LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

La PJ, de 2002

PARTIE 30 – En cette année électorale, le gouvernement de Lionel Jospin tente de démontrer sa détermination à lutter contre l’insécurité. Le ministre de l’intérieur, Daniel Vaillant, a beau se décarcasser et tire-bouchonner les statistiques, rien n’y fait. On n’y croit pas.

Pourtant, depuis l’assassinat du préfet Claude Erignac, sur l’île de Beauté, on ne peut nier que police et justice aient mis les bouchées doubles. Alors que certains nationalistes prônent « la lutteunita-naziunale.1202476247.jpg institutionnelle pour la liberté », plusieurs affaires on ne peut plus crapuleuses font surface : trafic international de stupéfiants, avec tentative d’infiltration de la mafia italienne sur l’île de Cavallo, blanchiment d’argent au casino d’Ajaccio, enquête sur une société de transport de fonds véreuse, marchés publics truqués, etc. On ne lie pas forcément nationalisme et picaillons, mais quand même… Dans le domaine du grand banditisme, les antigangs ont passé la main à la brigade financière. Ceux-ci décortiquent les comptes d’une équipe de truands chevronnés, à laquelle on a donné le nom d’un bistrot du port de Bastia : La brise de mer. Ce nom, poétique, est devenu au fil des générations de flics tellement mythique que je m’étonne qu’aucun film n’en retrace l’histoire… Depuis des décennies, marmotte-t-on à la PJ, vols, braquages, rackets, meurtres, etc., ont été fomentés en ces lieux. Ce n’est sans doute pas tout à fait vrai, mais après tout, on ne prête qu’aux riches…

Le 11 février, lors d’un meeting à Avignon, Jacques Chirac annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Il prend ainsi de court son principal challenger, Lionel Jospin, qui se manifestera dix jours plus tard.

patrice-alegre_presse.1202476372.jpegPatrice Alègre a reconnu être l’auteur de cinq meurtres et de six viols, mais les enquêteurs de la gendarmerie le soupçonnent de beaucoup d’autres méfaits. Le 21 février, les jurés de la cour d’assises de Haute-Garonne ne se laissent pas attendrir par ses faux airs de George Clooney. Ils le condamnent à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. C’est la condamnation la plus élevée qu’autorise le droit pénal français.

Ce même jour, l’assemblée nationale modifie la loi sur la procédure d’appel en matière criminelle. Dorénavant, le procureur général pourra faire appel d’un arrêt d’acquittement rendu par une cour d’assises. Cinq ans plus tard, Maurice Agnelet en fera les frais.

Le 23 février, bien loin de là, sur une route du sud de la Colombie, Ingrid Betancourt, député écologiste et candidate aux élections présidentielles de son pays, ainsi que sa directrice de campagne, Clara Rojas, sont enlevées par des guérilleros. Sans être banal, cet enlèvement s’ajoute aux nombreux autres perpétrés par les FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie), notamment sur des personnalités politiques. Mais en raison de sa double nationalité (colombienne et française) et de ses attaches en France, cette affaire va connaître chez nous un important battage médiatique. Et l’on zappe sur son identité (issue de la grande bourgmelanie-betancourt_m6info.1202478073.jpgeoisie, son père a été ministre du dictateur Gustavo Rojas Pinilla, et sa mère, une ancienne reine de beauté, a été sénatrice) pour se laisser porter par un certain romantisme. Une si belle femme aux mains des guérilleros… D’autant que Mélanie, sa fille qui lui ressemble tellement, en fait des tonnes. Au point qu’on se demande parfois si elle ne scénarise pas son amour filial… En Colombie, c’est un autre son de cloche. On dit que l’aura combattante-farc_lemonde2.1202478180.jpgde cette dame fait de l’ombre aux cinq mille « secuestrados » qui sont aux mains des FARC, et que cette armée parallèle n’est pas composée de sympathiques maquisards, comme on voudrait parfois nous le faire croire, mais d’une bande de criminels qui dissimulent derrière une idéologie marxiste des feuilles de coca… En 2003, Dominique de Villepin, alors ministre des affaires étrangères, qui s’est lié d’amitié avec Betancourt lorsqu’il enseignait à Sciences-Po, envoie un commando pour exfiltrer l’otage. Opération on ne peut moins diplomatique et on ne peut plus risquée. Qui échoue lamentablement. Il est obligé de présenter des excuses publiques et l’on s’aperçoit alors qu’il a agi d’initiative, sans en référer à quiconque. Interrogé à l’improviste par des journalistes malicieux, Chirac déclare ne pas être au courant. Pour ne pas avoir l’air trop balluchon, bien vite, il se reprend et endosse la responsabilité de ce fiasco. Fin 2007, Le Figaro International, citant une personnalité colombienne, écrivait : « […] les autorités colombiennes sont persuadées que les erreurs de jugement des diplomates français ont installé, et pour longtemps, la Franco-colombienne en captivité. »

Au mois de mars, un rapport de synthèse rédigé par le gendarme Jean-François Abgrall, aboutit à la conclusion que le meurtre de deux garçons de 8 ans, en 1986, à Montigny-lès-metz, pourrait être l’oeuvre du tueur en série Francis Heaulme. Ce document tombe à pic pour Patrick Dils. En 1989, alors âgé de 16 ans, il avait été condamné pour ce double crime à la réclusion à perpétuité. Après pourvoi en révision, en 2001, il avait été de nouveau condamné, cette fois à une peine de 25 ans de réclusion criminelle. Profitant de la nouvelle possibilité de faire appel d’une décision d’assises, en ce mois d’avril, il est acquitté. Il a passé une petite quinzaine d’années derrière les barreaux. On dit qu’il aurait perçu pour cette erreur judiciaire un pactole d’un millionpatrick-dils_lci.1202476747.jpg d’euros. En décembre 2007, nouveau coup de théâtre : le parquet de Metz estime que le rapport de la gendarmerie n’apporte aucun élément concret. Et Francis Heaulme bénéficie d’un non-lieu. Donc, 22 ans après les faits, l’assassin des deux enfants n’est toujours pas identifié. Maître Rondu, l’avocat de l’une des deux familles, qui avait déjà manifesté son indignation lorsque Dils avait enregistré une chanson sur cette triste affaire, veut maintenant obtenir de la justice que Patrick Dils soit rejugé. Une décision d’acquittement peut-elle faire l’objet d’un pourvoi en révision? Je ne sais pas. À suivre.

En avril, au premier tour des élections présidentielles, Jacques Chirac obtient 19.9 % des voix. C’est le plus mauvais score d’un président sortant. Il est talonné par Jean-Marie Le Pen, 3 points derrière. Quant à Lionel Jospin, il est dans les choux. Ses propos sur Chirac : « Un président vieilli et usé… », lui auraient été fatals… Mais les véritables gagnants de ce premier tour sont les abstentionnistes. Ils sont plus de 28%. Un niveau jamais atteint. On joue alors à se faire peur. On se murmure le résultat de mystérieux sondages qui donneraient Le Pen vainqueur… Certains soufflent sur les braises… Une sorte de fièvre paranoïaque fait frissonner les Français – et Chirac est réélu avec plus de 82 % des voix. C’est le meilleur score jamais obtenu par un président entrant. Il a battu deux records en quinze jours. Jean-Pierre Raffarin est nommé Premier ministre. Quant à Nicolas Sarkozy, qui a soutenu le président élu et qui sans brochette-candidats-2002_radiofrance.1202476857.jpgdoute espérait le poste, il se voit confier le ministère de l’intérieur. Sans le savoir, c’était le plus beau cadeau que pouvait lui faire Chirac.

Lors du défilé du 14-Juillet, un individu tire sur le Président de la République avec une carabine .22 LR. C’est probablement l’intervention de trois spectateurs qui fait dévier le projectile. Personne n’est blessé. L’auteur de cet attentat manqué, Maxime Brunerie, âgé de 25 ans, est un militant d’extrême droite. À la différence de Mitterrand, qui avait organisé son propre attentat pour faire parler de lui, Chirac n’en tire aucun bénéfice médiatique. Au contraire, son entourage minimise l’affaire et Brunerie, considéré comme irresponsable, est conduit illico en unité psychiatrique. Puis on assiste à un changement d’attitude. Le préfet du Val-de-Marne prend un arrêté pour mettre fin à l’internement d’office et Brunerie est présenté à la justice. Mais c’est trop tard. L’effet est passé. Le lascar a quand même écopé de 10 ans demaxime-brunerie_rtl.1202477094.jpeg réclusion criminelle – et tout le monde s’en fiche.

Après une campagne présidentielle dominée par le thème de la sécurité, le gouvernement Raffarin met en chantier une loi dite « d’orientation et de programmation pour la justice » – ce qui ne veut rien dire. Outre la création d’une justice de proximité, il s’agit essentiellement de mesures destinées à renforcer la responsabilité pénale des mineurs. Les périphrases ne peuvent masquer la volonté de remanier la loi de 1945 sur l’enfance délinquante. A gauche, c’est le tollé. Toutefois, en périphérie de cette loi, dite loi Perben I, deux mesures modifient légèrement la technique policière :

– Une plus grande latitude lorsqu’on doit recourir à des témoins dont il est nécessaire, pour des raisons de sécurité, de protéger l’anonymat ;

– la possibilité – pour la victime – de demander la désignation d’un avocat d’office dès sa première audition par un service de police ou de gendarmerie, et éventuellement l’aide juridictionnelle.

En décembre, l’assemblée générale des nations unies adopte un « protocole facultatif à la convention contre la torture », qui prévoit notamment la possibilité pour certains organismes nationaux ou internationaux de visiter les lieux où sont détenus des gens contre leur gré, « ceci afin de prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». La France signe ce protocole en 2005, mais, à ma connaissance, elle ne l’a toujours pas ratifié. L’idée de voir des gens de l’ONU débarquer dans nos prisons, nos centres psychiatriques, voire nos cellules de garde à vue, a du mal à passer. Pourtant, on m’a rapporté que certains OPJ n’hésitent pas à faire dévêtir entièrement une personne en garde à vue et parfois à pratiquer une fouille… intime. Ce qui est paraît-il la règle lors de l’admission dans un établissement pénitentiaire. Je ne sais pas sur quel texte du Code de procédure pénale repose un tel acte…. Personnellement, je le trouve dégradant pour la personne qui le subit – et pour le fonctionnaire qui l’exécute. À ma connaissance, seul un médecin peut pratiquer un… TR.

Si la torture n’existe plus en France, elle n’est pas pour cela éradiquée. Ainsi, en novembre 2007, aux Etats-Unis, les sénateurs ont demandé au futur ministre de la justice son avis et sa position sur la torture (pratiquée semble-t-il par la CIA depuis les attentats de 2001), et notamment sur la technique du « waterboarding ». « Je ne sais pas trop ce que c’est », a répondu celui-ci, visiblement peu à l’aise. « Si c’est une torture, ce n’est pas constitutionnel… ». Nous, on lui explique : On attache le prisonnier sur une planche inclinée, la tête en bas et enveloppée dans une serviette. Puis on verse de l’eau. La victime suffoque, mais l’eau ne peut atteindre les poumons, et la noyade est théoriquement impossible (mais pas la crise cardiaque). En France, à une autre époque, on appelait ça « la baignoire » ou, dans une forme plus… sophistiquée, « la balançoire ». En cette année 2008, alors que les Etats-Unis s’apprêtent à changer de président, il est réconfortant de savoir que les démocrates ont condamné la torture, tout comme John McCain, le candidat favori des républicains, qui en a lui-même été victime au Vietnam.

Fusillade au conseil municipal de Nanterre – Le 27 mars 2002, alors que conseil-municipal-nanterre_nanterrefr.1202477216.jpgle conseil municipal de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, touche à sa fin, et que la salle s’est vidée des spectateurs, un seul homme demeure. Il se nomme Richard Durn et il a 33 ans. Il est 1 heure 15 du matin. Le maire de la ville, Madame Jacqueline Fraysse, entourée de ses adjoints, préside le conseil. Elle se lève, face à la salle et aux 39 conseillers municipaux et elle déclare : « La séance est levée ». Alors, Durn se dresse et se dirige vers l’estrade. Il brandit un pistolet automatique 9mm. et tire en direction de Madame Fraysse. Puis il sort une deuxième arme, un revolver .357 magnum et il ouvre le feu, méthodiquement, sur l’ensemble des élus. Il tire 37 balles en moins d’une minute. Huit personnes sont tuées et dix-neuf autres sont blessées, avant qu’il ne soit maîtrisé.

Les secours arrivent rapidement, puis la PJ, les autorités judiciaires et les autorités tout court : Chirac, Jospin, Vaillant, etc. Le patron de la brigade criminelle, Frédéric Péchenard, prend lui-même la direction de l’enquête. Mais il n’y a pas d’enquête. Il y a un homme seul qui a pété les plombs. Et le remue-ménage qui suit, en pleine campagne électorale, n’y change rien. Durn est conduit quai des Orfèvres. En garde à vue, il est calme. Il reconnaît les faits sans difficulté même s’il ne parvient pas à les justifier. Comment d’ailleurs pourrait-il les justifier ? Sans doute les deux officiers de police qui l’interrogent se laissent-ils abuser par cette torpeur, car le lendemain, pour le maintenir en bonne condition, pour qu’il se confie, il néglige de le menotter. Richard Durn répond aux questions. Il raconte calmement. Soudain, il fonce vers le vasistas, il l’ouvre et s’y engouffre tête la première. Les deux policiers se précipitent. L’un le retient par un pied : la chaussure lui reste dans les mains. L’autre se penche dangereusement à l’extérieur, mais il ne peut éviter l’inévitable. Durn glisse sur le toit et s’écrase dans la cour du 36. Les enquêteurs de la PJ peuvent fermer le dossier de la tuerie de Nanterre : l’action publique est éteinte.

On a reproché aux policiers leur manque de surveillance, leur négligence, etc. On comprend bien qu’il s’agissait de créer un climat de confiance, propice aux confidences, difficile à établir avec un suspect menotté… Je crois qu’on peut toutefois reprocher aux autorités judiciaires un certain manque de cohérence dans l’analyse des événements. Un homme qui ouvre le feu dans la foule, sans se cacher, sans aucune raison, juste pour tuer et pour attirer sur lui l’attention des autres est forcément un déséquilibré. Raison sans doute pour laquelle, trois mois plus tard, Maxime Brunerie, l’homme qui a tiré sur le chef de l’État, a été immédiatement interné.

Parmi les victimes de cette tuerie se trouve Louiza Benakli, adjointe au maire. Elle laisse derrière elle une petite fille de 7 ans, Yasmine. Neuf mois plus tard, l’enfant perd également son papa, Abdelkamal Benbara, dit Kamel. Cet homme mène une double vie. Il est marié, et de sa femme légitime, il a quatre enfants. Son corps est retrouvé dans le coffre de sa voiture, abandonnée avenue Hoche, à Paris. Benbara est consultant chez Cap Gemini, mais il est également député au parlement algérien. Et, s’il est établi en France, c’est qu’il représente une partie des Algériens qui vivent dans notre pays. Une situation qui laisse planer le doute sur d’autres activités plus… secrètes. Or, le président Bouteflika doit prochainement venir en voyage officiel en France. Pourrait-il s’agir d’un crime politique… ? L’enquête va rapidement démontrer qu’il n’en est rien. En fait, la mère et la sœur de Louisa Benakli ont estimé qu’il avait trop rapidement remplacé sa compagne assassinée. Qu’en agissant ainsi, il salissait sa mémoire… Toutes deux l’ont rué de coups de poêle à frire et l’ont achevé à l’aide d’un couteau de cuisine.

En 2004, la cour d’assises des Hauts-de-Seine a condamné Ouardia Benakli, la sœur de Louiza, a douze ans de réclusion criminelle, et sa mère, âgée de 80 ans, à cinq ans.

Quant à Richard Durn, indirectement responsable de ce second drame, de nombreux experts ont cherché à comprendre ses motivations. Peut-on rapprocher son acte de l’action des anarchistes du siècle précédent ? Je n’ai pas la réponse. Pascale Robert-Diard, dans Le Monde, cite les explications données par le procureur de Nanterre, Yves Bot : « D’après les dépositions de M. Durn lui-même, l’explication du geste se trouve dans le sentiment d’un échec personnel total dont il rend responsable la société dans laquelle il vit. C’est à Nanterre qu’il est né, c’est à Nanterre qu’il a fait ses études, c’est à Nanterre que se trouve le sentiment de son échec et il rend responsable de son échec notamment les responsables locaux qui, selon lui, ne lui ont pas apporté le soutienrichard-durn_legraindesablecom.1202477316.jpg ni la reconnaissance à laquelle il avait droit. M. Durn a eu une image extrêmement dévalorisée de lui-même, il voulait avoir une fois dans sa vie le sentiment de la maîtrise des événements et, pour lui, avoir le sentiment de maîtriser sa vie, c’était tuer des gens d’une certaine élite et se donner la mort ensuite ».

J’ai trouvé sur le blog ex nihilo, une lettre qui aurait été rédigée par Richard Durn. Cela ressemble plutôt aux extraits d’un journal intime. Je ne sais pas s’il s’agit d’un document réel ou d’une imposture, mais les mots font mouche : « Le conformiste que je suis a besoin de briser des vies, de faire du mal pour au moins une fois dans ma vie avoir le sentiment d’exister. Le goût de la destruction, parce que je me suis toujours vu et vécu comme un moins que rien, doit cette fois se diriger contre les autres parce que je n’ai rien et que je ne suis rien. Pourquoi continuer à faire semblant de vivre ? Je peux juste pendant quelques instants me sentir vivre en tuant […] J’ai voulu connaître la griserie et le sentiment d’être libre par la mort. »

Ces mots pourraient sortir de la bouche de n’importe quel serial killer. Richard Durn n’a jamais trouvé sa place dans ce monde. Or notre société est ainsi faite qu’elle rejette ceux qui ne peuvent s’intégrer, et la porte se referme sur eux – définitivement. Certains le supportent, d’autres pas. S’il y avait un message dans cet acte de folie, il n’est pas passé. Car les seuls mesures concrètes qui subsistent de ce massacre sont les barreaux installés aux vasistas des bureaux de la brigade criminelle et une modification de la législation sur les armes.

 

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1 Comment

  1. Anonyme

    Cher monsieur,
    J’aime beaucoup votre dernier paragraphe et son style.
    A quand vos mémoires intégrales (si ce n’est déjà fait !)
    Bien à vous.
    Thierry C.

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