent tomber brutalement ? le médecin légiste qui déduit l’heure et les circonstances du décès sans examen préalable ? les magistrats et les policiers qui accréditent une thèse de noyade sans examen des poumons; et celle de suicide sans s’interroger sur les contusions faciales et les lividités dorsales ? Quand on sait que l’on peut (presque) déterminer les causes de la mort d’une momie vieille de plusieurs siècles (millénaires), on ne peut que s’inquiéter de l’incurie et de la médiocrité des « spécialistes » français. Alors oui, confions à des experts moins impliqués l’analyse des quelques éléments qui ont survécu aux destructions de preuves pour obtenir une réponse dans un sens ou dans l’autre, quant à un suicide ou à un assassinat. Dans le premier cas, la famille pourra entreprendre son travail de deuil ; dans le second, que les coupables (vivants ?) soient inculpés et condamnés. Tout le reste n’est que bavardage et tentative (excusez cette expression triviale) de « noyer le poisson »…
Que feriez vous si vous étiez sollicité pour une mort de ministres, si quatre services intervenaient?
Auriez vous le temps/ le goût de donner des leçons?
Quant aux destructions d’éléments matériels, elles sont liées au fait que la justice française a peu de moyens matériels -et ne peut pas phynancer indéfiniment leur stockage- et à l’autorité de la chose jugée (la notion d’erreur judiciaire n’existe pas). Ceci embête aussi bien les historiens que les (familles des) innocents emprisonnés, sans qu’il y ait de volonté politique ou maffieuse derrière.
Et bien le « juriste conséquent » vous dirait, « génération pompidou » que vous vous fourvoyez. D’abord parce que cette affaire peut être ré-ouverte, et pas que dans « l’imaginaire collectif », et ensuite parce que vous n’exprimez que votre point de vue personnel qui n’engage que votre personne qui semble-t-il, n’a rien d’un « juriste conséquent ».
**votre point de vue personnel qui n’engage que votre personne qui semble-t-il, n’a rien d’un « juriste conséquent »**
Je savions point que les juristes étaient aussi péremptoires lorsqu’ils étaient conséquents. Vous n’auriez pas plutôt un juriste inconséquent sous la main, qui assénerait moins et expliquerait plus?
La puanteur qui entoure cette affaire ( enquête orientée, pièces à convictions « disparues », archives détruites, déclarations des politiques annonçant les actes de procédures ) est telle que nul ne peut croire une seule seconde que bon nombre d’acteurs n’avaient pas intérêt à accréditer la thèse du suicide. Et c’est là que ça devient intéressant. M. Moréas, chercher à qui profite les crime, c’est bien un réflexe policier, non ?
Le maître de ces lieux a déjà éclairé , en mars 2012, des aspects soit disant « puants » de cette affaire -et le suicide reste vraisemblable, joint à des erreurs, des maladresses et des gaffes dans l’affolement que peut susciter la découverte d’un cadavre de ministre.
« chercher à qui profite les crime, c’est bien un réflexe policier, non ? »
Et un homme innocent, mêlé à son corps défendant à une affaire d’escroquerie , peut être assez dépressif pour estimer que le suicide est la solution la plus profitable…
Vous ne prouvez rien.
Non, je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit:
ce serait redondant avec ce qu’a fait très bien le commissaire Moreas, dès octobre 2009….
Quant aux théories du complot, elles mêlent un aspect inconnu (on nous cache quelque chose qui nous empêche de prouver: c’est la preuve qu’on a raison) qui relève de la manipulation (pour faire vendre, pour parader au Café du Commerce….).
La transition entre une droite barbouzarde (héritage de la guerre d’Algérie et de la Résistance, me semble-t-il) et une droite commençant à se décomplexer (même si les scandales pompidolo-giscardiens sont de la broutille au regard de l’Afaire Karachi, semble-t-il) était très favorable à l’éclosion de complots théoriques.
La famille, très catholique, de Boulin perdait en prestige si un de ses membres s’était suicidé: elle avait tout à gagner d’une théorie du complot (hors assurances vie : elles ne subventionnent pas le suicide). C’est un acteur « qui a tout intérét à accréditer » la thèse du complot.
Les journalistes vendent plus de copies avec un complot qu’avec un suicide….
Boulin, pris dans une situation inextricable (et c’est l’acteur principal) peut avoir estimé interessant de se suicider….
Encore une fois, je n’ai , ___pas plus que vous____, de preuves…..
En parlant d’un noyé, le terme « sèchement » est suffisamment maladroit pour être véritablement improvisé. Ou alors c’est un coup à trois bandes: je dis sèchement en parlant d’un noyé pour personne ne suppose que j’ai préparé une telle ânerie.
Notre hôte qui critique vertement le téléfilm de mardi soir sur la mort de Robert Boulin, et instruit un procès en partialité-diffamation à l’encontre de son diffuseur FR3. Il omet quand même deux choses importantes :
• La veille fut diffusé un téléfilm-documentaire défendant la thèse inverses (suicide), auquel on peut faire la même critique de partialité que celui du lendemain.
• Mardi soir après la diffusion du téléfilm qui suscité l’ire de notre hôte, FR3 organisa un long débat. Lors de celui-ci était représenté à égalité les tenants de la thèse du suicide et ceux de l’assassinat.
En conséquence, il y a bien eu par FR3 traitement objectif de cette affaire. Que notre hôte ne croit pas à la thèse de l’assassinat c’est son droit, mais pour autant il n’est pas obligé de focaliser ses critiques seulement sur le téléfilm défendant la thèse inverse. Celui défendant celle du suicide, il était loin d’être d’une totale honnêteté : nombre d’éléments troublants, et mettant en doute cette thèse étaient omis.
Avant même de s’interroger sur la véracité des deux thèses contradictoires, il serait bien de s’interroger sur le pourquoi du baclage et dysfonctionnements de l’enquête ( entre autre autopsie guère rigoureuse ), instructions judiciaires successives manquant pour le moins de rigueur et impartialité, et disparitions de scellés importants.
Dans le même registre, pourquoi fut dessaisi très vite la gendarmerie de cette enquête. Pourquoi et à l’instigation de qui, la direction de la gendarmerie fit pression sur le colonel Chevalleraud pour qu’il accrédite une thèse non conforme à ses contestations. Ce colonel n’était quand même pas un « officier rouge » lié ou à la solde d’une mouvance politique.
Autre point : pourquoi MAM ministre de la justice en 2010, huit jours avant que le procureur général de Versailles décide qu’il ni avait pas lieu à réouvrir l’enquête, a déclarer la même chose publiquement. Cette quasi injonction de fait adressée au procureur, pose quand même problème.
Pour préciser mon message précédent :
– manches (et pas manchent, bien sûr, et avant qu’on me traite de « manche » en orthographe) ;
– quant à l’affaire Allègre… évidemment les 200 cadavres ne lui sont pas tous imputables. Mais il y a tout un contexte, autour de cette lourde affaire, qui mériterait d’être élucidé. Le tour de force de la grande intox que l’on sait autour de cette affaire a été de la rendre maudite à tout jamais auprès des médias. Du coup, les meutres sont classés les uns après les autres dans l’indifférence générale.
Que les journalistes effarouchés qui s’indignent, peut-être à juste titre, de cette fiction – réalité se retroussent les manchent et se collent à la tâche. Y a de l’investigation pour tous les courageux, mais c’est devenu rare dans la presse : affaire Borrel, AZF Toulouse, affaire Allègre (près de 200 cadavres non élucidés et tout le monde roupille!)…
Robert Boulin était un catholique, donc opposé au suicide.
Robert Boulin était un homme politique courageux qui n’avait pas peur de prendre une décision.
Robert Boulin était un véritable résistant, familier des armes.
Et il aurait choisi pour se supprimer un mode opératoire aussi aléatoire que du vallium et une noyade dans une marre à canard???
Claude François a bien voulu changer une ampoule dans sa baignoire !
Vous faîtes preuve d’un excès de circonspection. On sait tout sur l’affaire ; la justice a été tellement manipulée qu’on se demande encore vous pouvez l’invoquer. Denis Robert a fait la même chose dans ses romans. La justice a beaucoup, beaucoup à se reprocher justement
Qui vous a dit qe c’était moi qui avait abattu sur le tapis le valet de coeur ET le général? Sa fille? Je ne parlerai qu’en présence de Hondelate. On se retrouvera, à bientôt devant les tribunaux. .
Curieux comme a l’epoque on n’a pas parle de doute et comme chaque fois que c’est ressorti les doutes ont ete balayes du moins au 20 heures. Reste-t-il vraiment quelque chose a devoiler? Comme pour Kennedy il y a des zones d’ombres dans l’enquete, mais est-ce monte en epingle est vrai? L’enquete a ete mal faite, mais il y a eu plusieurs contre-enquetes, la corruption des politiques de droite comme de gauche a ete amplement demontree, meme notre premier ministre a sa condamnation (meme si par plein d’artifice on peut considerer qu’elle n’existe pas!), Chirac est encore vivant VGE aussi, mais ont-ils vraiment quelque chose a dire. J’ai entendu quelqu’un qui le connaissait dire qu’il etait impossible que le premier mari de Claude Chirac se soit suicide, mais est-ce que ca veut vraiment dire que c’est une preuve concluante?
Enquete et contre-enquete ont cette effet qu’elles finissent par creer d’epais mystere, et que 30 ans apres les fait on brode beaucoup. Ce qui m’interesse par exemple c’est de savoir si David Kelley a ete assassine pour couvrir les agissements de Tony Blair et discrediter toute remise en question de la guerre de 2003, dans ce cas les doutes ont ete immediats et beaucoup se sont eleves contre le lynchage mediatique et cette mort si pratique, mais on n’en parlera sans doute plus dans 20 ans, dans le cas Boulin les doutes ont surgit beaucoup plus tard, peut-etre qu’il a ete assassine ou agresse, mais peut-etre que ce n’etait justement pas un montage politique mais lie a ses propores problemes.
La télé n’en finit pas de tuer les hommes politiques. Et ça relance l’ardeur des complotistes. Un homme politique n’a pas le droit de se suicider. C’est dans leur contrat…N’empêche que Robert Boulin était coincé de partout : sa famille, ses faux-amis, l’affaire immobilière. C’était pas suffisant… Va savoir
Certaines personnes incriminées n’en sont plus à quelques casseroles près… Et si on demandait à Giscard ? Il doit bien savoir lui ! Je suppose que son intérêt est de se taire…
Une affaire non élucidée se prête assez mal à un téléfilm.
Par définition, une telle affaire comporte des zones d’ombre et souvent 90% de zones d’ombre. On voit mal alors l’intrigue s’arrêter toutes les 3 minutes pour reprendre un peu plus loin comme si de rien n’était.
La réalisation d’un téléfilm consiste à construire quelque chose de cohérent, comme si toute l’affaire était connue, ce qui n’est pas le cas par définition… Nous pouvons donc en déduire qu’il y a des mensonges, forcément des mensonges. Les auteurs réalisant des téléfilms ne devraient pas s’attaquer à ce genre, celui des affaires non élucidées, car le respect du public exige de ne pas présenter une version des faits, qui n’est pas établie, de manière aussi « réaliste ».
Pas d’accord, un film ou un téléfilm peut remettre dans la mémoire collective des ratés judiciaires (volontaires ou non) et permettre de róuvrir des dossiers bien longtemps après. L’affaire Dominici où les services secrets Tchèques sont intervenus, l’assasinat de John Kennedy où la version officielle est refusée par plus de 3/4 des américains (un seul élément de taille la décrédibilise, le timing des impacts vu et mesuré sur le film de Zapruder, impossible à réaliser avec le fusil Mannlicher Carcano d’Oswald). Autre ressembance troublante avec le meutre de Martin Luther King où l’assassin, même en phase terminale de cancer, a toujours refusé d’admettre sa culpabilité et parlé d’une manipulation. Dans le cas de l’affaire Boulin, aucun membre de sa famille n’a cru au suicide et dans plusieurs émissions, on a souligné les incohérences de la version officielle, les disparitions de documents personnels sans parler des déclarations de descendants des personnes impliquées. J’ose espérer que pour ces affaires, après une attente très longue, la vérité finira par sortir par voie judiciaire ou par la publication de mémoires d’un ou plusieurs protagonistes après leur décés.
La critique ne porte pas sur la médiatisation d’affaires non résolues mais sur le mode de présentation sous la forme d’un téléfilm. L’exigence de vérité et de respect du public s’oppose à ce type d’émission.
La vérité impose de donner au public les différentes versions des faits et de souligner les points mystérieux qui font que l’affaire n’est pas élucidée.
Le respect du public impose de ne pas lui « mâcher » une version qui est celle d’une partie ou du réalisateur. Un avertissement au début n’est pas suffisant. Le public est réellement très influencé par ce qu’il voit et le petit jingle qui précède la pub ne le dissuade pas de croire ce que les pubs vont lui présenter (sinon les annonceurs ne payeraient pas si cher).
Les propos de Jean Charbonnel sont à rapprocher de ceux de Laetitia Sanguinetti , la fille d’Alexandre qui a également fait part de sa volonté de donner les noms des assassins à un magistrat instructeur : Quand les preuves disparaissent ( émission C dans l’air du 9juin 2010)
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/societe/quand-les-preuves-disparaissent-32667
J’ai connu personnellement le colonel de gendarmerie. M. Chevalleraud, qui a découvert le corps de Monsieur Robert Boulin. Quand il a subi des pressions de sa hiérarchie pour orienter son rapport sur la thèse du suicide, il a refusé et a démissionné de la gendarmerie. Pour lui, il n’y a aucun doute possible, c’est un crime d’état. L’état du corps de Robert Boulin est incompatible avec un suicide. Il est impossible de se fracturer la face dans une mare de 60 cm d’eau avec un fond vaseux. On peut trouver étrange que, malgré les changements à la tête de l’état, l’enquète judiciaire ne soit jamais allé au bout pour impliquer et faire condamner les exécutants et les donneurs d’ordre de ce crime d’état mais ce n’est pas la seule mort suspecte d’homme politique de l’époque, il y en a eu d’autres.
Pour de Broglie c’est beaucoup plus simple : il a été abattu à la sortie du restaurant. C’est vrai que les instigateurs courent toujours ou plutôt sont toujours confortablement installés… Respect pour ce Colonel de la Gendarmerie…
C’est M. Chevalleraud qui vous a dit de poster ce commentaire ? Moi, à votre place, je n’en dirais pas autant ! Comment vous permettez-vous de parler à la place d’une personne qui pourrait être impliqué dans cette imbroglio juridique ? Si vous avez des preuves et que vous en êtes détenteur, allez à l’hôtel de police ! Ici, on commente sans savoir ! C’est moins dangereux !
Parce que vous comptez sur la justice française pour faire quelque chose? Comme pour M. Guérini? Comme pour M. Sarkozy? Comme pour M. Balladur? Comme pour les Balkany, les Tiberi… etc…
Arrêtez de rêver ils se tiennent tous par la barbichette!
la « démission » ou plutôt le départ en retraite anticipé, est effectivement le seul moyen pour un Gendarme d’indiquer son refus de souiller son honneur et son uniforme, en validant un déni de justice. J’ai personnellement pratiqué. Enfin, une réponse à la dernière intervention du commissaire de police chez Taddéî concernant l’analyse possible de la salive sur les timbres des lettres envoyées par le ministre avant sa mort : ne croyez pas pouvoir « évacuer » ce dossier par ce biai un peu grossier, même si la salive de Robert Boulin se trouve bien sur les timbres des lettres reçues, celà ne saurait prouver que le contenu est bien celui placé par le ministre ; a cette époque et depuis fort longtemps, les « barbouzes de tous poils » savaient ouvrir et reconstituer un courrier et son enveloppe d’origine….
Reste un téléfilm comme certains se mouillent à faire, avec un acteur convainquant, 10 fois plus intéressant et captivant que la plupart des daubes françaises. Merci!
Chapeau à François Berléand également!!
Le problème est que la France a connu plusieurs personnes « suicidées à bout portant ». Alors, on s’interroge forcément.
D’ailleurs, je n’ai pas vu cette fiction, mais ce que vous écrivez, vous auriez pu l’écrire sur la fiction racontant la mort de Pierre Bérégovoy où, la dépression était bien marquée, mais le doute largement laissé…
Les photo du faciès tuméfié (ce que personne ne nie) et les 2 fractures au visage révélées par la 2ème autopsie (on avait « oublié » de faire des radiographies à la 1ère) suffisent pour mettre en cause un « suicide » par noyade.
Boulin a été tabassé (à mort ou pas?) avant de s’être retrouvé dans l’étang, c’est évident. Le reste c’est du pipeau.
je me souviens très bien du soit disant suicide de M.Boulin .Les photos de son visage nous avaient posé question!, ainsi que le manque d’informations sur le contenu des poumons (eau si oui de quelle provenance) et de l’estomac(barbituriques?) .
Que l’on penche vers l’assassinat ou le suicide, il y a trop de questions en suspens pour en rester là. La réouverture du dossier est une nécessité.
Notre génération ne saura probablement pas toute la vérité sur cette affaire ; assassinat ou suicide .
Cependant , une chose est certaine : son décès arrangeait bien nombre de personnes.
Le simple fait que le pouvoir en place n’ait jamais voulu ouvrir une instruction, qui aurait pu aboutir à un classement par un juge indépendant s’il n’y avait pas eu assassinat, est une forte présomption de culpabilité ou de complicité de tous les hommes politiques qui se sont succédés.
« […] soit on poursuit […] » Qui « on »? Vous?
Qui se sent morveux se mouche. Attendons les réactions des uns et des autres… s’ils réagissent.
Je n’ai pas vu les émissions, mais je me rappelle bien de l’époque. Et hasard suprême (ou pas), Jacques Mesrine était abattu en pleine rue à peine quelques jours plus tard. La presse était bizarrement passée à autre chose. C’est vrai que ce n’était qu’un ministre, alors qu’un bandit et son petit chien dans une voiture…
« lors qu’un bandit et son petit chien dans une voiture… » n’oubliez ps sa compagne, blessée lors de l’attaque.