LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Aff. Boulin : pourquoi pas une enquête parlementaire ?

L’élément déterminant de l’enquête sur les causes de la mort de Robert Boulin se trouve dans le courrier qu’il avait adressé à des amis et à des journalistes et dans lequel il annonçait son intention de mettre fin à ses jours. justice_barakanewsunblog.jpgPatatras ! les lettres et les enveloppes ont disparu du coffre où elles étaient enfermées. Une enquête administrative est en cours.

Une enquête administrative, ce n’est pas ce que demande la fille du défunt, qui, elle, souhaite la réouverture de l’enquête judicaire, notamment pour pouvoir comparer l’adn laissé sur les timbres desdites enveloppes avec celui de son père – comme il a été fait dans l’affaire Grégory. Cela ne débrouillerait pas complètement le dossier, mais il faut bien reconnaître que si l’on peut affirmer d’une manière scientifique que Boulin est bien l’expéditeur de ces lettres, la thèse de l’assassinat aurait sérieusement du plomb dans l’aile !

Et dans le cas contraire…

Ce n’est pas l’avis du procureur général. Pour lui aucun élément nouveau ne justifie la réouverture de l’enquête. Je suppose qu’il avait pris cette décision avant de savoir que les scellés avaient disparu…

Car l’élément nouveau, il est bien là !

En effet, dans une affaire qui laisse planer le doute et  la suspicion, et derrière laquelle on imagine un machiavélisme politique impitoyable, comment ne pas prendre en compte la disparition d’une preuve capitale !

Alors, meurtre ou suicide ?

S’il s’agit d’un meurtre, il serait donc l’œuvre d’une équipe de barbouzes à la solde de quelques politiciens véreux. Avec une mise en scène soigneusement orchestrée (dont les fameuses lettres tapées sur la machine à écrire personnelle du ministre) pour faire croire à un suicide. Des heures et des heures de préparation. Tout ça pour finir dans 50 cm d’eau ?

Mais s’il s’agit bien d’un suicide, alors, pourquoi tant d’invraisemblances ? Peut-être parce que, lorsqu’un membre influent de la politique disparaît brutalement, il est de tradition de « faire le ménage » avant l’arrivée des enquêteurs. Manquerait plus qu’un document compromettant se retrouve entre les mains d’un petit juge, crénom ! Or dans les heures qui ont précédé la découverte du corps, il y a des blancs, c’est incontestable.

Mais dans un cas comme dans l’autre, il est ridicule de penser que tout un service de police judiciaire (que je connais bien) puisse s’être laissé corrompre… En revanche, que l’on ait attendu « un peu » avant de prévenir les enquêteurs, et qu’ensuite on les ait « un peu » baladés, cela n’est pas impossible…

Sur ce blog, un vieux billet sur l’affaire du petit Grégory est devenu un forum où se retrouvent ceux qui refont l’enquête, ou tout simplement ceux qui cherchent à comprendre. À ce jour, plus de 6 000 commentaires. La mort de cet enfant est devenu un véritable questionnement sur le fonctionnement de notre justice – tout comme l’affaire Boulin. Je crois même qu’on peut parler de trouble à l’ordre public.

Avec une différence, c’est que dans un cas il s’agit d’une affaire criminelle et dans l’autre d’une affaire politique.

Alors, si la Justice ne veut pas rouvrirporte-cles-cocarde.1276071012.jpg le dossier sur la mort de Boulin, le principe de la séparation des pouvoirs n’existe plus, et dans ce cas… nos parlementaires ne pourraient-ils pas envisager la création d’une commission d’enquête ?

Une enquête des députés, au nom du peuple français, sur la mort de l’un des leurs, ç’aurait du panache, non !

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A-t-on le droit d’être armé, a été lu 45 745 fois et a suscité 230 commentaires, certains très limites, ou très deuxième degré. Il est évident qu’il ne s’agit pas de laisser chacun se balader avec une arme à feu, mais de simplifier la réglementation actuelle. Mais le fait intéressant dans la démarche du député Marlin est de vouloir légiférer dans ce domaine. Autrement dit, de passer du règlement à la loi. Un bon point pour la démocratie.

17 Comments

  1. JPFaymindy

    Comme j’étais dans les hauts de seine, à cette époque, la

  2. michel-j

    Il ne va pas se faire bien voir par ses copains de groupe, lui !… Ou alors, il pilote surement une torpilles kamikase sans le savoir !

    De Brooglie, Boulin, Fontanet… il devrait se méfier le la contagion « suicidaire » au sein du parti !

  3. GM

    Assemblée Nationale, le 15 juin 2010
    ————————————
    Question posée par le député Jacques Remiller (UMP) à Mme le Garde des Sceaux :

    (…) Depuis plusieurs années, des enquêtes journalistiques conduites avec sérieux ont mis en lumière des éléments nouveaux. Le mardi 8 juin 2010, le parquet général s’est opposé à une nouvelle demande de réouverture de l’enquête alors même que le procureur général de Paris a demandé l’ouverture d’une enquête administrative pour la disparition d’une partie des éléments de l’instruction et notamment de scellés portant sur les lettres posthumes. Cela démontre l’impérieuse nécessité qu’une véritable instruction soit maintenant diligentée pour que la justice fasse sereinement et efficacement son travail. Il lui demande donc quelles mesures elle compte prendre pour faire enfin toute la lumière sur la mort d’un homme qui fut ministre de la République quinze ans durant.

  4. no one

    Robert Boulin a laissé une lettre identifiée comme étant de son écriture.
    Pour l’affaire Grégory, il est rare d’avoir autant d’éléments à exploiter: témoins, cordelettes, lettres anonymes d’un corbeau et enregistrements d’une voix anonyme. Et le résultat est que c’est, quand même, la pagaille depuis 25 ans.

  5. Hermine

    Monsieur Boulin a été certainement assassiné. C’est bien triste.

  6. Claude 30

    C’est vrai que le suicide de Boulin est à peu près aussi crédible que l’enlèvement du petit Gregory

  7. tagadatsointsoin

    Oups tagadatsointsoin, c’est ici

  8. michel-j

    Oups ! Maladresse digitale en voulant préciser que certaines religions interdisant les soins funéraires, nul ne pouvait passer outre l’autorisation de la famille !

    Rappelons aussi, et ce choix brille comme un projecteur, que le procureur mandaté lors de l’enquête était un… membre actif du SAC.

    Mr Boulin se trouvait en conflit ouvert au sein de son parti avec un autre éminent membre de cette joyeuse « confrérie » ; « Charly le terroriseur de terroristes ».

    Que Mr Boulin risquait fort de perturber les réseaux et les pipe-lines à fric du Dieu le père en personne de la barbouserie française.

    Que l’opposition se voit exemptée de tout reproches depuis cette époque dès qu’est prononcé le nom du « suicidé »….

    J’aime la France, et les joueurs d’accordéon… j’aime la France et ses flons-flons…

    Merci Georges d’avoir honoré la mémoire de l’un des rares vrais « blanc-bleu » de la cinquième… exemple de vertu si génant qu’il fut flingué deux fois; une fois par ses meurtriers, la seconde par les prétendus « ennemis » de ceux-ci baillonnés par leur lâcheté ou leurs intérêts.

  9. michel-j

    Magistrature « debout » ou magistrature « du siège » alors que l’ensemble vit et prospère dans une position infiniment plus propice à la sieste digestive, il est pathétique de constater que l’on puisse s’interroger encore sur son degré de crédibilité.

    Un peu comme pour les politicards, en quelque sorte.

    Car, pourquoi flipper autant devant les commissions d’enquête… depuis qu’existe internet ?! Devinez donc !

    Boulin était un ancien résistant… un vrai !… Pas de ceux qui se sont inventé un passé de grand serviteur de l’ombre… pour occulter les prémisse d’une colossale fortune commencée sous l’égide de l’organisation Todt… aux fins de l’espionner, paraitrait-il !… Ben voyons !

    Donc, nous avons un citoyen particulièrement couillu, dont le nombre de mandats effectifs et le charisme indiscutable risque de créer une ombre plus que néfaste à de mafio-politicaillons bien décidés à entrer dans l’arène des grands.

    Ce ministre qui fut en charge (entre autres) du porte feuille de la santé… puis celui du travail… connaissait tous les paramètres nécessaires pour filer un grand coup de pompes dans la fourmillière des vampires de la finance publique, dansant au bout des ficelles tressées par le margoulin dépeint en filigrane 2 paragraphes plus haut… en particulier un épais dossier sur un pseudo mèdecin authentique barbouse sous le nom duquel fut creuser un véritable abysse dans les caisses de la sécurité sociale.

    Bon !… On l’a compris, Boulin emmerde les pirates qui engraissent leurs comptes en banque dans les paradis fiscaux… et pas n’importe lesquels !

    Au nombre des arnaques mirobolantes sans cesse réinventées par les cerveaux de la « pompe a fric » se trouve un individu enfui depuis vers des cieux réputés plus cléments, mais contre lequel aucun magistrat n’a jamais pris la peine de rédiger un mandat d’extradition.

    Pourquoi ?… Ben… génant !… Chargé de la comtabilité d’un casino-machine à lessiver de pognon odiriféré, il aurait peut-être eu à s’expliquer sur les 3 millions de Fr spoliés à la directrice, Mme Rachez… peut-être sur l’affaire jutueuse de terrains qu’il lui avait fait miroiter ( ceux de Ramatuel… si si !)… voire sur la mort subite et inexpliquée de celle-ci (encore une !… mais bon ! N’étant pas connue à l’echelion national,à défaut de funérailles ronflantes sa dépouille s’est sûrement satisfaite de n’avoir pas à faire connaissance de la fosse commune !)… Non non, les témoins de première bourre n’étaient pas les bienvenus dans un assassinat dont l’enquête fut sabotée dès le début !

    Raqppelons pour la petite histoire que toutes les scellées ont disparu de l’Institut Médico-Légal… MEME celles mise à l’abri dans l’armoire forte !… Qu’une exhumation fut nécessaire pour « découvrir » des fractures que la victimes aurait pu contracter sur des pierres n’ayant jamais existé… lors du repéchage… alors qu’un élève en première année de médecine légale est à même d’effectuer la différence entre des hématome anté et post mortem !

    Pour la petite histoire aussi, rappelons le viol de loi INDISCUTABLE concernant les « soins funéraires » dispensés à un corps… hors acceptation formelle de la famille. Certa

    Dans le même registre; rappelons que la dépouille de Mr Boulin se vit amputée de la langue et de l’arrière gorge (traces possibles, de brûlures acides par exemple, ou de traumas trop flagrants à la langue)… un recours totalement abhérant en cas de « soins funéraires » car il équivaudrait à truffer un réservoir de trous avant de prétendre l’emplir !

  10. Pippo

    Qui soutiendra encore qu’en France la justice est libre, indépendante, selon les voeux de Montesquieu ? Les affaires en – B – , Bérégovoy, Boulin, sous des gouvernants de tendances politiques différentes,sont bien là pour démontrer que la raison d’état ou le désir du prince, voire d’autres motifs que l’on ignore, rendent périlleuse la vie des hommes de bien et impossible la lumière, la vérité sur leur fin. Dans ce triste visage offert à l’histoire par la république Française, c’est la démocratie, la liberté, l’égalité qui sont une fois de plus bafouées !

  11. Tagadatsointsoin

    Cliquez Tagadatsointsoin pour découvrir comment un juge d’instruction se met en situation de récusation exceptionnelle et commet 3 erreurs grossières en 8 lignes.

    Tout le monde sait, et tout le monde s’en tape!
    Alors une commission, faut pas rêver!!

  12. Sabine D

    l’affaire BOULIN ?
    le gouvernement a décidé ce qui l’arrangeait, quant à la magistrature, je n’ose même pas parler de son inaction commandée

  13. isidoreb

    La commission d’enquête parlementaire aurait peut-être du panache mais il faudrait alors envisager des commissions d’enquête des chauffeurs routiers ou des prothésistes pour des morts suspectes dans leur rang.

  14. Nico

    Pour appuyer la these du meurtre de Mr Boulin, il faudrait que les enveloppes/timbres soient retrouves. Mais en plus que leurs analyses donnent le nom de quelqu’un d’autre que celui de Mr Boulin. Si ces fameuses « barbouzes » ont fait les choses correctement, ils n’ont laisse aucune trace sur les enveloppes/timbres. Difficile de prouver quoi que ce soit apres!

  15. pomme

    Affaire Boulin (dont on se contre fout) ou Boutin ?

  16. Tagadatsointsoin

    La réalité, c’est que les gardes des sceaux donnent le change dans les médias, mais entretiennent une machine à enterrer les affaires au sein du pouvoir judiciaire, et sont protégés en cas de problème par la cour de justice (et d’abord par la commission des requêtes).

    Les parlementaires connaissent l’existence de ce système qui pourrait leur être utile, et ne créeront jamais une commission, sauf si c’est pour gêner un candidat aux présidentielles.

    Ils méritent tous la correctionnelle au titre de l’article 40 comme Villepin qui se serait abstenu pour ne pas avoir mis fin à des dysfonctionnements majeurs.

    Cherche vrai journaliste d’investigation pour écrire un article démontant ce mécanisme à propos d’une affaire sabotée pour protéger le rapprochement de 2 journaux.

    Laisser message.

  17. AJ

    Hélas, je vois mal ces gens être solidaire de la fille de Boulin qui se bat corps et âme, pour que ce meurtre -j’ose l’écrire-, soit enfin élucidé.

    C’est dommage, les gens sont trop égoïstes, mesquins et ne s’occupent que de leur petite vie.Moi aussi par ailleurs.

    Mais où sont les députés ?

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