LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Otages du Niger : tentative de débriefing

Parlons net, même s’il y a consensus pour ne pas polémiquer sur l’intervention militaire au Niger, il s’agit d’un échec. Et devant ce résultat – la mort de deux jeunes gens – il ne suffit pas de dire « j’assume », il faut s’interroger. Et de nombreuses questions demeurent en suspens.

Pour avoir participé à une bonne douzaine d’affaires d’enlèvements, avec ou sans demande de rançon, et même si le contexte n’est pas comparable, je peux affirmer que la priorité absolue dans ce genre de situation a toujours été la vie des otages. Avec un principe d’école : on n’intervient pas lorsque les ravisseurs sont sous pression. On attend le moment propice. Dans une opération menée à chaud, Vincent Delory et Antoine de Léocour n’avaient quasiment aucune chance. Et je niger.1294732377.jpgsuis étonné que le Premier ministre s’empresse de déclarer qu’ils n’ont pas été tués lors de l’assaut, mais froidement, avant l’assaut. C’était le principal danger. En a-t-il été tenu compte au moment de prendre la décision d’intervenir ? Je ne fais que poser la question. Je n’étais pas sur place. Mais celui qui a pris la décision non plus.

On peut se dire qu’il fallait prendre le risque. Qu’il fallait à tout prix montrer que la France refuse le « diktat des terroristes ». On a même entendu des rigolos affirmer qu’en montrant sa force, on allait dissuader Al-Qaida de s’en prendre à des Français. Des propos de salon de thé. Comme de dire qu’en durcissant les lois, on va mettre un terme à l’insécurité. Avant « d’appuyer sur le bouton », impossible d’imaginer, bien sûr, que le Président n’ait pas envisagé toutes les conséquences de cette intervention. La vie des deux otages, et la survie des huit autres Français actuellement captifs.

Dans les affaires de banditisme, deux règles guident l’action des policiers : établir le contact avec les ravisseurs et ne jamais entrer dans leur jeu. Autrement dit, faire briller le butin qu’ils convoitent et leur mettre un maximum de bâtons dans les roues pour les amener à la faute.

Cette technique est-elle transposable à d’autres gens, à d’autres pays, je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que ces situations doivent se régler en amont. Or, en matière de prises d’otage, la France n’a pas de position lisible. C’est du cas par cas. Alors qu’il s’agit d’une chaîne sans fin. Un véritable bizness. Le quotidien algérien L’Expression parle de 50 millions d’euros qui auraient été versés à Al-Qaida au Maghreb par la France, l’Espagne et l’Italie. Et pourtant, chacun sait que le seul moyen de mettre un terme à ces enlèvements n’est pas militaire – comment se battre contre des ombres ? – mais en adoptant une politique claire et constante : on ne paie pas ! Cela ne peut se faire au niveau d’un pays, mais au niveau de l’ONU, qui regroupe presque tous les États de la planète. Le conseil de sécurité de cette organisation fait aujourd’hui obligation aux États-membres de prévenir et d’éliminer le financement du terrorisme, mais, seule l’Algérie a fait des propositions concrètes pour « une interdiction absolue de paiement de rançon aux preneurs d’otages ».

Il semble que l’Espagne ait rejoint l’Algérie, du moins dans ses intentions. « Le gouvernement espagnol ne paie pas de rançon. Cette position est claire et ferme », a déclaré l’année dernière le ministre des affaires étrangères. Quant à la Grande-Bretagne et aux États-unis, ils font partie des pays qui refusent de négocier la vie d’un otage pour ne pas entrer dans cette spirale infernale. En novembre 2010, le coordinateur de la lutte contre le terrorisme au département d’État américain a déclaré : « Je pense que le versement de rançons constitue la première source de revenus pour Al-Qaida au Maghreb… »

Cette épidémie d’enlèvements ne peut se régler qu’en fixant des règles de conduite, les mêmes pour tous, et en s’y tenant. Et le seul moyen efficace pour neutraliser Al-Qaida au Maghreb, c’est de tarir sa principale source de revenus.

40 Comments

  1. joseph

    Les otages, le Coran et la pratique des enlèvements.
    Depuis le moment où Khomeyni a pris le pouvoir en Iran en 1979 (1) , encensé par certains intellectuels en France comme Michel Foucault, et qui a lancé cette fameuse fatwa, façon « oecuménique » musulmane universelle, pour la relance de la guerre sainte ou le djihad islamique, (2) beaucoup de choses se sont enclenchées et des modifications assez rapides sont apparues dans le comportement, les exigences et les apparences de beaucoup de musulmans, (Voir page 75, Abdou) en France et ailleurs. Certaines pratiques relevant de la charria, dont les prises d’otages, avec entre autre, la mise en application de la sourate XLVII – 4, ci-après:
    (1) – Date que l’on peut considérer comme le début de la 3 ème guerre mondiale par le Djihad, et qui durera longtemps, même si l’on voit maintenant le chemin parcouru après trente ans de guerre, d’attentats et de violences diverses en Asie, Afrique, Europe et en Amérique en attendant de trouver le vaccin qui convient.
    (2) – Il est vrai aussi qu’un mélange a été fait, au début, avec les attentats en France en 1986 (17 morts) et les prises d’otages du Liban, qui ont été commanditées par l’Iran en représailles, soi-disant, au non remboursement par la France du milliard de dollars prêté par le Shah Pahlavi à Eurodif et suivit de l’assassinat de Georges Besse et Audran par Action Directe, qui elle, s’était associée tacitement avec cette fatwa, ces attentats et ces prises d’otages, on en mesure encore son influence à l’occasion de la libération éventuelle de Ménigon et Rouillan.

    XLVII-4 Lorsque vous rencontrez les incrédules, frappez-les à la nuque jusqu’à ce que vous les ayez abattus: liez-les alors fortement; puis vous choisirez entre leur libération et leur rançon afin que cesse la guerre.
    Et depuis cette date plus d’une centaine d’enlèvements connus et prises d’otages ont été commis dont 77 se sont terminés par la mort (hors attentats) dont certains par égorgements rituels et décapitations qui ont parfois été filmés, comme les 100 journalistes algériens assassinés de 1993 – 1997 en Algérie.
    Les auteurs de ces assassinats sont couverts et réglementés par des textes du Coran comme par exemple:

    XVII – 33 Ne tuez pas l’homme qu’Allah vous a interdit de tuer, sinon pour la juste raison.
    Le Djihad est la juste raison par exemple.
    IX – 111 Allah a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens pour leur donner le paradis en échange. Ils combattent dans le chemin d’Allah: ils tuent et ils sont tués.

    VIII – 17 – Ce n’est pas vous qui les avez tués mais Allah les a tués.

    IV – 89 Ils aimeraient vous voir incrédules, comme ils le sont eux-mêmes, et que vous soyez ainsi semblables à eux. Ne prenez donc aucun protecteur parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le chemin d’Allah. S’ils se détourent, saisissez-les; tuez-les partout où vous les trouverez.

    IV – 91 Chaque fois qu’ils sont poussés à la révolte (1), ils y retombent en masse. S’ils ne se retirent pas loin de vous; s’ils ne vous offrent pas la paix; s’ils ne déposent pas les armes; saisissez-les; tuez-les partout où vous les trouverez Nous vous donnons tout pouvoir sur eux !
    (1) – Les révoltés: ceux qui n’acceptent pas la soumission et les lois d’Allah.

    XXV – 68 Ceux qui n’invoquent pas une autre divinité avec Allah
    Ceux qui ne tuent pas quelqu’un qu’Allah a interdit de tuer, sauf pour une juste raison.
    Le Djihad, la guerre sainte actuelle est la juste raison. Rançon (ou et) égorgements rituels

    II – 191- Tuez-les partout où vous les rencontrerez. etc …
    Et biens d’autres prescriptions encore qui sont réglementées par les sourates qui suivent:

    XVI – 126 127 Si vous châtiez, châtiez-les comme vous l’avez été. Mais si vous êtes patients, c’est mieux pour ceux qui sont patients. Sois patient! ta patience vient d’Allah.
    Ce qui explique les très longues durées de détention d’otages et de cette pratique contrairement aux enlèvements sans exécutions, comme celles du MEND du delta du Niger au Nigéria par exemple, qui réclame leur part légitime du pétrole où les libérations sont toujours effectives, après paiement de la rançon, dont la durée de détention est celle de la négociation.
    En ce qui concerne les prises d’otages par les islamistes certaines sourates encadrent la finalité de ces pratiques, comme par exemple la sourate II – 178 et 179 – et sourate V – 46

    II – 178 – 179 – Ô vous qui croyez! La loi du talion vous est prescrite (ou ordonnée) en cas de meurtre: l’homme libre pour l’homme libre; l’esclave pour l’esclave; la femme pour la femme.
    On doit user de procédés convenables envers celui auquel son frère a remis une partie de la dette et lui-même dédommagera celui-ci de la meilleure façon cela constitue un allégement et une miséricorde accordé par Allah. Un châtiment douloureux est réservé a quiconque (a), après cela, aura transgressé la loi. II – 179 Il y a pour vous, une vie, dans le talion. Ô vous, les hommes doués d’intelligence! Peut-être craindrez-vous Allah !
    (a) – Quiconque: c’est à dire toutes personnes croyantes ou infidèles !

    V – 46 Nous leur avons prescrit dans la Thora: (1) vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion, mais celui qui abandonnera généreusement son droit obtiendra l’expiation de ses fautes. Les injustes sont ceux qui ne jugent pas les hommes d’après ce que Allah a révélé.
    Une sorte de comptabilité peut s’établir dans l’esprit de ces versets par l’équilibre des événements, comme par exemple la guerre en Afghanistan où « l’Occident » croit être dans son bon droit à vouloir y établir la démocratie, mais elle est perçue par les musulmans comme une agression qui relève donc de la loi du Talion, où un musulman tué (hors du fait de guerre) va correspondre à un otage où qu’il se trouve dans le monde (2) « l’homme libre pour l’homme libre; l’esclave pour l’esclave; la femme pour la femme. » ainsi que la « libération et leur rançon » (3) régira les négociations futures et l’issue de la vie de cet otage sera conditionnée par le respect de cette loi mais dans le cas contraire ! « Un châtiment douloureux est réservé a quiconque, après cela, aura transgressé la loi. » (4) Mais dans certaines circonstances elle peut évoluer vers une décision unilatérale favorable à une libération de l’otage en vertu de ce verset « mais celui qui abandonnera généreusement son droit obtiendra l’expiation de ses fautes » (5)
    (1) – La loi du talion est d’origine hébraïque et mentionnée dans la Thora, dans l’un des cinq premiers livres de la Bible et reprise par Mahomet.
    (2) – Les prises d’otages s’appliquent ici aux infidèles, aux incrédules, aux incroyants et aux musulmans éventuellement qui coopèrent avec eux. Contrairement à ce qui est dit souvent, c’est sur ce même « fil rouge » qui relie ces événements entre eux à celui du djihad, ou guerre sainte, c’est pourquoi l’on ne peut pas faire de distinction entre un bouton rouge, par exemple, d’un autre bouton rouge sur le torse d’un enfant atteint de la rougeole, ils sont issus de la même pathologie, cette pseudo comptabilité des prises d’otages est globalement prise en compte au sein du djihad universel, même si une concurrence des chefs de guerre du djihad est effectivement établie.
    (3) – La rançon et l’enlèvement sont des pratiques autorisée par le Coran au même titre que les razzias, les prises de femmes et d’esclaves. Là encore contrairement à ce que l’on croit, la rançon n’est pas le but essentiel de la prise d’otage, outre le fait de fournir éventuellement des ressources pour le combat du djihad, c’est d’abord et avant tout la manifestation de la guerre religieuse du djihad, qui ne veut pas dire son nom. On nous bassine les oreilles avec cette idée, comme par exemple les prises d’otages au Niger, il est vrai aidées par la fragilité incompréhensible des protections d’Areva, qui seraient uniquement destinées à combattre les pays occidentaux, comme la France, qui spolient les nigériens des revenus de leurs mines d’uranium, ce qui est vrai aussi, mais quand on sait d’où viennent les ravisseurs, qui n’ont rien à faire des intérêts des nigériens, comme Mokhtar Belmokhtar et Abou Zaïd tous deux de l’AQMI (a) issu du GSPC (b) algérien qui eux sont issus des GIA (c) et qui ont participés physiquement aux massacres de 120 000 algériens dans les années 90, en Algérie, au nom de quoi? si ce n’est de tenter d’imposer la charria et non pas pour combattre d’hypothétiques colonialistes. C’est comme si l’on venait nous soutenir que le but des croisades chrétiennes en Palestine (1100-1270) était uniquement destiné à s’approprier les champs d’oliviers pour se faire de la « thune », comme on dit, et que la notion religieuse n’existait pas. Nous allons à l’avenir, voir l’AQMI, avec les Frères Musulmans, profiter des tentatives de remous « démocratiques » contre les despotes des pays arabes qui leur faisaient barrage et pour reprendre la main et user de leur immense influence pour optimiser le Djihad, ils ont tout leur temps ! Ce n’est pas une supposition, c’est une certitude.
    (a) – AQMI = Al Qaîda Maghreb Islamique.
    (b) – GSPC = Groupement Salafiste pour le Prêche et le Combat.
    (c) – GIA = Groupe Islamique Armé. Terrorisme Algérien avec le FIS = Front Islamique du Salut
    (4) – Cela peut mener à l’outrance de certains actes d’égorgements rituels ou de décapitations par exemple, même filmés ou par l’exécution de personne dont l’activité humanitaire est indéniable en pays musulman, ce qui prouve que la compassion humaine est absente de ces actes à fondements religieux.
    À noter au passage que les auteurs de ces exécutions sont souvent dans leur vie courante d’une droiture et d’une rigueur personnelle qui surprendraient bien des occidentaux qui pensent avoir à faire à des fous furieux, c’est justement la rigueur religieuse qui les motive, commandée par l’application stricte des préceptes du Coran cités ici, c’est ce qu’on appelle le fanatisme.
    (5) – C’est une disposition bien pratique pour faire le tri dans les otages à libérer comme par exemple une personne plus encombrante que nécessaire, pour raison de santé ou autre, ou bien que d’autres se sont avérés être des musulmans pratiquants ou appartenant à une ethnie qui n’est pas concernée par ces enlèvements, c’est aussi une façon de paraître magnanime et de lâcher du « lest » dans les négociations. Mais si cette disposition n’est pas prise en compte et reconnue par ceux qui espèrent une libération de ceux qui restent, alors on peut s’attendre à l’application citée en (4).

  2. Trekker

    @ Alaoudeven : je m’étonne toujours et encore que nos services spéciaux n’aient pu les noyauter….. Le S.D.E.C.E et la D.S.T ont très bien su le faire pendant la guerre d’Algérie avec un total succès.

    Comparaison n’est pas raison, il me semble que vous vous livrez à des transpositions un peu hâtives et déifiez certaines actions du passé :

    • Les aires géographiques ne sont pas comparables : l’Algérie, hors Sahara, c’est environ 1/2 de la France, et la zone Sahélienne ou opère l’AQMI près de 4 fois la France .

    • Les contextes sont bien différents : en Algérie c’était une rébellion dans un pays administré par la France depuis près d’un siècle, avec tout ce que cela comportait de relais dans une partie de la population et connaissance des acteurs .

    • Pendant la guerre d’Algérie nos services ont eu quasi autant d’échecs que de succès . Ces derniers n’ont été notables que vis à vis des traficants d’armes . Les semi échecs et échecs souvent patents dans toutes les opérations de  » contre maquis  » . Exemple : en kabylie ou en 1957 furent armés près d’un millier d’hommes du FLN !….

  3. pierre

    peut être que si les français ouvraient un peu les yeux et arrêtaient d aller en Afrique qui reste un coupe gorge pour les européens,il n y aurait plus de morts inutiles comme ces deux hommes.

  4. Flo

    habitué à lire votre blog consacré à la sécurité intérieure, je m’étonne de cet article sur la récente prise d’otage que je trouve décevant..
    En effet, les prises d’otages qui ont lieu en France ne sont que très peu comparable et donc les moyens utilisés aussi.
    tout d’abords ce qui diffère de ces deux types de prises d’otages ce sont les motivations de ravisseurs et la nature de ceux-ci.
    Particulièrement avec AQMI, les ravisseurs ont une forte idéologie anti-occident, et notamment français. Par ces prises d’otages ils ont une volonté d’humiliation, ce que l’on ne retrouve pas dans un prise d’otage « classique » en France où le ravisseur est seul ou en nombre très limité et sur un territoire restreint (dans le grande majorité des cas)

    Ensuite, dire que l’opération spéciale menée par les hommes COS est un échec est en partie faux, et c’est surtout un échec pour AQMI.
    Quand l’objectif unique dans une prise d’otage sur le territoire français est de préserver la vie des otages, l’objectif prioritaire dans l’opération menée a bien de transmettre un signal a AQMI.
    C’est le 1er enlèvement d’AQMI dans une grande ville (dont ils avaient d’autant plus l’effet de surprise) aussitôt après pris en chasse par l’armée nigérienne dont plusieurs accrochages ont suivi, puis intercepté par les forces spéciales quelques dizaines heures après.
    Opération qui couta la vie à 4 terroristes et 2 blessés et dont les FS n’ont eu qui 6h pour planifier l’opération.
    Pourquoi intervenir aussi précipitamment ?
    parce que sinon il se serait produit exactement la même chose qu’avec les otages d’Arlit !
    Ils auraient tous été revendu à divers groupes et dispersés dans l’immensité désertique du Sahara et en position de faiblesse pour négocier ..!

    Enfin la position française en prise d’otage n’est pas si flou mais peut-être pas assez claire. Nous l’avons vu chaque fois qu’il a été possible les politiques ont préférée l’opération spéciale (3 fois dans le golf d’aden, 1 fois dans le Sahel et si vous cherchez vous e découvrirez d’autres récemment…)

    Pour finir si une bonne note je suis d’accord sur un protocole international de gestion des prises d’otage mais comment savoir s’il sera respecté ? À défaut d’un accord à l’ONU, l’UE doit impérativement s’y atteler !

    ps: malgré que je considère qu’il n’y a que très peu de peu communs entre une prise d’otage en France (du moins jusqu’à maintenant…) et une prise d’otage dans un pays du Sahel ou de l’Afpak par un groupe se revendiquant d’A-Q, j’apprécie votre blog.
    Bonne continuation.

  5. Marcel

    Certains parlent de bavure. Pourquoi donc?
    Une opération militaire, et il suffit de regarder partout dans ce monde, comporte des risques. Il n’y a que dans les films ou les jeux vidéos que tout se passe bien.
    La guerre, l’intervention militaire, n’est pas une science exacte et les français doivent accepter que nous avons eu 2 morts et que nous en aurons d’autres, car nous en aurons d’autres.
    Ou alors plutôt que de partir en vacances au Mali il vaut mieux choisir l’Islande ou le Luxembourg.

  6. Gaëtan CALMES

    à Péhenne
    D’accord avec vous. On ne préjuge pas de faits dont on n’a pas connaissance. Donc je n’ai rien à dire sur l’action de terrain, ses protagosnistes, son bien fondé. Lisez bien.
    Je procède à une réflexion sur les motivations du gouvernement quant au déclenchement de l’action.
    Ce domaine n’est jamais le domaine des certitudes, bien sur. Mais je l’accepte (j’allais dire je l’assume) car parfois il faut travailler sur des hypothèses. Je m’efforce de trouver les plus fortes. .
    En droit on appelle aussi cela des faisceaux d’indice qui sont opérationnels à défaut de preuve formelle.
    A défaut il faut se taire et attendre le bon vouloir de certains. Vous l’avez compris, je ne suis pas de ceux qui attendent qu’on me mâche la vérité. Si je ne sais pas ce qui est caché en haut de l’arbre, je secoue un peu pour voir.
    Chez les militaires on appelle cela tâter le terrain. Chez les politiques ce sont des ballons d’essai. Chez les spécialistes des sciences humaines ce sont des hypothèses de travail. Voyez, nous cherchons tous la vérité à tâton.

    a vous relire, merci, vous m’avez fait réfléchir.

  7. Quidam

    Etonnant.

    Non seulement l’humilité est de mise lorsqu’on commente, confortablement assis, des engagements de combat; mais il me parait que le secret est nécessaire en termes d’efficacité, pour l’opération, et les messages à faire passer pur éviter des répétitions dramatiques.

    Bein sûr, on ne peut pas exclure la bavure, une opération militaire pitoyable, mais peut-être aussi a-t-elle été excellente : l’histoire n’est écrite que par les vainqueurs de toute façon.

    L’élément le plus intéressant du billet je trouve, en tout cas de plus constructif, c’est le message politique de ne plus payer de rançon, que propose Georges Moréas. Il vise à une diminution de « l’attractivité », tout au moins sur le plan financier, mais signifie en effet une dégradation des chances de sauver des otages déjà enlevés. Il y a sans doute un seuil à trouver. Pas facile.

  8. Péhène

    @ Gaëtan
    « Faute d’éléments plus précis… » C’est vous même qui le dîtes en introduction de votre commentaire qui semble pourtant d’ores et déjà présenter certaines conclusions.
    Il faut aussi savoir attendre les réponses aux questions que l’on pose.

    @ Patrick
    « Il s’agit, finalement… » Je m’abstiendrai de vous recruter comme enquêteur dans mon service. Non pas parce que je pense que ce que vous dîtes est faux, mais parce que j’estime que vous tirez des conclusions bien hâtives, ce qui peut s’avérer néfaste pour l’enquête.

  9. Gaëtan CALMES

    à P Handicap :
    Faute d’éléments plus précis, cela semble une bavure effectivement, lamentable et dramatique effectivement.
    Mais ce n’est pas tout il semble aussi que ce soit inquiétant quant à la capacité de tenir ses nerfs d’une équipe gouvernementale en difficulté intérieure comme à l’international.

    Si j’étais un terroriste à la recherche de notoriété et peu soucieux des vies humaines des miens comme de celles de l’adversaire, je continuerai à provoquer une nation si aisément manipulable. Comme à la corrida j’aurai l’assurance qu’elle fonce sur le drapeau rouge … spectacle assuré à peu de frais.

    Sur les fondements de cette analyse voir : « Affaire du Niger – Autres motivations » sous http://nateagsemlac.blog.lemonde.fr/

  10. Patrick Handicap expatrié

    Il s’agit, finalement, d’une lamentable bavure…

  11. alaoudeven

    Ces terroristes opérant dans une zone anciennement sous tutelle coloniale Française, je m’étonne toujours et encore que nos services spéciaux n’aient pu les noyauter. C’est portant un savoir faire que nous maitrisons assez bien.C’est long, délicat, et coûteux, mais succès garanti à l’arrivée. Le S.D.E.C.E et la D.S.T ont très bien su le faire pendant la guerre d’Algérie avec un total succès. Mais a-t-on encore cette culture dans nos services ? j’en doute. Dommage.

  12. Markus

    Depuis que du personnel d’Areva a été enlevé, les autorités françaises ont renforcé le dispositif militaire dans la région, Breguet ATL2 (qui localise un bidon de 50l en pleine mer) le temps de patrouille de cet avion à 600 nautiques de sa base est de 11 heures. Il ne doit pas être le seul avion de ce type dans la région.
    Peut-on m’expliquer comment les « terroristes » ont pu passer entre les mailles de nos forces armées, en sachant, que dans la région, tout ce qui bouge est analysé et répertorié? La circulation automobile ne ressemble en rien à celle de nos villes.

  13. eauchaude

    Ce qui pose problème c’est l’absence de doctrine étatique dans ce domaine comme dans d’autres.Les analyses pertinentes ci dessus le démontrent bien. On a l’impression que le pouvoir a voulu jouer »un coup »qui s’il marchait faisait mécaniquement remonter le nain dans les sondages.

  14. JP F

    Mali: un imam peut-être lié à Aqmi arrêté
    AFP
    12/01/2011 | Mise à jour : 10:54 Réagir
    Un imam réputé radical, « fortement soupçonné » d’être en relation la branche maghrébine d’Al-Qaïda, a été arrêté hier au Mali, a-t-on appris de source policière à Bamako, mais ce religieux n’est pas soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement des deux Français tués samedi. « C’est un intégriste notoire, un doctrinaire fortement soupçonné d’être en relation avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Il a été arrêté sur le territoire malien, mais pas dans le nord » du pays, a précisé à l’AFP une source policière. « Pour les besoins de l’enquête, nous ne donnons pas son nom ni sa nationalité pour le moment », a ajouté cette source.
    Pour compléter mon propos de 9h48 au sujet des islamistes dans la région.

  15. Marcel

    Il y’aura d’autres enlèvements dans cette zone car AQMI a déclaré la guerre aux américains et à leurs alliés, donc à la France. A force de le dire ils passent à l’acte depuis plusieurs mois.
    Par ailleurs cette guerre fonctionne bien puisque les « soldats » d’AQMI réussissent leurs enlèvements et même s’ils subissent des pertes(4 morts ici) ce n’est rien par rapport au choc psychologique que leurs actions procurent.

    Tout français qui part travailler ou en tourisme dans cette zone doit savoir qu’il est une cible potentielle pour les terroristes.

    Quant au bien fondé de la tentative d’intervention militaire…Bah, c’est une décision politique, non militaire (qui n’est là que pour conseiller et s’executer), et le pouvoir sait très bien qu’il y’a d’enormes risques. L’Elysée a pris la décision, que l’Elysée assume…Mais ce ne sera jamais le cas.

  16. JP F

    @ Trekker votre analyse semble trés juste cependant à votre derniére phrase, « mais des terroristes poursuivant avant tout des visées politiques » il faut rajouter des visées politiques et religieuses qui n’ont qu’un seul but sans doute, établir une république islamiste dans cette région plus ou moins abandonnée par les états riverains, et lorsque les religieux islamistes ont le pouvoirs ils sont pires que nos politiques à nous, ils ne le lache plus et ne pensent qu’à le transmettre aux états voisins..

  17. Trekker

    @ Dédé : Ils auraient été retenus dans des conditions certes rustiques, mais gardés en vie car ils représentaient un atout pour des discussions ou des échanges futurs.

    Certes cela était possible, mais pour autant je vous trouve bien optimiste . Il ne faut pas oublier plusieurs faits au sujet d’AQMI :

    – Elle a assassiné son otage Edwin Dyer, à priori car le gouvernement Britannique n’avait pas cédé à ses exigences : rançon ? autres demandes ? Après cela, l’AQMI a tenté de vendre pour 300 000 livres son corps aux services Britanniques . http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/

    – Elle semble bien avoir laissée sciemment mourir l’otage Michel Germaneau, et cela bien que la DGSE ait fait parvenir les médicaments dont il avait besoin .

    – Elle détient depuis plusieurs mois, les otages qu’elle a enlevée sur le site de AREVA dont une femme atteinte d’un cancer. Vu les conditions rustiques dans lesquels ils doivent être détenus, on ne peut présumer de leur état de santé actuel et à venir . L’AQMI ne demande pas une rançon pour eux, mais a renvoyer sur une négociation avec Al Quaïda .

    Quand des otages sont détenus dans des zones ou toute intervention policière / militaire est irréaliste, la seule solution pour les récupérer est de satisfaire les exigences des ravisseurs : rançon dans le meilleur des cas ( de fait un encouragement à réitérer des enlèvements ), ou / et politiques . Voir ce qui s’est passé au Liban dans le milieu des années 80, pour entre autre le plus grand bénéfice de l’Iran .

    Je comprend fort bien les interrogations de notre hôte . Mais ainsi que déjà évoqué par d’autres commentateurs, ces prises d’otages se déroulent dans un contexte bien différend de celui de l’hexagone . Entre autre, leurs ravisseurs ne sont pas des malfrats mus que par l’appât du gain, mais des terroristes poursuivant avant tout des visées politiques .

  18. dédé

    Ces jeunes n’auraient jamais dû mourir. Ils ont probablement été choisis justement à cause de leur jeunesse.Ils auraient été retenus dans des conditions certes rustiques, mais gardés en vie car ils représentaient un atout pour des discussions ou des échanges futurs.
    Le com de Gaëtan Calmes est très éclairant sur les raisons de leur mort.

  19. Jean-Marie

    @ Georges Moreas : vous vous êtes arrété en chemin, et vous devez aller plus loin : ce que j’ai compris de la situation est qu’une fois franchie la frontière on rentrait dans une affaire au long court , plusieurs mois, plusieurs années, jamais de retour, sauf peut être à payer : préconisez vous qu’une rançon puisse être pâyée, considérez vous qu’il est préfèrable d’abandonner les otages, que proposez vous en fait? Le soldat Shalit est otage depuis plus de 3 ans, en 61, quelques milliers de françaises ont été enlevées en Algérie, me semble t il, et on ne les a ajamais revues, la situation d’une grande part des prisonniers de guerre en URSS après 45 a été assez semblable, cela n’est donc pas une situation exceptionnelle.

    Votre post malgré ma critique est bien intéressant et me fait constater que ne sont pas exprimés ces jours ci ceux qui ont été otages de longue durée , comme Kaufman, ni les proches des otages qui ne sont jamais revenus : leurs avis est sans doutes le seul pertinent.

  20. Gaëtan CALMES

    @JP F . Vos soucis d’exactitude et de respect des victimes est légitime et respectable. Nombreux sont ceux qui le partagent.
    Mais le deuil et la rigueur de la pensée ne peuvent empêcher de réfléchir, d’interroger, de comparer, d’exprimer les craintes que des enchaînements similaires n’engendrent des résultats identiques. Ce sont même hélas des circonstances qui stimulent la réflexion même si elles peuvent la perturber.
    Certes, il y a des scories. Mais somme toute le gain doit être supérieur aux pertes.
    En toute hypothèse il y a deux réalités notamment :
    1 – Dans la douleur on ne peut s’empêcher de penser, fut-ce de travers.
    2 – La douleur se traite depuis la nuit des temps, pour la plupart d’entre nous, dans l’échange des pensées avec l’autre.

    Alors faut il attendre d’être pleinement informé pour avoir recours à ce remède ?
    D’autant que cette attente de « vérités » sur une affaire comme celle qui nous fait nous parler grâce à Mr Moreas et aux équipes du Monde, est désespérée tant les intérêts divergeants qui manipulent l’information nous tiendront éloignés de nos espoirs.

    Bien à vous
    A vous relire

    Voir  » Affaire du Niger – Autres motivations » sous http://nateagsemlac.blog.lemonde.fr/

  21. le journal des tueursnet

    Antoine, Vincent et les autres …
    J’aimerai …
    M’acheter les ravisseurs de mon identité
    Mais je n’ai pas assez d’argent
    M’acheter un otage français
    Mais je n’ai pas assez d’argent
    Et puis… et puis… il est mort.

    http://www.tueursnet.com/2011/01/antoine-vincent-et-les-autres/

  22. fsimu

    Oui mais non tout comme le dit très bien Nemesis il ne faut absolument pas comparer cette affaire à une quelconque opération de police se déroulant sur le territoire d’un État de droit. Là transposition est impossible. Je suis de tout coeur avec les familles mais malheureusement l’intérêt des Etats démocratiques en guerre, car s’en est une, prime toujours sur celui des individus. Skanvak le rappelle très bien.

    C’est une opération de guerre et non pas de rétablissement de l’ordre.

    Bravo pour votre blog Georges

  23. Skanvak

    « La vie des otages passe avant tout, y compris les intérêts d’Etats. »

    Bine que le débat soit intéressant, la vie des otages ne passe pas avant tout. Il est clair que la défense du reste du groupe passe avant la vie des otages, que nos intérêts passe avant la vie des otages.

    Sinon, il ne reste plu qu’a accepter les conditions d’AQMI et de devenir une théocratie musulmane régie par la charia? Vous pensez sincérement que la vie des otages passe avant dire non au exigence d’AQMI? Moi pas (et si c’était moi ou un membre de ma famille je serais toujours en faveur d’une intervention militaire).

    Ceci dit, il est toujours intéressant d’analyser les échecs de l’opération (qui est un demi-succès ne soyons pas défaitiste) pour améliorer les futurs interventions.

  24. JP F

    Moi je n’ai pas vraiment d’avis, ayant moi aussi vu de prés de nombreuses prises d’otages dans le département ou je travaillais, je ne vois aucune similitude avec ce qui s’est passé la bas par contre je suis stupéfait de retrouver les mêmes commentateurs de ce blog plein de certitudes et qui ont des avis sur tout, de la garde à vue à la guéguerre Police gendarmerie en passant passant par le meurtre d’un truand au Canada et à l’espionnage industriel, un peu d’humilité messieurs dans le cas présent deux jeunes gens ont perdus la vie dans cette aventure.

  25. Stéphane Lhomme

    Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à remettre en cause le « bienfondé » de cette intervention militaire qui s’est terminée de façon dramatique pour les deux jeunes otages sans rien apporter en échange : il est ridicule de prétendre « Désormais, AQMI aura peur d’enlever des français ». Hélas, ces illuminés n’ont pas peur, même pas de mourir (ils pensent même que c’est un accès direct au paradis !)

    –> http://www.lepost.fr/article/2011/01/11/2366568_les-deux-otages-francais-sacrifies-pour-sauver-areva-et-sarkozy_0_5101335.html#reaction_5101087

  26. doc

    « abattus froidement »:est-ce que cette information provient de conseillers en communication ou de données d’examen scientifique, à savoir l’autopsie et les données balistiques? Ces 2 jeunes ont été assassinés (et non « exécutés ») et les victimes et leurs familles ont droit avant tout à un traitement honnête des faits

  27. Gaëtan CALMES

    Merci à Mr Moreas de partager son expérience avec l’humilité qu’on lui connait désormais.
    On peut observer l’affaire d’un point de vue de technique guerrière comme certains le font dans les réactions. On peut l’observer d’un point de vue humain concernant les victimes et leurs proches et déplorer leur instrumentalisation par les deux protagonistes de l’opération. On peut enfin essayer de déterminer quelle est la part de l’équation personnelle de nos dirigeants dans une décision fatale à l’aune de ce que nous observons (des faits, pas des chimères) depuis 2007.

    On, l’aura compris c’est ce deuxième point qui nous intéresse car ici nous avons expérimenté ce de quoi nous parlons. Ceci nous permettra d’établir de fortes hypothèses sur ce qui nous attend jusqu’aux prochaines élections présidentielles au moins.

    On note donc parmi les motivations de l’action en question :

    Une forte tendance à gérer à court terme qui condamne au rejet les propositions de ceux qui préconisent toute politique à long terme d’attente, de persuasion, d’usure, de négociation. C’est le fort des hyper libéraux contemporains.

    Une propention à raisonner à partir des sondages. Ceux ci apprennent que la fermeté est requise par ce qui reste de l’électorat fidèle. Agé, il vit encore en partie au temps du Duc d’Aumale et de la prise de la Smala d’Ad El Kader, de la politique de la canonnière qui berça ses cours d’histoire. La pratique du karcher lui conviendrait ici aussi.
    Un stratégie s’appuyant sur des valeurs xénophobes. Soyons réalistes, la xénophobie est bien présente, même si elle reste encore discrète pour la plupart. Se laisser dicter des conditions par « ces gens » est insupportable. Sauver l’honneur vaut bien quelques sacrifices.

    Un électorat nostalgique de la période coloniale. Le mythe de la patrouille méhariste sauvant le courageux pilote tombé dans le désert reste prégnant et conforte la motivation à résonnance xénophobe. Ceci, en outre, anime assurément une partie des conseillers militaires du pouvoir politique à l’instar de ce qui c’est passé aux Etats Unis au Viet Nam, en Irak et en Afganistan.

    Des intérêts financiers proches favorables à l’action « efficace ». La françafrique qui triompha un soir au Fouquet’s demande son retour sur investissement. Les comptes sont à rendre chaque trimestre, voire chaque mois. Ces milieux ont fait la démonstration de l’ordre dans lequel ils placent les valeurs. Ils ont payé un fournisseur et entendent recevoir leur dû celui ci faisant son affaire de ses processus de production.

    Un soucis de complaire aux partisans de la lutte armée contre l’islamisme porté par les Etats Unis anime l’équipe présidentielle. Ceci recoupe les motivations précédentes. C’est aussi conjoncturellement le moment de faire démonstration de fermeté et de sens du sacrifice à l’heure de la prise de responsabilités internationale et de la recherche d’alliés dans ces instances à qui il faut donner des gages.

    Un passé politique proche des milieux « ultras » partisans de méthodes musclées incite à l’usage de la force. D’autant plus que l’on mésestime voire méprise l’adversaire comme nous l’avons vu plus haut.

    Les tempéraments impulsifs de l’équipe dirigeante poussent à l’action rapide et énergique. D’autant que les échéances internatioanles et électorales pressent. Les quelques succès glanés sur de tels fronts dans le passé récent ont toujours été bénéfiques auprès de l’électorat-type. La distance et la nature de l’adversaire édulcoreront les dégats collatéraux éventuels. Enfin, les sondages sont mauvais, il faut réagir fort et vite pour des gens émotifs.

    Tout ceci est rapide mais repose sur des faits et déclarations observables de ces dernières années.

    Comme toute analyse des comportements elle n’emporte ni certitude ni jugement, même si elle ne doit pas plaire à tous. Cependant elle fait partie des hypothèses fortes tout comme en enthomologie l’observation du dard de la guêpe conduit à conclure qu’elle peut piquer.

  28. Markus

    Péhène, remarques pertinentes. Ne pas oublier que les militaires ont eu deux blessés dans cette affaire (nature des blessures?). Dans le passé, souvent, à chaud, ces opérations n’ont pas eu le succès escompté, le Ponan, un civil tué par les militaires, Ouvéa, un massacre etc…. On peut aussi parler de la Nlle Zélande, un demi échec avec les faux époux Thurange et la mort d’un photographe.
    En « général », avec les militaires, les pertes sont acceptées en fonction du risque encouru.

  29. ketnadege

    La vie des otages passe avant tout, y compris les intérêts d’Etats. Ils ont été exécutés au moment de l’affrontement final. C’était inévitable mais les responsables militaires français le savaient bien! Ne connaissent-ils rien de la stratégie de ces terroristes islamistes? Le discours des politiques, Juppé en tête, est d’une effarante contradiction: ils disent que s’il n’y avait pas eu d’intervention les otages auraient été emmenés dans une zone reculée où ils auraient maltraités. Mais ils sont morts maintenant… Je compatis à la douleur des familles qui savent que leurs enfants ont été sacrifiés sur l’autel de l’image de la France. L’argument vaut pour des militaires qui savent ce qu’ils font quand ils s’engagent, ils doivent avoir cet esprit de sacrifice de soi, pas pour des civils. Le devoir de l’Etat et de son armée est de protéger ses civils.
    Dans cette affaire, il est inexact de croire qu’il n’y a pas de bénéficiaire, à défaut de vainqueur. Seuls les terroristes tirent bénéfice de cet affrontement direct, mal préparé et mal engagé. Ils sont dans une constante quête de légitimité et cette opération est tout bénéfice pour eux au plan médiatique. La médiatisation est un objectif aussi important que les rançons. L’opération des forces spéciales françaises a échoué. Les terroristes ont perdu quelques hommes mais la plupart d’entre eux se sont enfuis. L’objectif des terroristes islamistes de cette région, Aqmi, se situe en Afrique. Conte la France mais en Afrique. Seuls les français de France peuvent croire que cette opération comme un signal d’intransigeance. Quand on entend ça on se demande à qui ça s’adresse. Les français ne doivent pas avoir la naïveté de croire que les terroristes sont réceptifs. Pour les africains, c’est tout autre chose. Ce qui est en jeu c’est la capacité d’Aqmi, de fixer une force d’intervention française sur place au Burkina Faso (laquelle n’est pas forcément bien vue des habitants de ces pays) mais aussi d’affronter directement les troupes françaises qui stationnent en Afrique et de les mettre en échec. CQFD.

  30. Péhène

    Doudiss, personnellement je préfère un ministre qui déclare assumer le fait d’avoir autorisé une opération militaire qui a mal tourné à un (ir)responsable politique qui essaye de mettre un tel échec sur le dos des autres.
    Néanmoins, une « reconnaissance de responsabilité » n’empêche pas l’ouverture d’une enquête susceptible de faire toute la lumière sur ces évènements.
    Nous avons affaire à des situations particulièrement délicates (peut-être difficilement comparables avec les enlèvements pratiqués sur notre territoire) où tous les scenarii de sortie de crise envisageables (dans l’urgence ou non, sous tension ou non) peuvent virer au cauchemar.
    Si cette opération militaire coup de poing avait permis la libération des otages, on aurait crié au génie en félicitant chaudement les mêmes personnes qui sont aujourd’hui sur la sellette.

  31. Père Clus

    perclus, « s » au singulier, je le sais je suis perclus d’incertitude mais j’ai vérifié.

  32. ZEBULON

    Ces terroristes auront toujours un (voir plusieurs) coups d’avance sur nous pour la bonne et simple raison, c’est qu’il ne respectent rien ni personne. Aussi imprévisibles que des annimaux malades, ils tuent sans même perdre leur sourire.
    Quant à nous, nos « droits de l’homme », notre respect naturel des règles « humaines » nous empêche de les combattre. Terroriser les terroristes n’est pas à la porté de tout le monde, et surtout pas à la portée de la France…

  33. ZEBULON

    Si nous avons un « prisonnier », il suffit de lui demander où sont retenus les autres otages ??? Et le tour est joué, et nous auront repecté les droits de l’homme… CQFD

  34. Patrick Handicap expatrié

    L’Espagne ne paie pas de rançon.. mais elle, elle a réussi, dans une situation similaire, à faire libérer des otages sans fairre de vague et sans en faire tout un plat. Cherchez l’erreur ?

  35. Doudiss

    Absolument d’ accord. La notion de ‘ j assume ‘ s’ accompagne d’ actes concrets comme une demission ou une enquête independante. Pas juste de le crier . Trop facile. My tweet : Zobzob

  36. B. Vincent

    Bravo pour cette analyse. Le consensus mou qui règne depuis cette intervention armée est assez écoeurant. Comme vous le dites, c’est un échec. Malheureusement, deux jeunes gens ont semblent-ils été « sacrifiés »… au nom de quoi? Est-ce une nouvelle stratégie face aux preneurs d’otages? Merci d’avoir posé les bonnes questions.

  37. maroule

    je ne suis pas sûr de bien comprendre la logique de l’argument; il ne faut pas intervenir en période de tension/danger des ravisseurs, et il ne faut pas payer…
    donc il ne fallait pas essayer de les empécher de partir (parce que là, ils étaient clairement en tension) mais une fois qu’ils sont bien à l’abri dans leurs camps (en ayant dispachés les otages dans différents camps), il ne faut pas non plus payer de rançon… faut m’excuser, mais je ne comprend pas ce que l’auteur préconnise… si c’est pour dire qu’il ne faut rien faire, ça parait un peu facile…

  38. Nemesis

    Oui mais non.

    Désolé mais je ne pense pas qu’une situation de prise d’otage localisée (ce que l’on peut connaître en zone police ou gendarmerie) soit comparable à ce type d’enlèvement. La situation avait cela de particulier, que les otages étaient fortement mobiles et convoyés vers une zone ou toute intervention ultérieur était illusoire. Les situations de prises d’otage en métropole ou sur le territoire ‘français’ qu’on a pu connaitre (en tout cas autant que je m’en souvienne) étaient des situations figées dans des zones sous contrôle des autorités locale et / ou française.

    Deux solutions s’offraient alors :
    – laisser les otages et les preneurs d’otages s’évanouir dans la zone refuge du nord mali et perdre le contacte.
    – tenter d’arrêter le convois avec effectivement le risque de perdre les otages (mais avoir quand même l’occasion de causer des pertes à l’adversaire).

    Bilan des course on a une situation perdant / perdant, les otages sont morts c’est une tragédie mais les assaillants n’ont pas tiré de bénéfice de l’opération et en supporte les frais humains, matériels et moraux (enlever des français au Niger n’est plus une ‘promenade de santée’ ). A priori les français ont réussit à faire au moins un prisonnier source potentielle d’information (en plus de ce qui a put être collecté sur les lieux de l’intervention qui peut éventuellement mener aux 8 Areva).

    Quand on voit que l’otage Germaneau est probablement mort faute de soin et non pas exécuté, que les 8 otages d’Areva n’ont de valeur que parce que monaillables (donc si leur états les rends intransportables ils n’auront plus de valeur je vous laisse conclure) je pense que le bénéfice potentiel de l’opération valait le coup de la tenter.

    Cela reste une tragédie pour les victimes et leurs proches mais je ne pense pas qu’on puisse juger la situation d’un point de vue civile /et /ou métropolitain.

    Cordialement.

    Nemesis

  39. alex_mass

    C’est toujours aussi agréable de lire un point de vue qui soit argumenté et ne soit pas plein de certitudes.
    Dans la même veine, il a avait il y a quelques mois un article dans Foreign Affairs, sur l’histoire de la piraterie maritime, avec les différentes stratégies appliquées du XVIème siècle à nos jour. Les conclusions étaient assez semblables.
    Foreign Affairs, un revue yankee certes, mais tellement bonne. Bon, à déconseiller si on est perclu de certitudes 😉

  40. sandy

    La principale source de revenus d’AQMI n’est pas les enlèvements mais la maitrise du trafic transsaharien (cigarettes, drogue, réfugiés, etc.) qui constitue son fonds de commerce. Le Mali a laissé pourrir la situation pour raison d’alliances internes afin de permettre à l’actuel président de régner dans une paix apparente …
    Votre commentaire est un commentaire « vu de France ». Mais vu de la région sahélienne, il était temps de montrer que l’élargissement de sa zone d’intervention par AQMI n’était pas sans risques pour elle-même. Il s’agit d’une étape essentielle afin de contingenter le risque AQMI au Mali en attendant les prochaines élections présidentielles du Mali qui verront, on l’espère, un candidat prêt à remilitariser et réadministrer le Nord Mali de manière adéquate.

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