Le week-end du 17 juillet 1976, une bande de malfaiteurs met à sac la salle des coffres de la Société Générale, en plein centre de Nice. Emportant un butin estimé, à la louche, à 30 millions d’euros. Mercredi dernier, un vieux truand marseillais, Jacques Cassandri, alias « Le Tondu », a quitté la prison des Baumettes, où il était détenu depuis le 21 janvier 2011. Il a été libéré contre le versement d’une caution de 200.000 €. Une broutille pour celui qui revendique la paternité de ce casse.
C’est dans un livre autobiographique paru l’année dernière, qu’il a tenté de déboulonner le légendaire Albert Spaggiari, affirmant que ce dernier n’avait même pas participé au percement du tunnel qui partait de la bouche d’égout de la rue Gustave-Deloye pour arriver au mur en béton de la salle des coffres. Un tunnel d’environ 8 mètres de long et de 70 centimètres de diamètre.
Il pensait sans doute, Le Tondu, que 35 ans plus tard, il ne risquait rien à se « déboutonner ». Oubliant au passage que le Code pénal est devenu de nos jours si complexe qu’il est bien difficile de prendre ce genre de pari. Entre recel, blanchiment, non-justification de ressources, ou autres infractions financières ou fiscales, il y a toujours quelque chose à grappiller pour des enquêteurs opiniâtres. Ils n’ont guère eu de mal à savoir qui se cachait derrière le pseudonyme d’Amigo, l’auteur du livre La vérité sur le casse de Nice, et ils ont tout passé au peigne fin. Conclusion : ce monsieur connu pour d’anciennes activités dans le grand banditisme détiendrait directement ou non des participations importantes dans plusieurs restaurants ou clubs privés à Marseille et en Corse. Et il va falloir qu’il se justifie. On a même retrouvé son ADN sur les lieux d’une tentative de braquage dans une bijouterie de Toulon.
Mais est-il pour autant le cerveau du casse de Nice ? On peut se montrer dubitatif, même s’il est vraisemblable qu’il ait fait partie des 20 à 30 individus qui ont participé à cette affaire rocambolesque. Toutefois, pour rester dans du concret, il faut se souvenir que devant la Cour d’assises des Alpes-Maritimes, le 31 octobre 1979, seulement six personnes se trouvaient sur le banc des accusés. Deux ont écopé de cinq ans de prison pour avoir négocié des titres et des lingots d’or, et un seul, Daniel Michelucci, a été retenu comme l’un des « égoutiers ». Il a pris sept ans. Une jeune femme a été acquittée, ainsi que deux « beaux mecs », Dominique Poggi et Gérard Vigier. La justice n’a retenu aucune charge contre eux. Quelques années plus tard, tous deux succomberont à une overdose de plomb.
Gaëtan Zampa, soupçonné (à tort, semble-t-il) d’être l’organisateur de ce colossal fricfrac, a été arrêté par la suite pour des infractions financières. Il est mort en prison, sans qu’on sache trop s’il a succombé à la pendaison ou à la trachéotomie que lui a gentiment prodiguée son voisin de couchette.
Quant à Spaggiari, Bert pour les intimes (et pour les flics), il a été condamné en novembre 1979 à la réclusion criminelle à perpétuité – par contumace. On se souvient en effet qu’à l’époque, il était en cavale.
T’as le bonjour d’Albert !
C’est un individu trouvé en possession de lingots d’or qui avance le premier le nom de Spaggiari, un photographe de Nice. Les surveillances ne donnent rien et, finalement, il est interpellé en octobre 1976. Sans biscuits. Les perquisitions, un fiasco, si ce n’est quelques armes découvertes dans son poulailler. Par la suite, il justifiera la présence de ces armes par sa participation à un mystérieux mouvement d’extrême droite, la « Catena ».
En fait, il se lâche à la fin de sa garde à vue. Mais, plus tard, devant le juge, il devient disert, au point que celui-ci décide de le revoir tous les jeudis à 14 heures 30. Ce qui est une erreur. Comme le raconte dans son livre le commissaire Honoré Gévaudan (Ennemis publics, chez JC Lattès), le magistrat instructeur est très content de « son » détenu : « Il collabore parfaitement. Nous faisons de grands progrès ». Mais, ce jeudi 10 mars 1977, le détenu modèle ouvre la fenêtre, prend appui sur la corniche et se lance dans le vide. Un bond de huit mètres. Il rebondit sur le toit d’une voiture en stationnement et atterrit sur le tansad d’une moto. Qui démarre aussi sec. Pas si godiche que ça, le Bert…
Pour le situer, il faut se souvenir qu’à 18 ans, il s’engage dans les paras. Direction l’Indo. Et ceux qui se le représentent comme un petit photographe un rien mytho, mais pas dangereux, oublient que, sous l’uniforme, il a écopé de cinq ans de travaux forcés pour avoir braqué un bar à Hanoï. Et qu’à la fin des années 50, il a travaillé pour la société Fichet-Bauche, à Dakar. Société qui a installé la salle des coffres de la Société Générale de Nice.
Tout est folklore, chez cet homme. Ainsi, lorsqu’il a été arrêté, il revient d’un séminaire au Japon, avec le maire de Nice. Et s’il est mort d’un cancer, en juin 1989, et non d’une salve de gros calibres, il a pris soin de mettre en scène sa fin. Le 10 juin 1989, deux hommes déposent une civière dans le salon de sa mère : le corps d’Albert Spaggiari est revêtu d’un treillis, la tenue du baroudeur.
Lors de sa garde à vue, lorsqu’il finit par se confier aux trois policiers qui le questionnent, ce n’est pas qu’il craque, mais simplement parce que ceux-ci ont trouvé le point faible. Ils ont mis en doute ses capacités à fomenter un tel coup. Piqué au vif, Spaggiari a ouvert les vannes, s’attribuant du coup la place prépondérante, celle de chef. Inutile de dire qu’à l’époque, personne n’est venu le contredire.
Il n’était sans doute pas capable de mettre sur pied un telle affaire (manque de moyens, de connaissances…), mais on peut être certain que c’est bien lui « l’inventeur » du casse du siècle. Pourtant, à l’arrivée, il n’aurait encaissé que quelques miettes du gâteau. On peut donc dire qu’il s’est fait rouler par des complices… malhonnêtes.
Et aujourd’hui, alors que nombre des acteurs de ce feuilleton sont morts, un vieux truand vient revendiquer sa place ! Allez, on pourrait au moins lui laisser ça, à Spaggiari !
36 réponses à “35 ans après : Qui était le cerveau du casse de Nice ?”
j’ai quelques remarques à propos de votre blog
– entre juillet 2011 au 21 janvier 2011,(?) un suspect, Le Tondu, était en prison?si longtemps après les faits, commis en 1976?
– s’il était tondu, il n’aurait plus de cheveux
– le tunnel faisait 70 cm de diamètre?donc pour s’y engouffrer, il faut etre très mince, ils faisaient quelle taille, tout ce beau monde soupçonné?
-pseudo Amigo? »ami » de qui?
-tentative de braquage à Toulon?Quand?Un ADN laissé?
-la suite n’est pas chronologique, car on évoque la date du 31 octobre 1979 (la cour d’assises)
– c’est quoi, une overdose de plomb?Le plomb est un métal , et le reste?
-Spaggiari condamné à la perpet en 1979, et on n’a pas lancé un mandat d’arret international?
-en 1976, un type, a des armes et il appartient à Catena?c’est quoi, ce nom?
Il ya 3 syllabes, donc peut etre une abréviation de qq chose, où liée à l’extre!me droite, dont j’ignore tout
-jeudi, après 14H30, le 10 mars,1977, le mec , le « détenu modèle » s’échappe, mais d’où?du cabinet du juge d’instruction?Et on tombe comment sur le toit d’une voiture et sur une moto, ensuite?Soit l’un, soit l’autre.,le reste, c’est du cinéma américain, avec des cascadeurs
-Si l’un de ces types a travaillé pour un fabricant de serrures, il n’avait pas besoin de creuser un tunnel, si étroit, mais, peut etre , il a maigri déjà à cause de cancer
– bizarre, le vetement militaire de Spaggiari, le jour de sa mort, on dirait qu’il a signé « une bataille », perdue ou gagnée
– tout ce qu’on a obtenu dans cette affaire, c’est une grosse caution payée
Voilà
Bonne lecture
le commanditaire………..? je vivais à Nice, à cette époque, et j’étais plutôt impliquée dans la vie politique de cette ville mafieuse (ça, ça n’a pas changé, apparemment).
des rumeurs ont couru, et plus le temps passe, plus les soupçons se précisent : mafia et/ou front national.
la question restant : qui va « se déboutonner » le premier ???????????,,
Non point de rébus Untel. Je me souviens de ce petit train de la mémoire qui défilait sur l’écran noir et blanc de la téloche de mon enfance. Il passait trop vite pour mes mirettes de môme, je n’y comprenais rien. Je ne voyais pas comment avec des dessins, on pouvait raconter des histoires. Y’avait pas de B.D. à la maison !
Mais le petit train de la mémoire, c’était bien trouvé comme titre. « Là, mes moires »… c’est un peut cela que le Maître Mo de Céans des Lieux tente de nous retrouver, nous faire partager. (Enfin, je crois)
Un p’tit signe pour nous dire peut-être que tout est vivant en nous dès lors que nous l’avons vécu. Il nous raconte de belles histoires du passé et nous fait disserter au présent, nous rappelle qu’à priori, les conneries des vilains n’ont guère changé, ni la politique, ni le monde.
Il nous engage à la discussion, comme ça, l’air de rien : « Tiens… j’m’en vais leur faire un p’tit billet ! » Peu importe son humeur : il lui faut écrire et il nous rassemble, prends des idées… peut-être les échange-t-il aussi, les confronte-t-il à ses souvenirs, à notre présent.
La même moire… De lui à nous… sur la toile flottant comme linge au soleil au-dessus de la terre, un seul mot d’ordre : en rang serré, les phrases, les mots l’écriture….
Ses souvenirs… une manière de nous faire partager son expérience ? Une façon de dire : l’expérience, c’est la somme des conneries qu’on ne refera pas ? Ses billets du temps passé, un autre moyen de dire : le temps nous rattrape quoiqu’il s’écrive ? Ecrire pour vivre ? Continuer ? Donner du plaisir, à soi et à autrui ? Partager son talent, comme ça, gratuitement (presque) ? Etre là, à continuer d’exister, se pérenniser, laisser une trace ? Ajouter un fil d’argent à la toile et ses cheveux ?
Je fais ce que je fais, je suis d’ici ou ailleurs, Atlantique, Atlantide, Bénin, Russie ou Groënland ? Peu importe : Le Guichetier du Monde nous ouvre la porte de l’Histoire : la grande et la petite et nous sommes, lui et nous, devenons l’existence et la vie, le partage sans crainte, planquant secrètement notre intimité dans l’azur des cristaux liquides.
La mémoire : une histoire de cerveau, comme l’autre, 35 ans après qui peut aussi bien bafouer la mémoire et les honneurs, les hommages et les souvenirs.
Très beau. Je vous laisse le mot de la fin pour ce soir.
Contrairement à ce que s’efforce de faire son auteur, ce blog est dédié à mes laborieuses et verbeuses approximations « intellectuelles »
Mon cher untel, je suis déçu. D’habitude je lis avec passion vos commentaires éclectiques, plus ou moins en rapport avec le sujet du blog, mais toujours d’une finesse et d’une fantaisie étonnantes. Mais là je vous trouve un peu court. Votre soudaine conversion à la religion de Soph’ (qui n’est pas une sorcière mais une fée) est-elle la raison de cet assèchement de l’inspiration?
En espérant vous retrouver bientôt comme avant, votre serviteur et -oserais-je- votre ami: Pied de Veau.
bon, la fée… on ne me l’avait pas faite non plus !
Mais vous n’êtes absolument pas obligés d’être d’accord !
Si, si, je maintiens: bonne fée.
Que faites-vous à travailler à 22 heures ? Je vous imagine dans une maraude de l’armée du salut ou gentille infirmière de nuit au pied du lit des malades…
Presque…
C’est trop mignon ! Nan, la vérité ou la véritable lumière, elle vient du guichetier du monde : le Maître Mo-bloger fou, avec sa photo en haut à droite de l’écran. Le type qu’à l’air de rien et qui vous sourit quand vous lisez son billet !
Si nous sommes là à jacter ensemble, c’est à cause de lui : il a trouver le métier… et nous tissons la trame sur la toile. C’est pas mignon, ça ? Soit on l’appelle le Canut (le p’tit gars lyonnais qui tissait des tabliers aux bourgeois -et que sommes-nous donc avec nos claviers ?-), soit on l’appelle le tisserand.
C’est sûr, ce type à un beau métier !
Les sorcières et les fées, ça n’existe pas ! C’est des histoires à endormir les enfants. Et vous, Untel, Pied de Veau, vous êtes de grands enfants ! Si, si, j’insiste : vous êtes des enfants. Même abandonnés, tous les enfants du monde ont des parents !
A cette heure, vous n’êtes pas couchés ?!
En fait, je vais vous dire mon métier :
Je soigne les malades à la schlag ! Mon nom est Soeur Rocky Thérèse !
Très judicieux hommage au maître des lieux. Moi, je l’appelle « commissaire » et il me fait penser à mon héros d’enfance (nous y revoilà), le commissaire san antonio.
« Je soigne les malades à la schlag ». C’est un rébus pour deviner votre travail, je suppose.
Il se trouve que je publie des romans policiers, le prochain « Affaires étranges au quai des Orfèvres » sortira à la rentrée. Jamais je n’aurais osé penser un tel scénario, le trouvant « capillotracté ». Il faut une certaine dose de mégalomanie pour se vanter d’un crime 35 ans après. Mais voilà le code pénal va le rattraper
Ha… Untel Tu… pour l’amour de votre prochain… commencez pas ne pas répondre aux provocations. Ouvrez-là cette fameuse porte : elle vous permettra de vous y défiler si besoin. Je ne vois qu’intelligence à se montrer parfois lâche !
Et puis, vous allez être dans la m… grave : si votre prochain est une prochaine ? Et si c’est la suivante ? Et la bonne ? Vous serez quand même obligé de l’aimer ?
Vraiment, il vous faut l’ouvrir cette porte : le « ça voir » c’est ce qu’on donne à voir, mais au fond… à quoi « ça » sert-il ?
Tout votre savoir accumulé doit vous permettre de vous élever : pas de sombrer dans la fange, même si les bains de boue ont du bon contre les rhumatismes !
Allez, j’ai du taf ce soir ! Spaggy a fait son temps. Et le droit a eu le privilège de donner quelques soubressauts à notre Blog Man. La mémoire est imperméable : un paravent de l’inexistentiel temps !
Leçon 1, à Pied de Veau tu ne répondras point. Bien.
Lecon 2, à Pied de Veau tu pardonneras. Dis, elle est un peu dure ta religion !
Qui a parlé de pardon ? Le pardon appartient à l’immanence ! Ou à Dieu !
Perso : je n’ai rien à pardonner à personne : les gens font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont ; et souvent aussi avec ce qu’ils n’ont pas !
Leçon 1 : bonne réponse
Leçon 2 : continuer d’ouvrir la porte et de lever la tête. Le soleil ne disparait jamais, même au dessus des nuages.
Leçon 3 : Le mépris ? A quoi servirait-il de mépriser quiconque ?
Leçon 4 : explorer l’indifférence
Leçon 5 : Ch’uis pô une donneuse de leçons !
J’avais pris une option pour m’inscrire à cette école:
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/07/21/abracadabrantesque-bienvenue-a-lecole-de-sorcellerie-dautriche/
Mais avec un cours particulier tous les soirs, je crois que je vais économiser les frais d’inscription.
Merci Soph’ pour ta patience.
Comment dit on en langage blog ? Lol ?! « Tu » peux faire quelques économies… mais faudra bien réviser, hein… je ne serai pas là tous les soirs. J’ai un Harry Potter à dompter, moi !
On m’avait dit beaucoup de choses sur moi, mais pas encore « sorcière » ! C’est donc ça, l’histoire du ménage et du balai chez moi : si les coins en veulent, faut qu’ils s’approchent !
Dans l’histoire des souvenirs et de la mémoire, pour les « téléfiles », sans doute suis-je une sorcière… bien-aimée alors !
ça suffit Oui !? J’ai du travail !
Très beau, mais là j’ai envie de dormir. Dès que je lévite un peu trop longtemps j’ai toujours cet effet qui se produit.
La porte je n’ai pas envie de l’entrebâiller; elle me fait bailler. C’est pas comme si c’était la porte du savoir. Là oui. Mais la porte de l’ésotérisme, je dis non. Je suis fermé à l’hermétisme. Pardon.
Bonsoir. Merci pour TON aimable discussion.
En français, que veut dire ce looong blabla vide de sens
untel | le 20 juillet 2011 à 23:08 |
untel | le 20 juillet 2011 à 22:22 |
: untel | le 20 juillet 2011 à 22:42 |
etc…
Je pense me convertir à la religion de Soph’
A force de fréquenter des impurs dans votre genre, je me dis qu’il faut que je me purifie une bonne fois. Mon âme a besoin d’un petit coup de sublimation, c’est certain.
Il faudrait déjà que je pense un peu plus à mon prochain. C’est pas trop votre rayon, vous qui vous appelez « croc de boucher », mais certaines personnes ont l’amour de leur prochain et pas seulement l’envie d’accrocher leurs contemporains dans la chambre froide d’un abattoir.
Des mots croisés ?! Autant bloguer avec Georges Mo !
Le temps qui passe Tu ?! Mais c’est des conneries, des trucs à foutre les j’tons à quiconque. Le temps est une invention de l’homme, pour le catapulter dans des cases : trois pour le jour, sept pour la nuit, neuf pour un nouveau jour !
Tu, allons, un peu de raison : rien n’existe vraiment. La lumière, c’est Tu, c’est Lui, l’Autre, Moi ou Quiconque.
Imagine, Tu… dans une cour intérieure, le silence avec autour, un mur d’enceinte (pour écouter le silence, c’est mieux les enceintes). Au sol des pavés d’un autre temps… tes talons claquent à peine, juste un claudication en be-bop, à cause que les pavés sont bombés…. « Tu » n’entends rien d’autre que le bruit de tes pas et « Tu » avances vers une porte cochère de l’âge des pavés, de l’âge avant que « Tu » ne les ai foulés.
Une main sur la poignée « Tu » entrebâilles la porte, un rai de lumière s’infiltre vertical et illumine le mur gris. « Tu » tires la porte que la lumière pousse. Et « Tu » offres à la vue de son oeil un autre monde. Ce qu’il voit devant lui est immense, différent, bruyant et silencieux à la fis d’un ouvrage jusque là inconnu. « Tu » lèves la tête. Un oiseau de plumes et d’aile le salue de son vol grâcieux. Au-dessus des nuages gris d’une saison de tous les temps, le soleil imagine « Tu » savoir que « Tu » le sais là, le soleil, malgré la présence des cumulos-mes-g’noux.
Et là, « Tu » découvres qu’il existe autre chose que la réalité qui s’offre à tes yeux. L’attente est un plaisir qui dure
jusqu’au prochain message
« Tu » refermes la porte et regarde derrière : la cour silencieuse aux murs d’enceinte est toujours là. « Tu » pourras y revenir.
Mais si « Tu » ne vois pas l’oiseau voler quand il le lit sur le message…
Alors « Tu » pourras apprendre à lire et lever la tête au ciel.
Tu, vois donc que le temps n’existe pas. Et que l’attente fait partie du plaisir ! N’espère pas la mort : elle arrivera même sans l’attendre.
Des gens qui glandent, j’en ai vu à la télé : dans les monastères du Tibet.
Malgré tout leur baratin sur la méditation, ils souffrent d’une oisiveté insupportable. C’est le supplice chinois à mon avis ce temps qui passe à la vitesse d’une limace
Pour passer le temps ils font des puzzles. C’est pas comme ça qu’ils disent mais c’est tout comme. Il mettent du sable de couleur sur le sol du temple et dessinent un motif qui prend un an pour être réalisé. Mais quand il est fini, ils sont revenus à la case départ: l’ennui sourd, insupportable, celui qui donne envie de mourir avant l’heure. Alors ils ouvrent les deux lourds battants de la porte monumentale du temple et le vent de la montagne emporte leur chef d’oeuvre.
Ils ont désormais une nouvelle année de travail devant eux…
Feraient mieux de faire des mots croisés.
PS bravo pour les mots rares : pouacre, zoile, cauteleux. Cela donnerait presque envie d’en être, mais finalement quand on prend le dico : encore non merci.
Soph’
J’ai la bonté d’admettre que certains aient besoin de vacances. Donc pas de polémique sur ce point. J’ai seulement l’impression que les truands n’ont pas un travail intéressant mais seulement « alimentaire ». Il le quitteraient sans hésitation s’ils réussissaient un gros coup. Alors que ceux qui réussissent vraiment leur vie se passionnent pour ce qu’ils font et, souvent, renâclent à lâcher la tache.
Mitterand, par exemple, a fait de sa vie un chef d’oeuvre, mais ce n’était pas quand il était au fort de Brégançon qu’il construisait son oeuvre d’art.
Qu’est-ce que vous entendez pour Sartre ? Simone de Beauvoir l’appelait mon Paupol ? Comme Juliette Drouet appelait Victor Hugo son Totor ?
Ha ! Merci Tu pour l’Apostrophe à Soph’. Parce que… Soph’ Apostrophe, ça tombe bien.
Point de polémique donc sur la nécessité de vacances ! Quoi que ce soit un sacré boulot de les préparer.
Que nenni sur l’absence d’intérêt porté à son travail par le Vilain ! N’en serait-ce que le soin apporté à l’ouvrage.
Le pouacre, même à son apogée, a les mains qui lui fourmillent, les jambes lui démangent, même après son ultime coup.
Nan, le tocard a besoin de son adré, de revenir sur le devant de la scène… faire le tiercé gagnant, avant de ne jamais tirer la révérence.
Nan, trois fois nan : le zoïle est envieux, c’est un contempteur. Il rêve à la fois d’ombre et de lumière, ou l’inverse : de lumière et d’ombre. C’est bien pour ça qu’une fois qu’il est à l’ombre, il partage ses lumières avec ses « co ». Il leur apprend les ficelles, l’allumette et la bougie. Il s’amuse à mettre l’étincelle à la mèche, le bêcheur !
Nan, nan, sincèrement Tu, faut pas croire à cette unique et débonnaire « manque d’intérêt » pour le boulot. Le cauteleux est à la fois basique et binaire : il raisonne en pêchés capitEux… et bibliques ! La réussite de l’envieux… c’est de ne jamais s’arrêter !
Quant aux « lumières », d’où qu’elles viennent, de Brégançon à Solutré… ils sont très forts et nous n’avons que peu de recul sur l’histoire pour en jauger la véracité (plutôt que la Vérité). Elles (les lumières) z’ont compris que le quidam ne cherche qu’à bouffer, toucher du doigt son « idole », comme un morceau de rêve.
Nan, nan, encore une fois j’insiste : l’innocence n’existe pas. On la faite exister par le pêché ! Nous sommes avant tout des judéo-chrétiens, ou des mahométans… ou ce qu’on veut… du moment qu’on s’occupe les pognes et l’esprit.
Envisage, Tu : demain, plus rien à faire d’obligatoire. Même pas être obligé d’aller voler pour vivre. Et là tout à coup… on se met à penser différemment : j’ai pas besoin de voler, je l’ai ; pas besoin de travailler, si je veux. Et si je veux bosser… bin, ça me regarde du moment que j’oblige personne à admirer et tirer profit de mon travail, ni pour moi, ni pour les autres.
– Ah merde ! et les vacances alors ?
– bin y’en a pas… puisqu’il n’y a plus de travail obligatoire.
– On fait quoi alors ?
– bin… on pense, on réfléchit notre propre création, notre re-création et on se barre jouer dans la cour…
J’y reviens : le manant aime son travail, il y attache un intérêt tout particulier, un soin de repasseuse professionnelle et s’enorgueillit de passer de l’ombre à la lumière !
Voilà Messire, je laisse à votre bonté la sagacité de la réflexion, si Tu n’as rien d’autre à faire.
Oh bin ça, c’est sympatoche Untel de me rejoindre. Faut te tenir la main ou te la prendre ?
Nan, sans dèc., je plains quand même Bill et Yves !
Tu vois, Untel… (Tu permets que j’t’appelle « Tu » ?) ne trouver de l’amour que dans son taf c’est à la fois être plein de passion et surtout ne pas savoir chercher ailleurs le plaisir, dans l’Autre, par exemple.
Excellente transition donc, pour expliciter combien le pauv’ Bill fait le bien, cause que « ch’uis riche, j’ai plein de poignon dont je ne sais pas quoi faire, à part faire résonner mes métaux judéo-chrétiens et donc… faire le bien ».
Les deux versions sont certes beaucoup plus louables que le pillage au marteau piqueur.
Mais faut pas déconner d’innocence non plus, hein… : Y’en a un qui ne voit que le temps « passé » (si je puis dire) et l’autre l’avenir de sa thune.
Quant à devenir une lumière… ça, ça doit pô être facile, avec tout ce monde qui cherche à te la mettre en veilleuse !
Je suis plutôt pour la théorie, quoiqu’on pense de lui, de Sartre (Rouane Paupol pour les intimes). Nous sommes tous des Etres faits de tous les Etres qui les valent tous et que valent n’importe lesquels.
En gros… on ne fait rien d’autre que se révéler à soi-même et le pire des crasseux peut devenir quelqu’un de propret, sauveur de l’humanité, lumière des lumières… le lendemain, par la force de l’événement et surtout au gré de la pub qu’on fera à celui-là.
Mais dès qu’on en aura terminé avec l’événement, il retournera à son anonymat. Peut-être qu’Yves a raison de rester dans son créneau, de creuser sa route. Mais je ne sais pas s’il peut parler du point de croix ou d’un stère de bois, sauf à en décrire l’âge, l’origine, le bordel et son train. En gros, même s’il est très brillant dans son domaine, il est dans son domaine…. et seul.
Quant à tirer des…
bords
sur les caraïbes, nan, j’irai pas braquer qui que ce soit pour quoi que ce soit !
Mais je veux bien glander à mort, vu qu’à mon sens… on est quand même fait pour autre chose que le travail bassement rémunéré.
Le taf sous contrainte (et notamment de salaire), ou peut-être la contrainte du salaire par le taf, c’est quand même la meilleure invention de l’Humanité pour la tenir… cette p… d’humanité.
Nan, tu vois Tu, j’crois bien qu’il existe autre chose que la contrainte du travail. C’est p’têt même pour ça qu’on apprécie les vacances : à cause de la Liberté.
Enfin, p’têt aussi qu’Albert, Yves et Bill ont compris que la solitude fondamentale permettait de se retrouver… ou d’être.
Quant au fric… ça n’empêche pas les fantômes… avec leurs mains qui vous happent par l’arrière de votre passé et vous retiennent dans une espèce de présent… jusqu’au présent suivant.
Enfin, moi j’dis ça, c’est une hypothèse : faut aller vérifier.
Bon allez, salut Tu !
Même s’il y a du panache chez certains truands, je rejoins Soph dans son analyse. Il ne faut jamais oublier l’étroitesse d’esprit de ces gens et leur vision étriquée du monde: parties de poker, bouteille de champ en boîte, villa au soleil. Que du médiocre !
Bill Gates, par exemple, ne profite pas de sa fortune pour ce genre d’activité. Il a l’ambition de changer le monde, de créer des entreprises, d’aider les pays sous-développés.
Le paléontologue Yves Coppens expliquait un jour à la radio qu’il ne prenait jamais de vacances car son travail le passionnait tant qu’il ne trouvait pas de loisir suffisamment plaisant pour lui faire oublier l’amour de son travail.
La médiocrité des gens se voit dans leur rêves. Peu aimeraient devenir un beau matin Einstein, alors qu’ils sont nombreux à espérer gagner au loto. Glander et boire des coups sous les tropiques: non merci. J’irai pas faire un casse pour ça.
Bill Gates n’est définitivement pas un bon exemple. Il a comme beaucoup d’autres un yacht de plus de 150 mètres de long amarré avec un pavillon d’une île à déduction fiscale et sur lequel d’ici la revente, comme bon nombre de riches, si tout va bien il aura passé à bord une semaine grand maximum !! Donc, il n’en profite et quant à ses actions « humanitaires », c’est comme pour nombre de riches arrivés à un certain degré de fortune, il essaie de redorer son blason avec des actions de cet envergure. Il faut vraiment être naïf pour croire que ce genre de gus le fait pour les autres et pas pour la « fame »…
« Donc, il n’en profite et quant à ses actions « humanitaires », c’est comme pour nombre de riches arrivés à un certain degré de fortune, il essaie de redorer son blason avec des actions de cet envergure ».
Et encore, c’est à relativiser « l’humanitaire » de Bill Gates. En Afrique, il s’est maqué avec Monsanto pour imposer les OGM.
D’accord, les graines il les file à l’œil pour le moment. Mais c’est comme les dealers qui font goûter gratos, au début, leur camelote.
parce qu’il lui a fallu tout ce temps pour apprendre à écrire !
Mais pourquoi le « vieux truand marseillais » a-t-il écrit ce livre après 35 ans de silence ?
A Olivier,
Salut Olivier, toi dont le prénom est symbole de paix. Enfin, en même temps, s’appeler Olivier quand on porte le nom d’un mont qui a vu, si je ne me goure-je, un homme crucifié…. On peut se poser des questions ! Mais, son prénom, très cher, on n’y peut rien.
J’ai souvent pensé aussi que cette phrase, sans arme, ni violence et sans haine était un joli pied de nez à la violence qu’on dit être étatique, via la police.
Mais finalement, il y avait aussi dans ces coffres quelques souvenirs de nantis (certes) et n’ont-ils pas, eux, ressenti cette dilapidation de leurs biens comme une violence ?
Enfin, moi je dis ça, juste un pied de nez à ces satanés phrases du style : « je suis pauvre, mais je suis honnête virgule moi, môssieur ! »
« Sans haine », mais bien sûr !!! Sans haine, sauf celle de la société friquée. Une sorte de Robin des Bois quoi, cette bande à Spaggiari ! Juste deux trois michtons comme ça, qui se redistribuaient l’oseille entre eux, vu qu’eux, c’étaient des pauv’ gars un peu truands sur les bords qui trouvaient plus zézé de piquer que travailler….
Et enfin, le plus rigolo : « sans arme ». En tout cas pas celles du gars Mesrines, c’est sûr ! Mais j’aurais bien aimé voir la réaction d’un de ces « vilains » face à un quidam ou à une quidamette : « Tiens, tu le veux mon marteau piqueur… dans le bide ! Et un p’tit coup de fer à souder sur ta trogne, histoire de te faire un bronzage et un indéfrisable ! »
Alors, Olivier La Paix, même si j’ai longtemps hésité pour mon « idole » entre D. Balavoine qu’avait reclaqué le museau à M’sieur Tonton et le p’tit gars Spaggy qu’était allé avec sa bande détrousser des « richardos » qui partagent pas beaucoup leur fortune de famille… un peu de décence !
On ne peut pas impunément dire hourra à la canaille et haro sur le friqué ! Parce que c’est ce genre de propos qui finissent par donner comme réponse : « oh bin, M’sieur Mesrine, ‘ l’était gentil et ‘l’a été lâchement assassiné ! Et la police, c’est tous des c… ; et les riches des em… paillés ! »
Certes, les gars sont allés piquer le fric là où y en avait, mais… t’inviterais, toi, un sdf à dormir tous les soirs dans ta turne ?
Enfin, moi, je dis ça… Depuis, on sait ce que fait la marmotte : soit elle dort, soit elle couine ! Et puis, j’suis assez tranquille : j’ai pô de chocolat, vu que j’ai pô de fortune non plus !
Ni arme, ni violence, et sans haine.
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Qui se souvient que ce casse a immédiatement suivi une campagne de presse de la Société générale disant « Certaines banques vous offrent une salle des coffres, la Société générale vous offre fort Knox », illustrée par la monumentale porte de la salle des coffres de l’agence centrale, boulevard Haussmann à Paris ?
Si vos pas vous entraînent dans cette direction, visitez cette magnifique agence et son sous-sol !
C’est toujours un plaisir de découvrir ce genre d’anecdotes.
Dommage que les plus gros truands aujourd’hui soient planqués derrière des ordinateurs et des transactions informatiques…
Ah, la nostalgie…et les révélations… du « casse « de Nice à Agnès Le Roux…
Comme on en espère d’autres, mais un peu plus concrètes , avec des éléments vérifiables, les plus concrets des éléments, où tous les protagonistes soient encore là pour démentir ,ou répondre de leurs actes, mais pas seulement absents pour endosser les responsabilités…
Quoique là , c’est la gloire qui est recherchée et parfois pas tout à fait trouvée…
Allez , un peu de courage, sieudames, dites nous vite « la Vérité », on peut parfois arriver à accepter, si ce n’est pardonner…