La direction centrale de la PJ change de tête. La crinière blonde et soignée de Martine Monteil, au-dessus de son regard parfois moqueur, va être remplacée par un poil plus dru et plus viril.
Au moment où j’écris ces lignes, on murmure des noms : Alain Berthe, l’actuel directeur central adjoint, Gilles Leclair, patron de la sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière, ou Christian Lothion, responsable de la direction interrégionale de PJ de Marseille… Rien que des gens d’expérience qui sauront prendre le relais.
Mais pourquoi Martine Monteil s’en va-t-elle ? Certains ont murmuré que son soutien un rien intempestif au candidat Nicolas Sarkozy, lors des élections présidentielles, avait été mal perçu. D’autres qu’elle portait comme un tatouage mal placé le fait de devoir sa nomination à Dominique de Villepin… D’autres enfin estiment que son acharnement à défendre la place de la PJ dans la lutte contre le terrorisme n’était pas en symbiose avec le projet présidentiel qui concernait la création de la DCRI…
Ce ne sont que mesquineries…
On peut se demander si la réalité n’est pas plus simple. Pendant longtemps, la direction centrale PJ a été un poste de fin de carrière. Il était d’ailleurs de tradition qu’à la veille de son départ en retraite, le locataire se ouatine un strapontin dans le « privé ». Certains postes (souvent honorifiques), dans certaines entreprises franco-françaises, étaient d’ailleurs disons… réservés à cet usage.
Les temps ont changé. Peu à peu, la moyenne d’âge des cadres de la police nationale a diminué. Que peut-on espérer de l’administration à cinquante et quelques balais, lorsqu’on a atteint le sommet de la pyramide si ce n’est une place de préfet ?! D’ailleurs, la préfectorale ne rouspète même plus de voir ainsi débarquer en son sein des hommes et des femmes qui ne sont pas du… sérail.
Il y a quelques mois encore, loin de la tourmente, avec sa collègue de promotion, Mireille Ballestrazzi, elle réglait des problèmes concernant les heures supplémentaires, la vétusté du parc automobile, etc. On m’a rapporté que ses relations avec les syndicats étaient plutôt bonnes. Son franc-parler devait être apprécié. On retiendra surtout de son séjour à la tête de la DCPJ, une réforme sous forme d’époussetage qui a balayé pas mal de toiles d’araignées et fait grincer quelques vieilles dents.
Pour le centenaire de la PJ, elle a parrainé un livre aux éditions Michel Lafon. Passons, c’est pas ce qu’elle a fait de mieux. En revanche, on dit qu’elle nous mitonne ses souvenirs. Là, on devrait se régaler, car des souvenirs, elle doit en avoir, la patronne !
Personnellement, j’ai eu l’occasion d’apprécier son efficacité dans l’aide qu’elle a apporté à des amis : une famille dont la fille de 18 ans avait glissé dans la toxicomanie, avec tous les corollaires que l’on devine… C’était il y a bien longtemps, alors qu’elle était chef de section stups à la PP.
Martine Monteil a été élue femme de l’année en 90, 91, je ne sais plus. Mais gageons que ça doit la gonfler qu’on relie constamment ses qualités professionnelles ou sa brillante carrière à son sexe…
Après tout, elle se serait appelée Martin, c’aurait été pareil : un bon flic de PJ.
Mon long parcours dans le système judiciaire et le contact avec ses auxiliaires ,m’a permis d’apprécier par ricochet cette femme première dans des temps où seule la valeur incontestée ,la capacité d’énorme travail ,permettaient d’approcher et de se hisser au plus haut de la hiérarchie policière ,même si l’on avait déjà un peu un pied dans la maison…
Son approche humaine des victimes et de leurs proches,tout en gardant une rigueur de l’enquête , lui a permis de prendre du recul sur ce qu’a été son métier et dans un interview elle a dit :
« Il faut parfois reconnaître que l’on a pu se tromper et savoir se remettre en cause »
C’est un chemin que je ne peux qu’espérer pour celui ou celle qui prendra sa place .
C’est ,je crois, comme cela que l’on peut progresser
C’est une grande dame
Beaucoup vont la regretter
« la patronne » vue par Yentl :
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« La Patronne » n’utilise pas le Sig Sauer apparemment. Il n’empêche qu’elle tient la PJ à sa botte.