C’est quasi certain, la police judiciaire telle qu’on la connaît va disparaître. En province, ses services devraient se noyer dans des directions départementales de la police nationale (DDPN) qui regrouperont la sécurité publique (SP), la police aux frontières (PAF) et la police judiciaire (PJ). Tandis que les quatre départements autour de Paris et sa petite couronne pourraient se voir rattachés au préfet de police – ce qui meublerait la célèbre casquette de Didier Lallement.
Exit la mythique 1re brigade mobile devenue au fil du temps la direction régionale de police judiciaire de Versailles.
Le Tigre Clemenceau est en deuil !
Il n’est d’ailleurs pas inintéressant de noter, à plus d’un siècle de distance, le fossé qui sépare l’approche politique pour lutter contre l’insécurité. C’est un marqueur de l’évolution de notre société. Reste à savoir s’il s’agit d’une évolution positive…
La PJ de papa – En 1907, notamment pour lutter contre une criminalité de plus en plus itinérante, Georges Clemenceau, ministre de l’Intérieur, mais également président du Conseil des ministres, décide d’offrir au pays une police mobile et autonome, dotée de moyens modernes et même de véhicules à moteur, comme la célèbre De Dion-Bouton. Ce qui leur vaudra le nom de « brigades mobiles ». Ces policiers, qui vont défricher un terrain vierge, sont tous partants pour renoncer au train-train du quotidien.
Déchargés des tâches administratives, les « mobilards » vont se lancer dans l’aventure un peu comme des commandos, mais dans les limites du droit, car chapeautés par les magistrats de l’ordre judiciaire. Georges Clemenceau est d’ailleurs intraitable sur ce point. Je ne peux m’empêcher de citer un extrait du courrier qu’il adresse aux préfets : « Les commissaires divisionnaires, les commissaires et les inspecteurs de police mobile ont pour mission exclusive (j’en ai pris l’engagement formel devant les Chambres lorsque je leur ai demandé les crédits nécessaires) de seconder l’autorité judiciaire dans la répression des crimes et des délits de droit commun. Ils ne doivent donc jamais, qu’ils soient au siège de leur brigade ou en route dans l’étendue de leur circonscription, être détrônés par M.M. les Préfets et Sous-Préfets de leurs attributions nettement définies, qui consistent d’une part, dans une collaboration immédiate avec les parquets pour l’exercice de la police répressive, et, d’autre part, dans la recherche et la constatation spontanées des flagrants délits (…). Continue reading
5 réponses à “La vraie histoire du logo de la PJ”
Je connais Michel Dupuy avec qui j’ai déjeuné à Paris hier 17 janvier 2014. Avec la modestie qui le caractérise il s’est bien gardé de me dire quel rôle il avait joué dans l’idée, la conception et la réalisation de ce logo. Il m’a simplement invité a consulté le site internet.
C’est comme cela que j’ai découvert cette belle histoire.
J’ai aussi découvert que Michel Dupuy avait acheté cet emblème. Dommage que l’administration policière ne s’est pas montrée reconnaissante envers cet homme si discret.
C’est une bien belle histoire, merci GM d’avoir fait un très bon travail de journaliste, et de nous l’avoir ainsi troussée.
S’agissant de Clemenceau que le Tigre lui-même estimait ne pas devoir être affligé d’un accent aigu sur son patronyme, rappelons cette autre anecdote? Il triait son courrier volumineux selon un procédé très simple : tous les courriers adressés à Georges Clémenceau partaient directement à la poubelle (la vraie, pas celle du nom du préfet éponyme) et seuls les courriers adressés à Georges Clemenceau étaient ouverts et dignes d’être pris en considération.
Amis blogueurs et amateurs du bien écrire et du bon respect policier, faites comme G. Moréas : n’écorchez pas le nom du Tigre, car il pourrait vous mordre.
Je n’ai que 2 mots à dire :
– merci à l’auteur pour cette belle histoire de notre police
– génial la superposition des visages du tigre (l’animal) et du Tigre (Clémenceau).
Dommage par contre pour l’absence de reconnaissance envers Michel Dupuy… petit fonctionnaire, petit pion, c’est comme ça, aussi bien dans le public que dans le privé.
Et c’est ainsi que le premier barreau de l’échelle finit par céder : quand ceux auxquels il a permis de s’élever l’oublient.
Seuls les justes et les écrivains (et parfois ils ne font qu’un) permettent aux petits de reprendre leur place.
Joli conte de Noël, pour qui paie de sa personne.
Merci, l’artiste !
Soph’
Vous m’avez manqué(e)
Bien à vous
😉
rodikol