LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

Antoine a 7 ans

Antoine.pngOn se souvient de ce petit garçon disparu le 11 septembre 2008. Sa maman et son compagnon l’avaient laissé seul à la maison, alors qu’ils allaient dîner au restaurant. Leur absence n’a pas été longue, mais lorsqu’ils reviennent, l’enfant n’est plus là. Cela se passait le 11 septembre 2008, à Issoire, dans le Puy-de-Dôme. Le 24 mai, Antoine a eu 7 ans*.

Malgré les déclarations du procureur, 9 mois plus tard, on ne sait toujours pas ce qu’il est devenu…
(Voir sur ce blog, Antoine, l’enfant oublié)

Et, coïncidence des dates, hier 25 mai, c’était la journée mondiale des enfants disparus. D’après le commissaire Frédéric Malon (le chef de l’OCRVP**), le nombre de disparitions inquiétantes a franchi pour la première fois la barre des 10.000 (10.846) l’année dernière – dont 500 mineurs. Et pour 304 de ces mineurs, il s’agit d’une affaire criminelle. Certaines ont été résolues, mais au premier janvier, pour 77 enfants, on ne sait pas…

La Commission européenne vient d’adopter un numéro d’appel d’urgence pour les enfants disparus, le 116 000. Bientôt l’indicatif 116 sera utilisé pour d’autres services sociaux. Les États ne sont pas tenus d’assurer lesdits services ; ils peuvent être délégués à des organismes privés.

Ainsi pour la France, c’est l’Institut national d’aide aux victimes et de médiation (Inavem) qui assure (24h/24) l’écoute aux familles ; numéro-enfants disparus-116000.jpgtandis que la Fondation pour l’Enfance prend en charge l’orientation vers les administrations et les associations spécialisées.

Le 116 000 est opérationnel depuis le 25 mai 2009.

Outre-Atlantique, les Québécois sont très sensibilisés à ce problème, avec 17 disparitions signalées chaque jour. (dans 63 % des cas, l’enfant est localisé dans les 24 heures).

Pour Mme Pina Arcamone, responsable de l’association Enfant-retour Québec, un enfant disparu devient la responsabilité de toute la collectivité et il faut que le public se sente concerné. Ce qui importe c’est d’obtenir des indices. Plusieurs dossiers ne progressent pas faute d’information ou d’une simple piste de départ.
Elle pense qu’il est nécessaire de discuter de ce risque avec les enfants, pour qu’ils soient conscients des situations dangereuses.

Personnellement, je partage cette analyse :
– Sensibiliser les enfants et les personnes qui en ont la garde.
– En cas de disparition, recueillir (très vite) le maximum de détails, de témoignages…, pour lancer les recherches et pour orienter utilement l’enquête.

Et peut-être ne serait-il pas inutile de sensibiliser également magistrats, policiers et gendarmes, en leur rappelant qu’il n’existe qu’une seule certitude : lorsqu’un enfant disparaît, ce n’est jamais une enquête ordinaire.
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* Blog sur la disparition d’Antoine.

** L’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a été créé en 2006. Il est chargé de coordonner sur le plan national la lutte contre les infractions violentes à l’encontre des personnes. Composé de policiers et de gendarmes, il a repris en compte les missions initialement dévolues à l’office central chargé des disparitions inquiétantes de personnes (OCDIP).

10 Comments

  1. Vérité

    Et nous n’avons toujours sur cette disparition !

  2. Arnaud

    @janssen j-j : a quoi tu sers ?

    Que vos capacités intellectuelles vous empêchent de comprendre le contenu de ce blog est un fait, mais il est inutile de vous en prendre à son auteur…

    « Il y a toujours un moment où l’on ne comprend rien à l’exposition des faits statistiques : comment sait-on que pour 305 mineurs sur 500, il s’agit d’une affaire criminelle ? »

    Si on retrouve des traces de sang, de lutte, des vêtements, des témoignages… faites marcher votre cervelle !

  3. janssen j-j

    300 enfants semblent être victimes de “soustraction délictuelle” (si vous me permettez l’expression)!!!!!!

    Laissons donc aux 300 victimes apparentes de nos bouillies statistiques respectives, le soin d’apprécier par elles-mêmes leur statut de « soustraits délictuels » par la Péhène.
    Peut-être y en aura-t-il quelques unes à revenir d’elles-mêmes au bercail, il paraît que les blogs font parfois des merveilles à ce sujet.

  4. Péhène

    Janssen, les statistiques sont parfois difficile à décrypter, mais avec vous cela devient vraiment insurmontable vu la bouillie que vous en faîtes. Ce qu’il faut peut-être retenir de ces chiffres, c’est que environ 300 enfants semblent être victimes de « soustraction délictuelle » (si vous me permettez l’expression). C’est juste pour avoir une première approche quantitative de ce phénomène qui préoccupe beaucoup Georges Moréas (en effet il doit y avoir un peu d’affect dans tout ça).

  5. titi

    « Toute disparition n’est pas un drame ,mais beaucoup de drame commencent par une disparition »
    Le départ de l’enquête est primordial ,quelle que soit l’enquête et forcement un peu plus quand c’est un enfant
    Privilégier forcement l’enlèvement aurait peut être empêché de retrouver vivant aprés une première nuit dehors ,ce petit enfant caché dans un buisson, très tard le soir ,car, si un appel à témoin est lancé, il y a toujours quelqu’un qui va ,de bonne foi, dire qu’il a vu le petit vivant et là ,je ne sais si ce pompier ou policier aurait persévéré si tard
    Ce n’est souvent, qu’après coup que l’on peut regretter
    Mais la rigueur veut que l’on commence par l’environnement de l’enfant disparu. La majorité des solutions (positives ou négatives) se trouvent là et il est difficile d’y revenir après « coup »
    Les alertes déclenchées ont toutes été un succès avec les enfants vivants
    Il faut souhaiter que cela continu et que des indices ou des témoignages permettent de donner des réponses à toutes les enquêtes en cours
    Des réponses ont été trouvées plus de vingt ans après les disparitions
    Tous les parents continuent à espérer une réponse , un jour

  6. GMoréas

    @ Flo
    J’ai eu l’occasion de participer de près ou de loin à une dizaine d’affaires d’enlèvements – mais jamais concernant un enfant. Dans tous les cas, on s’interroge sur la famille, l’entourage (je crois que les psys ont un mot pour ça)… Et parfois, il faut le reconnaître, on perd un temps précieux. En raison de l’impression laissée par les premières constatations, l’affaire de la petite Maddie est un contre-exemple.

  7. janssen j-j

    « le nombre de disparitions inquiétantes a franchi pour la première fois la barre des 10.000 (10.846) l’année dernière – dont 500 mineurs. Et pour 304 de ces mineurs, il s’agit d’une affaire criminelle ».

    Il y a toujours un moment où l’on ne comprend rien à l’exposition des faits statistiques : comment sait-on que pour 305 mineurs sur 500, il s’agit d’une affaire criminelle ?

    « Certaines ont été résolues, mais au premier janvier, pour 77 enfants, on ne sait pas »…

    Qu’est-ce qu’une affaire de disparition résolue ? Si on a retrouvé les enfants, peut-on nous expliquer si l’affaire dite « criminelle » l’était réellement, oui ou non. Est-ce qu’une simple fugue causée par des parents insupportables doit être a priori considérée comme une « affaire criminelle » ?
    Et si, par ailleurs, l’on ne sait rien des 77 autres, veut-on dire exactement : qu’elles ne sont pas a priori « criminelles » ou que l’on n’aurait pas encore retrouvé les enfants ?…

    Un peu de rigueur ne nuirait pas à ce blog. Hélas, le conditionnement aux affects y paraît toujours plus important qu’un souci minimal d’objectivité. C’est l’époque qui veut ça, que voulez-vous y faire ?

  8. galou

    Mes parents m’ont souvent laissé sous la surveillance de mes soeurs ainés qui avaient 9 et 10ans. il ne m’est jamais rien arrivé.
    la différence entre l’époque de mon enfance et maintenant c’est la médiatisation de tous les cas de disparition mais aussi les tentatives d’enlèvement aux portes des écoles. pourtant il ne faut pas oublier que 80% des coupables se trouvent dans la cellule familiale de la victime

  9. grandmaman

    Je suis du même avis que Flo.
    J’ai deux enfants de plus de 35 ans que j’ai élevés seule et un petit-fils. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de les laisser seuls, à 6 ans (!!!!) pour aller au restaurant ou même faire des courses. Il en est de même pour ma fille.

    Les parents sont très souvent négligents, ils ont des enfants mais ne veulent pas que ceux-ci les empêchent de profiter de la vie.
    Bien sûr, le fait que les familles sont éclatées et que les grands-parents ne sont souvent plus là pour s’occuper des petits ne facilite pas les choses. Mais quand on a des enfants, il faut assumer et renoncer aux sorties, du moins tant qu’ils sont petits. et puis il y a des baby-sitters !
    Quand on laisse ses enfants jouer dehors, dans une cité, il faut quand même les surveiller, ne serait-ce que pour contrôler leurs fréquentations, et éviter des accidents. C’est trop facile de compter sur les autres pour ça.

    Malheureusement, quelles que soient la compétence et le dévouement de ceux qui effectueront les recherches, ils ne sont pas tout-puissants…

  10. Flo

    Vous laissez souvent un gamin de 6 ans (à l’époque) seul à la maison le soir? J’ai 27 ans, je vais être papa. C’est de l’inconscience. Ne serait-ce qu’au niveau des dangers ménagers et même pour 1 heure.

    Question à l’auteur du blog : avez-vous déjà travaillé sur ce type de dossier durant votre carrière? Si oui, comment se gère la partie soupçon sur les parents. Je mets en corrélation ce dossier avec l’affaire Maddie qui lui ressemble.

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