Rouvrir de vieux dossiers : ce n’était pas prévu dans les missions dévolues aux réservistes de la police, mais certains retraités ont trouvé là un créneau particulièrement valorisant. Ils ne sont que quelques-uns à ce jour, mais l’idée semble faire son chemin, et leur nombre pourrait bien augmenter rapidement. Les « vieux » ont le profil pour ces recherches : ils ont des souvenirs réels (et non informatiques) d’affaires anciennes ; ils sont hors de la pression quotidienne, du flux tendu que connaissent les services de police ; et enfin, ils ne coûtent pas très cher.
L’initiative en revient, me semble-t-il, au patron de la Brigade de protection des mineurs. En effet, peu après qu’il ait pris la direction de ce service, en 2008, le commissaire divisionnaire Thierry Boulouque a recruté une policière retraitée, une ancienne de l’Antigang, pour piocher dans les archives.
En trois ans, notre Lilly Rush a passé plus de 700 dossiers au peigne fin, nous dit la journaliste Danielle Rouquié, dans son livre Brigade de protection des mineurs, aux éditions Jacob-Duvernet. Pour en conserver une trentaine qui font l’objet d’une nouvelle enquête. C’est ainsi qu’à mi-mai, l’auteur d’un viol et d’une agression sexuelle sur un mineur a été arrêté, plus de dix ans après les faits. Confondu par des traces ADN qui n’avaient pu être exploitées à l’époque.
Il faut dire que l’allongement de la durée de prescription, concernant les crimes et les délits contre les enfants, peut rendre les recherches anciennes particulièrement fructueuses. Alors que l’activité des policiers est sans cesse évaluée, et chronométrée, c’est important. On peut ainsi remonter trente ans en arrière, voire plus (sauf faits prescrits avant la loi), suivant l’âge de la victime. Et si les témoignages anciens sont à prendre avec prudence, la police scientifique a fait tant de progrès que tous les espoirs sont permis. En fait, les enquêteurs qui remontent ainsi le temps se heurtent au problème de la conservation des scellés, et notamment des prélèvements biologiques. Il y a quelques dizaines d’années, il n’était pas question d’un fichier génétique, néanmoins, le moindre élément : sang, sperme, cheveu…, était soigneusement conservé, car susceptible d’être utilisé pour une comparaison. On ne pouvait pas désigner un coupable, mais il était possible de confirmer ou d’infirmer la responsabilité d’un suspect.
Aussi, je suppose que nos parlementaires n’ont pas demandé l’avis des policiers et des gendarmes lorsqu’ils ont voté la loi sur les autopsies judiciaires. En effet, ce texte, applicable depuis le mois de mai, prévoit que, « lorsque les prélèvements biologiques réalisés au cours d’une autopsie judiciaire ne sont plus nécessaires à la manifestation de la vérité, l’autorité judiciaire compétente peut ordonner leur destruction. » Bizarrement, cette loi fait suite à la destruction intempestive d’éléments dans l’affaire dite des « disparus de l’Isère », ces neuf enfants probablement assassinés. Mais voilà, la conservation de ces « scellés humains » coûte cher, car les hôpitaux se font payer pour les garder.
En prenant cette décision de détruire des prélèvements biologiques, on ferme donc la porte à toute nouvelle recherche, sans se soucier de savoir si des techniques plus sophistiquées pourraient demain voir le jour.
Et qu’en est-il des autres scellés ? Toutes les précautions sont-elles prises pour les conserver ? On se souvient de l’affolement lorsqu’on s’est aperçu que certaines pièces du dossier de l’affaire Boulin avaient disparu ! Il aura fallu un mois pour les retrouver – au Palais de justice de Paris, alors que l’enquête concernait le tribunal de Versailles. Sans commentaire.
Une chose me semble évidente : au fil des ans la société acceptera de moins en moins qu’une action criminelle reste impunie. Et il est vraisemblable que les délais de prescription, qui se sont déjà bien rallongés dans plusieurs domaines (terrorisme, trafic de stupéfiants…), seront appelés à disparaître, comme c’est déjà le cas en matière de crime contre l’humanité. Un projet de loi circule d’ailleurs pour rendre les crimes sexuels commis sur des mineurs imprescriptibles. Un dossier non résolu ne sera donc plus jamais fermé.
Et il reste à la justice française à franchir un pas de plus : accepter de remettre en cause un jugement définitif. Ce qui n’est pas évident. Le rejet de la révision du procès de Dany Leprince, condamné pour les meurtres de son frère, de sa belle-sœur et de deux de ses nièces, en est un exemple. Les juges ont estimé que de nouvelles traces ADN et de nouveaux témoignages n’étaient pas des éléments nouveaux « de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné. » Alors qu’aux États-Unis, 266 condamnés (certains à mort) auraient été innocentés grâce à un test génétique. Existerait-il plus d’erreurs judiciaires de l’autre côté de l’Atlantique ?
Les juges ne sont pas des oracles. Lorsque deux cours d’assises rendent des décisions opposées, comme dans l’affaire contre Patrick Dils (condamné puis acquitté) ou Maurice Agnelet (acquitté puis condamné), c’est que l’une des deux s’est trompée.
Allez, un petit espoir… Il y a quelques années, le propriétaire d’un chien a été condamné car celui-ci n’était pas stérilisé, comme le prévoit la loi pour les chiens de 1ère catégorie. Il s’agit d’un délit. Le propriétaire décide alors de faire « expertiser » son animal de compagnie. Le vétérinaire conclut que celui-ci est morphologiquement proche du labrador et qu’il n’entre nullement dans la catégorie des chiens dits dangereux. Avis confirmé par l’expert désigné par la Commission de révision. Ce nouvel élément, inconnu des juges lors du procès, était donc de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné. Et le jugement – pourtant définitif – a été annulé.
Comme quoi la justice peut reconnaître ses erreurs. Et si l’on se penche sur un vieux dossier, il faut accepter de le lire dans les deux sens.
97 réponses à “« Cold Case » à la française”
Par définition, un blog est une forme d’expression publique, visible par tous.
De ce fait, toutes les personnes qui y participent, sont priées de donner la source exacte de leurs affirmations ( date, langue, référence,numéro etc etc)
bonjour, ellissima: je crains, faute de liens suffisants (les modérateurs peuvent bloquer un commentaire ayant plus de 2 liens internet, pour tenter de filtrer le spam) de ne pas pouvoir exaucer votre prière;
cependant, votre définition d’un blog est différente de celle que donne wikipédia (du moins en anglais, espagnol, français et allemand : il y a des boutons pour passer d’une version à l’autre, la version allemande semblant la mieux construite) : un cybercarnet peut très bien être hébergé dans un intranet, et accessible en lecture pour un nombre très réduit de personnes….
En plus, il est impossible, dans certains cas, de donner une source (au sens scientifique, pas journalistique) exacte (ex: quelqu’un qui fait référence à son experience, qui ne peut pas être numérotée).
En passant, l’utilisation de « par définition » fait partie du jargon mathématique qui tente de faire autorité: ceci mène à de savoureux chefs d’oeuvre, tels que
« Les juges devraient être recrutés dans les
filaires
des sciences et non pas chez les littéraires. »
Quant on fait une recherche wikipédia sur filaire, http://fr.wikipedia.org/wiki/Filaire on arrive à
« Le filaire est un ver parasite », et, en appofondissant un peu la recherche (traduction pompeuse de chercher la petite bête), on peut determiner une origine de l’enflure des chevilles http://fr.wikipedia.org/wiki/Filariose_de_Bancroft assez hideuse (mais l’intellectuelle est la pire et n’est pas cantonnée au îles du Pacifique)
Cher Monsieur ou Madame ou Mademoiselle,
Les recherches que vous faites sur Internet donnent parfois des résultats aberrants,sachez que le résultat de ces recherches est basé sur l’intelligence humaine et artificielle,d’où le nom d’indexation et de langage documentaire et de hierarchie, termes que j’ai étudiés il ya longtemps
Oui, je constate que sur ce site , il ya plein de chef-d’oeuvre linguistiques et des commentaires hors-sujet, alors qu’il s’agit d’un sujet grave, à savoir les dossiers non-élucidés, les « cold case », qui peuvent faire aux sujets dits sensibles froid au dos.
( Et, pour rire, j’ai vu une fois une personne lire un magazine « Détective », en transpirant beaucoup, LOL).
Quant aux juges, ils ont d’excellentes facultés rédactionnelles, le code pénal et civil à la main, etc
Reste à savoir si le droit est une science exacte
@pate d’eléphant
Normalement, wikipedia vérifie (et dans les liens que je donne ou suggère, c’est à peu près sûr; le détail de leurs astuces importe peu) la teneur de ce qu’ils diffusent….
Savoir si « le droit est une science exacte » aurait un sens si les juristes revendiquaient le statut de science pour le droit…
Sinon, la question n’a *exactement* aucun sens….
Quant à massacrer un sujet par de fines plaisanteries ou des approximations intellectuelles particulièrement hideuses, je revendique le droit de les reprendre et de les mettre dans leur con texte, (et wikipedia, section medecine n’a pas l’air mal dans ce cas).
Bonjour @ver de terre
Oui, lisez donc les réactions qu’on m’adresse:
– un lien envoyé par Froid de Canard, avec les mots:bitch, angry,life or death, etc( le 9 aout)
-la pire intellectuelle
– iles du Pacifique
Merci
La recherche de la vérité qui peut déboucher sur la déculpabilisation de certains, sur la Vérité pour les familles, taraude aussi bien des juges, comme des enquêteurs motivés, partout dans le monde quelles que soient ses origines , ses convictions, ses croyances, car l’incertitude ne sert que les agresseurs, ici comme ailleurs …
« Theodore Robert Cowell Bundy, mieux connu sous le nom de Ted Bundy, a été exécuté sur la chaise électrique le 24 janvier 1989 en Floride pour les meurtres avoués de 36 femmes. Mais 22 ans après son exécution, la police fédérale américaine continue à mener des analyses pour déterminer si sa liste de victimes n’était pas en fait plus longue »
Péhène@
Je ne sais pas s’il y a plus d’erreurs outre Atlantique, prés de 300 personnes déculpabilisées grâce à l’ADN et des dossiers résolus grâce aux fichiers d’empreintes génétiques Certaines étaient dans le couloir de la mort
Ils doivent avoir un bon système de conservation des scellés, car il y aurait des cas de prés de 31 ans, 35 ans de prison… en plus des paramètres de la taille du territoire et du nombre de résidants
Il y a aussi, je crois, une approche différente de la réalité des faits: avec du mieux et… du moins bon que nous, comme toujours…
Chaque dossier résolu est un succès pour ceux qui s’y sont investis, pour la Justice, pour ceux qui peuvent en bénéficier, pour la mémoire de la victime, pour leurs familles qui attendent la vérité et un espoir pour toutes les autres, en démontrant que l’on peut y arriver …
PS, les morts, eux, ne peuvent plus parler, non plus
@ellissima:
voilà ce qui peut se passer si la police scientifique se trompe
http://angryblackbitch.blogspot.com/2010/08/life-or-death-by-numbers.html) compte , à la suite de manipulations douteuses (malhonnêtes vraisemblablement ) de pièces à conviction biologiques (acceptées sans trop se poser de question comme « avérées » par 200 jurys) :
* 3 morts, déjà éxécutés et innocentés à titre posthume (ça peut soulager leurs familles)
* 4 personnes, en attente d’éxecution ou d’être innocentés (normalement, l’éxécution est suspendue dans ce cas); je suppose qu’elles ont fait de beaux rêves et mené une vie enviable…
* 190 personnes, condamnées à de longues peines pour meurtre, en attente d’être innocentées; l’une est sortie un an après, et, fort civilement … a fait un procès…. http://www.huffingtonpost.com/2011/06/30/north-carolina-crime-lab_n_887516.html (vu le nombre réduit de liens des blogs du Monde, je peux vous signaler que le dernier article lie … vers le site Internet de la commission nord carolinienne chargée d’innocenter, parfois avant refroidissement définitif, les cas litigieux ….).
Le comportement bizarre de ce laboratoire n’a peut être rien à voir avec la science (la volonté de plaire au procureur? de lutter contre la criminalité) et les ennuis liés à la manipulation de preuves biologiques sont connus sur des milliers de kilomètres (le premier lien que je vous ai donné, de St Louis, citait un article de San Francisco) et constituent un scandale qui dure depuis au moins un an…
et que se passe t il si la police scientifique se trompe ( l’erreur est humaine)?Elle aussi, est-elle liée par le secret, tout comme les avocats?
Et les preuves n’existent plus?ou se sont « perdues »?
Car, en plus, certaines sciences ne sont pas EXACTES et certains faits sont appliqués à tort et à travers
LES ABSENTS ONT TOUJOURS TORT
Georges Moréas :
« Existerait-il plus d’erreurs judiciaires de l’autre côté de l’Atlantique ? »
Bien difficile de répondre à cette question. Il faut néanmoins espérer que notre système judiciaire, qui, bien que largement décrié ces derniers temps, ne semble pas si mauvais ou moyenâgeux que cela, permette d’en limiter le nombre.
Cela dit, des erreurs judiciaires il y en a quelques unes. Il suffit de regarder ne serait-ce que les arrêts des cours d’appel, infirmant les jugements de premier instance, ou les décisions de la Cour de Cassation cassant ces mêmes arrêts. Et je ne parle pas des auteurs avérés de délits (souvent « politico-financiers ») qui bénéficient, pour des raisons qui nous échappent plus ou moins, d’une très grande magnanimité de la part des autorités judiciaires… parce que les erreurs judiciaires, c’est aussi bien un innocent condamné qu’un coupable relaxé.
+1
Mais je ne recommence pas le débat.
@tijuriste
J’ai relevé une petite erreur. Apparemment personne ne l’a relevée mais je peux me tromper.
Pour la prescription de l’action publique c’est :
Contraventions : 1 an
Délits : 3 ans
Crime 10 ans.
Et des cas particuliers comme les crimes sexuelles sur les mineurs, dont la prescription commence à la majorité de la victime.
^^
@ Pehene
Sans doute influence par le President de la Cours d’Assises
j’ajoute encore une réflexion quant à l’affaire de Spaggiari( le casse du siècle)
Puisqu’on y lit que ce mec s’est promené jusqu’au Japon ( il fichait quoi, la-bas?),je pense que c’est fichu de faire des investigations la-bas, car il ya eu un tremeblement de terre
Je pense aussi à une autre possibilité;peut -etre, il a fait des gosses quelque part, qui portent son nom, ou alors, il ya, peut-etre des ayant-droits, quelque part, son -ex copine, par ex, qui a hérité de son compte bancaire, si bien garni?mais tout ça exigerait des recherches trop longues, de toute évidence, je ne pense pas que ça vaut le coup, si longtemps après
Mais ça permetterait de récupérer le fric du « casse »
Aussi, on pourrait vérifier QUELS coffres ont été cambriolés, et les conséquences de ce vol:les auteurs de plaintes, etc
Sinon, sait on qui est venu aux funérailles de Spaggiari?
Peut etre, on peut savoir qui dépose les fleurs sur sa tombe, si c’est le cas, le jour de Toussaints?le reste, je ne sais pas
Il faut aussi demander aux avocats qui doivent savoir…
Je doute, en raison du secret qui les lie, qu’ils vous disent quoi que ce soit.
@ Georges Moréas
« Un projet de loi circule d’ailleurs pour rendre les crimes sexuels commis sur des mineurs imprescriptibles. »
Pour être adopté au printemps 2012, en tout cas avant le 22 avril ?
« Lorsque deux cours d’assises rendent des décisions opposées, comme dans l’affaire contre Patrick Dils (condamné puis acquitté) ou Maurice Agnelet (acquitté puis condamné), c’est que l’une des deux s’est trompée. »
C’est donc que l’un des deux jurys populaires s’est trompé !
Pas forcément, le jury est encadré, conseillé par des magistrats.
C’est qu’il s’est trompé en pensant que les magistrats professionnels avaient les clés du procès ou en s’en remettant à ces derniers.
Le Code de procédure pénale dans ses articles 355 à 368 précise la manière d’opérer pour le Président, les magistrats ainsi que les jurés. Comme le délibéré est secret, je vous laisse deviner la suite.
Dans le but de désencombrer les greffes, la loi du 23 juin 1998 permet de détruire les scellés dans un délai de 6 mois après la décision de la dernière juridiction, soit le rejet du pourvoi en cassation. De ce fait, la Cour de Cassation dans son rapport annuel de 2007 fait état de ce « très grave inconvénient lié à la destruction des scellés » dans le cas de procédures de révision des condamnations pénales. C’est un OBSTACLE IRREMEDIABLE pour les investigations à mener dans les affaires récentes comme celles de Patrick Dils et Dany Leprince.. Personne n’évoque la conséquence directe de cette décision: l’erreur judiciaire ne peut plus être démontrée, contrairement aux USA.. Quand est-ce que nos Législateurs se réveilleront pour réfléchir à ce problème voté au pays des droits de l’homme?
Notre société se réforme, c’est normal. Comme citoyen, je ne peux agir que lors des élections. Mais je peux ne pas être en accord avec ce qui se passe. Que des retraités aident bénévolement des personnes dans la difficulté, c’est parfait. Par contre que des retraités soient rémunérés pour effectuer un travail, même s’ils sont irremplaçables, ils sont à la retraite, qu’ils y restent. Nous avons quelques millions de chômeurs, alors aidons les et qu’ils travaillent.
« Cold case », oui, encore l’influence américaine avec les feuilletons qui envahissent notre quotidien……
Depuis les années 1980, la police technique s’est étoffée. Il est nécessaire de la compléter avec des scientifiques….
Sur une scène de crime, les traces biologiques doivent être analysées. Dans le cas contraire il y a risque de pollution. Conserver des prélèvements biologiques dans un congélateur demande une surveillance accrue et une gestion sans faille.
« Par contre que des retraités soient rémunérés pour effectuer un travail, même s’ils sont irremplaçables, ils sont à la retraite, qu’ils y restent. Nous avons quelques millions de chômeurs, alors aidons les et qu’ils travaillent. »
Il peut être difficile de remplacer un retraité (qui a de l’experience, est insensible aux pressions : « je vas te coller à la retraite d’office » ne peut pas avoir de poids sur lui) par un jeune chômeur, apte à saisir l’Air du Temps et qui accorde trop de poids à l’informatique et à des formes de raisonnement ultra simplistes….
De plus, la connaissance des pratiques d’il y a 20 ans et un recul critique fait que, dans le cadre du sujet, des retraités peuvent être précieux… (un peu, si une analogie a quelque valeur, comme le bug de l’an 2000 : les sociétés de se(r)vices informatiques ont dû faire venir des retraités pour comprendre ce qui avait pu être codé -à l’époque, ils n’avaient pas le choix …-, et tenter d’y remèdier).
Je veux bien concéder que mon argumentation, si elle était généralisée sans recul, verbeusement et pompeusement (il existe un exemple de généralités abusives) , contribuerait à compliquer la vie des jeunes (qui est plus compliquée que dans les années 70, avec très peu d’espoir) et générerait une délinquance juvénile bien compréhensible, mais le cas traité ici n’est pas généralisable (un cas l’est il?)
il me semble qu’il est essentiel de laisser la possibilité à la Justice de se faire quelque soit le temps. Donc, il est bon que l’on envisage de créer un service qui reprendrait les vieilles affaires. Quant aux stockage des preuves, pourquoi ne pas créer une entité unique de stockage par région et ne plus passer par des intermédiaires. Car qui dit intermédiaires induit automatiquement à un risque plus grand de perte des différents éléments.
BRAVO LES ANCIENS PAS DE PRESCRIPTION POUR LES CRIMINELS EN TOUT GENRES MERCI A VOUS
1) Il n’est certes pas possible de demander que le juge fasse des années de science avant de commencer son droit mais, au moins, qu’il soit recruté parmi les élèves « matheux ». De mon temps celui qui n’était pas en mesure de comprendre les maths était orienté vers les sections littéraires. Je suis toujours demandé comment mon camarade qui ne comprenait pas un problème de mathématique pouvait plus tard être le mieux placé pour juger les autres.
2) Mon attaque vise la formation du juge et surtout la conception de la justice qui se complaît dans la non-reproductibilité. Le pilote d’avion ne doit pas avoir au choix deux procédures pour répondre à la même situation. La justice vit avec des systèmes en contradiction les uns avec les autres sans jamais les dénoncer ni tenter d’y remédier.
Exemple : la Cour de cassation dispose de deux principes. Le premier est que le juge du fond apprécie la valeur et la portée des preuves, le deuxième est que le juge du fond doit mener les investigations utiles. Ainsi, pour un cas donné, personne ne peut savoir à l’avance si le juge va mettre en avant le premier ou le second principe !
Nous en arrivons alors à la situation qu’il n’existe aucun expert qui puisse prédire efficacement le résultat d’un procès. Cela NE VOUS DERANGE PAS Alex ? De ne pas savoir si Pasqua sera acquitté ou non, si Villepin aura ou non une intelligibilité ? si le berger corse sera ou non condamné ? A votre tour de m’indiquer UN SEUL CAS médiatisé où la connaissance du droit permettait de dire de façon certaine dans quel sens serait la décision.
Alors, messieurs, un peu de décence. Vous ne supporteriez certainement pas des autres professions ce que vous autorisez à vous-mêmes : la non-reproductibilité. Médecin, laboratoires pharmaceutiques, gestion des risques, construction de barrages et de centrales nucléaires etc. qu’en serait-il si personne ne pouvait prédire leurs actions…
Erreur de manip, je répondais à AlexO | le 08 août 2011 à 01:25
Il qui me fait le coup des deux cas qui ne sont jamais identiques, comme si deux malades étaient toujours les mêmes ou si les incidents de pilotage d’un avion correspondaient toujours à la même panne.
Il donne une illustration du manque de remise en cause de la justice par elle-même. Mais on le savait en regardant les procédures de révision.
@ untel le 08 août 2011 à 09:09
Les décisions judiciaires sont d’une manière générale relativement prédictibles… lorsque l’on a intégré certaines données spécifiques à la matière… et même si ces décisions reposent (et c’est heureux) sur la personnalité de l’accusé (ce qui explique en grande partie la disparité des décisions prises).
Reste néanmoins le facteur politique qui, lorsqu’il pointe le bout de son nez dans un dossier, vient tout chambouler. Le fait que vous ayez choisi comme exemples des affaires impliquant des hommes politiques est en cela révélateur. Si vous focalisez par contre votre attention sur les affaires dites de « droit commun », même médiatisées, vous verrez que les choses se simplifient considérablement.
Et reconnaissez que la justice n’est pas le seul secteur où l’influence politique rend la prédictibilité des actions délicate.
J’admets votre réponse.
Il n’empêche qu’elle montre aussi l’absence d’universalité de la justice. Le fait que le droit soit à plusieurs entrées ne s’applique pas, sans doute heureusement, aux actes de délinquance les plus graves. Mais cela choque le scientifique qu’il existe deux poids et deux mesures, vous le comprendrez.
Prenons un exemple. Il arrive qu’un délinquant soit relaxé pour vice de forme. Le droit s’applique alors dans toute sa rigueur (rigueur pour la victime). Mais pensez-vous qu’il serait possible que les avocats de Breivik plaide le vice de procédure pour obtenir une relaxe ? Et pourtant ce sont les mêmes textes…
@ untel le 08 août 2011 à 11:18
« Mais pensez-vous qu’il serait possible que les avocats de Breivik plaide le vice de procédure pour obtenir une relaxe ? »
S’il existe un vice de forme dans la procédure concernant cet individu et si ses avocats font correctement leur boulot, je pense que c’est tout à fait possible.
Non, à mon avis, car le cas échéant une nouvelle loi serait votée pour que ce ne soit pas possible. Et la non-rétroactivité des lois n’est pas non plus un principe universel si un droit fondamental (droits de l’homme) est en question.
« Mais cela choque
le
scientifique qu’il existe deux poids et deux mesures, vous le comprendrez. »
Comme LE médecin pourrait être choqué qu’on traite une gangrène au pied par de l’aspirine, **des** scientifiques (vraisemblablement une majorité) peuvent être très choqués qu’on se serve de leur métier pour dévaloriser un ensemble de professions qui ne peuvent pas prendre des décisions parfaites et qui ne se réduisent pas à l’application mécanique de slogans soumis à l’air du temps,
de méthodologies mal digérées
et de formules adaptées à d’autres cas que le cas traité….
Vous n’avez pas assez bien écouté les commentateurs de foot. Sinon vous sauriez que LE joueur italien est truqueur, LE brésilien habile à manier le ballon, LE sud-africain très bruyant (avec sa vuvuzela), LE britannique très bon joueur de la tête, LE serbe talentueux mais indiscipliné etc.
Et pourtant L’amateur de foot sait tout cela très bien.
Je ne perds pas de temps avec les commentateurs de foot, n’ayant aucun respect pour le « sport » par procuration…. S’en servir comme excuse est révélateur…
@Rôti de Veau
Peut-être préférez-vous la philosophie chinoise au foot.
« Le sage s’instruit sans étudier, en observant les fautes des autres » Lao Tseu
» Le sage se demande à lui-même la cause de ses fautes, l’insensé la demande aux autres. »
« Le sage est méthodique mais pas tranchant,
intègre mais pas blessant, droit mais pas absolu,
lumineux mais pas éblouissant. » Lao Tseu
« Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt. »
@ untel le 08 août 2011 à 11:18
« … Mais cela choque le scientifique qu’il existe deux poids et deux mesures, vous le comprendrez. »
Cela dit, le Justice n’est pas une science.
Quant à l’universalité que vous appelez de vos vœux, elle sera bien difficile à mettre en place. Accepterez vous, par exemple, que l’adultère soit puni, en France, de lapidation ?
L’universalité n’est pas une justice identique dans tous les pays du monde. C’est une justice égale pour tous dans un pays donné (en Europe dans notre cas).
Des décisions qui ne varient pas à la tête du client, selon le talent de l’avocat, d’après les préjugés des jurys et au regard des convictions du juge. C’est d’ailleurs ce que cherche à faire avec le succès que l’on sait la Cour de cassation.
C’est pourquoi j’en appelle depuis le début de ce blog à une « standardisation » de la décision de justice.
La standardisation elle la meilleure façon d’aborder les problèmes complexes. On y perd certes un peu de génie humain, mais la bêtise étant plus répandue que le génie, chacun y gagnera, croyez moi !
Avez vous un théorème fondant votre géniale croyance?
ou, à l’extrême rigueur, une preuve empirique, établie dans des conditions expérimentales dignes de ce nom, que la Standardisation permet d’éviter les erreurs judiciaires présentes, passées et futures?
Ou n’est ce qu’un vulgaire credo dans le dernier truc qui sauvera l’humanité : « Je crois en la standardisation, le dogme tout puissant,unique et indivisible, qui doit s’appliquer mécaniquement à tous les délinquants, quelles que soient les circonstances et qui permet de s’affranchir de toute reflexion, source d’aleas et de fatigue intellectuelle prononcée ».
@ untel le 08 août 2011 à 16:35
« C’est pourquoi j’en appelle depuis le début de ce blog à une « standardisation » de la décision de justice.
La standardisation elle la meilleure façon d’aborder les problèmes complexes. »
Ou de passer à côté de leur complexité.
Honnêtement, et sans chercher à polémiquer, je ne suis pas certain que la standardisation, en tout cas celle que vous appelez de vos vœux, dans ce domaine soit une solution viable (ou alors je n’ai pas compris votre propos, ce qui est possible aussi). Je me répète peut-être, mais la personnalité du délinquant, les circonstances de l’affaire, etc… interfèrent trop. Mais je comprends aussi que l’on puisse dénoncer des traitements bien différents selon que l’on soit jugé à Bobigny ou à Mende.
Effectivement vous avez raison. Je suis le premier à reconnaître le caractère excessif du concept.
Mais il faut sans doute y réfléchir un peu. Je suis convaincu qu’un nettoyage méthodique du code, fondé sur le consensus, servirait la lisibilité de la justice.
Ceci met un point final à ma « conférence » sur la justice. Je suis à l’écoute pour entamer les autres débats introduits par G. Moréas.
PS Ceci met un point final à ma « conférence » sur la justice. Cela s’entend bien entendu avec un sourire 🙂
D’autre part, dans le débat police vs justice, je me range clairement du coté du policier, qui est pour moi logique, déductif, matérialiste et cartésien, face au juge, que je considère comme un « littéraire ».
« e suis le premier à reconnaître le caractère excessif du concept. »
Il existe une différence entre
* un concept, basé sur un raisonnement souvent rigoureux
* et une pseudo-théorie fumeuse, se gargarisant de mots et de notions mal maîtrisées, se nourrissant de faits divers non analysés….
(et, si vos immortelles « pensées » étaient soumises à des scientifiques, quelle que soit leur spécialité, elle rencontreraient un mépris consensuel et mérité)
J’abandonne le débat sur la justice, comme il est dit plus haut. Mais je veux bien poursuivre la polémique si vous me trouvez autre chose d’un peu plus, disons, constructif.
Je pense que mon exposé était loin d’être aussi fumeux que vous le dites. Mais il était iconoclaste, j’en conviens.
J’ai remarqué que les professionnels de la profession ont tant le nez dans le guidon, sont tant imprégnés par l’idéologie ambiante chez eux, qu’ils ne perçoivent plus des évidences que n’importe quel candide remarque. En l’occurrence, le fait que la justice soit une loterie. Un autre internaute avait cette formule : le juge c’est comme le chirurgien, moins on le voit mieux on se porte 🙂
Depuis 2001, au sein de l’Association des Parents d’Enfants Victimes (APEV), un groupe d’anciens policiers et gendarmes dénommé »Vétérans » aide, bénévolement, à maintenir les relations entre les familles des personnes disparues, les enquêteurs, et l’OCDIP (l’Office Central chargé des Disparitions Inquiétantes de Personnes).
Ce groupe contribue à la découverte de jeunes fugueurs mais aussi à la relance d’enquêtes relatives à des disparitions ou des meurtres non élucidés et par la même à la ré ouverture d’informations judiciaires.
Il y a une limite humaine à la recherche de la vérité pour tout le monde : nous fonctionnons tous avec des aprioris et retravailler des dossiers où des anciens collègues ont pu commettre des erreurs, qui sont elles aussi humaines, où aussi, l’on a pu intervenir indirectement, peut s’avérer délicate , amener parfois à avoir une relecture un peu difficile et arriver à émettre d’autres inexactitudes qui peuvent se solder par des douleurs supplémentaires, pour ceux qui attendent désespérément la vérité
L’homme a ses limites, et reconnaître ses erreurs n’est facile pour personne, alors que cela permet d’avancer dans toutes les disciplines et peut permettre d’accepter, si ce n’est pardonner
Il y a toujours un délai de prescription qui n’a pas bougé depuis le code Napoléonien : c’est celui de 10 ans pour les crimes de sang, malgré les progrès techniques et scientifiques …qui ont considérablement progressé et permettent de cibler, comme d’innocenter, les suspects
Ce qui a bougé également, c’est globalement la valeur d’une vie, les sociétés acceptent de moins en moins, que des vies, comme une vie, soient rayées sans comprendre, soient traitées comme des déchets, car chacune est précieuse
Il faut donc espérer des succès dans ces travaux sur ces anciens dossiers, pour ceux qui s’investissent, pour la dignité des personnes assassinées, pour ceux victimes d’erreurs, et pour les familles, qui sans vérité, le « dossier » n’est jamais refermé…
J’ai trouvé quelque part la façon de calculer la valeur d’une vie humaine perdue.
Meme si l’on considère très souvent qu’une mort est irréparable, car les morts ne reviennent plus jamais et ne seront jamais remplacés
@mimi
PS, comprenne qui pourra comment et à qui faire connaitre ce calcul, surtout au bureau de l’aide juridictionnelle
On pourra rechercher les auteurs de crimes plus longtemps, plus sûrement, avec plus de garanties…
On pourra re-juger…
Bien-sûr…
Pourtant, je ne suis pas sûr que l’essentiel de l’acte de juger soit la… justice, justement.
La justice fonctionne pour assurer la paix et l’ordre dans la société, par la répression des crimes, délits, infractions… :
– Que le jugement soit juste ou non, ne change rien quant à la manifestation de l’interdit…
Je veux dire que la justice est aussi efficace, que le jugement soit juste ou non.
Bien-sûr, pour que l’on puisse continuer à croire à la justice, à lui faire confiance, il faut qu’elle nous donne le sentiment d’avoir essayé de découvrir la vérité, et d’avoir jugé en vérité. Et donc en justice.
Est juste, ce qui est vrai.
Par exemple, la condamnation du coupable pour le meurtre qu’il a commis, n’annule le meurtre, mais annonce une menace pour les criminels futurs : le jugement vaut donc pour l’avenir, et non pour le passé, pour qui c’est trop tard.
Je crains qu’avec des moyens d’élucidation plus sophistiqués, on tombe dans l’illusion d’une justice parfaite…
Le progrès réel pourrait être d’éviter mieux de condamner des innocents…
Je suis d’accord avec Jean-Pierre Bernaluzan. Le rôle des juges n’est pas de rendre le monde parfait en y faisant régner la justice, il est de rétablir la paix dans la société en appliquant des règles reconnues par tous. Les juges mérovingiens qui présidaient aux ordalies et aux duels judiciaires faisaient le même métier que ceux qui appliquent la loi à des faits qui ont été prouvés devant eux. Il y a mille ans on croyait au jugement de Dieu. Actuellement on croit à la vérité apportée par la science. Ce sont des croyances. Et la prescription est là pour assurer qu’une variation des croyances ne relancera pas la dispute.
Je ne commenterai pas le fait que la justice serait une perpétuelle parodie, recherchant l’ordre social et non la manifestation de la vérité. J’espère que vous vous trompez mais il y a bien un problème si la question peut simplement être posée (et je ne suis pas loin de partager votre avis).
Je voulais surtout ajouter qu’on ne parle jamais de celui qui se comporte bien, pourtant indirectement concerné. Soyons précis : la justice à pour vocation de protéger les honnêtes gens en punissant ceux qui les menacent, mais aussi de les récompenser de ne pas en avoir fait autant. Lorsqu’un fraudeur du fisc écope d’une amende, le but est de dissuader un autre d’en faire autant, mais aussi d’indiquer au contribuable scrupuleux qu’il a eu raison de payer ses impôts. Si le fraudeur n’était pas sanctionné, le contribuable honnête aurait l’impression que la société le prend pour un imbécile.
@ Jean-Pierre Bernajuzan le 07 août 2011 à 22:12
Excusez-moi mais je ne comprends pas votre phrase :
« Le progrès réel pourrait être d’éviter mieux de condamner des innocents… »
Je voulais dire que la recherche plus poussée pouvait innocenter éventuellement certains accusés…
Je sais ce n’est pas le sujet, mais je ne peux pas résister.
Les faits : Mark Duggan se fait abattre par la police londonienne lors d’une interpellation pour un trafic d’arme présumé. Il y a eu échange de coups de feu. Mais on ne peut prouver que Mark Duggan a tiré. Mais il a pu le faire… ou pas.
Suite à cette mort, qui est dramatique, des émeutes ont éclatés dans le quartier de Tottenham dans la nuit de samedi à dimanche.
Témoignage d’une amie de Mark Duggan : Ce garçon n’était pas violent, il était impliqué dans des trucs mais ce n’était pas un garçon violent.
Comprendre : Il était connu des services mais il n’a pas tiré.
Déclaration du 1er Ministre Britannique : Aucune justification pour les agressions auxquelles la Police et la population ont été confrontées et pour les dégâts.
Comprendre : Faut pas m’emmerder le week-end. Parce que si des émeutes ou des agressions de policiers étaient justifiées, cela se saurait.
Déclaration de Scotland Yard (Leur Beauvau à eux !) : [La mort de Mark Duggan] ne donne pas droit à une minorité de délinquants de détruire les commerces (…) et de voler.
Comprendre : Une majorité de délinquants n’a pas plus de droit, mais je voulais parler de ces « Turcs et autres émigrés » donc le mot minorité est sorti. Quant aux bris de vitrine, pillages et autres vols, ça se sont des délits ! Donc des délinquants commettent des délits ! Je suis un génie c’est pour ça que je suis chef !
L’Europe est en marche, ça se passe tout pareil chez nous. A une nuance près, Beauvau ne parle presque jamais, on envoie les syndicats…
Et oui , la réforme de la médecine légale est passée par la. Antérieurement la conservation des scellés était faite par l’Administration. Maintenant c’est « sous-traité » aux hopitaux (qui ont accepté le deal en croyant trouver la une mane financière). Avec le temps ils ont pris conscience de la charge de travail et des couts induits. Ils ne peuvent pas faire autrement que facturer et à plein tarif. Dans le système antérieur les médecin légistes étaient payés « à la vacation » sur la base des réquisitions. Maintenant ils font partie de la fonction publique hospitalière, ont des grilles d’avancement, des RTT, etc… Bref cela va couter cher à la justice et aux hopitaux. Pour couronner le tout cela induit une désertification de la médecine légale (qui n’est plus concentrée que dans les CHU). Bref on est dans le jeu du perdant perdant !
La médecine légale est une chose, la police scientifique en est une autre. Les CHU gardent les scellés « biologiques » mais pas les scellés « matériels » comme les cordelettes, les lettres…
Les problèmes sont donc toujours les mêmes :
1- La récolte des scellés sur la scène de crime, en évitant la pollution.
2- Le transport et le traitement des scellés – certaines analyse ne sont effectuées que sur demande de l’instruction car elles coûtent très cher.
3- L’analyse des données recueillies – certaines sont contradictoires entre elles.
4- La garde des scellés dans le temps. Au moins jusqu’à la clôture de l’instruction, il peut y avoir de nouvelles expertises de demandée. Le plus souvent jusqu’au procès.
Les « cold cases » sont des dossiers qui n’ont jamais eu de procès, parce que l’instruction n’a jamais été close. Elle a été provisoirement fermée parce qu’une nouvelle « affaire » nécessitait le service et que le juge la sciemment enterrée. A ma connaissance, les scellés de ces affaires sont « hors cadre » et donc ils seront conservés au petit bonheur la chance,. Les « biologiques » certainement au CHU, jusqu’au déménagement des réserves de celui-ci. Les « matériels » à la « sciento », s’ils ont de la place.
Pour les affaires déjà jugées, la garde des scellés pour une hypothétique reprise du procès venant d’éléments nouveaux, ou d’une nouvelle technique permettant d’identifier de nouvelles traces relève de la fantasmagorie la plus pure. Aux assises le jugement s’appuie sur l’intime conviction, pas sur la preuve irréfutable, démontrable et non contestable de la Vérité. Sinon, un berger corse en appel ce printemps n’aurait jamais été condamné.
il existe aussi le « bénéfice du doute » dans les affaires pénales, en réponse au commentaire du juriste et latinisant
Ai-je dit autre chose en substance qu’en cas de doute sur la culpabilité, le doute doit bénéficier à l’accusé. Dans l’affaire Dany Leprince il reste des zones d’ombre la science pense le contraire malgré que celui-ci et son entourage sont convaincus de son innocence. Est-ce-que la science deviendra la seule source de preuve irréfragable même s’il reste un doute?
@radicalis
désolé:c’est » feu mon oncle » ou « feu ma tante » mais « mon feu oncle » et « ma feue tante ».Dans le premier cas on est dans un usage adverbial et dans le second dans uns usage ajectival
aDjectival
Bonjour,
Il y a des affaires qui ne connaîtront jamais le moindre éclaircissement. Je pense à l’affaire Villemin et la mort du petit Gregory. Aux Etats-Unis,en revanche il existe la peine de mort. En France nous l’avons abolie. Le recours aux méthodes scientifiques pour établir l’innocence ou la culpabilité d’un individu fera la différence outre-Atlantique. En Fance quelqu’un qui est condamné à tort,certes aura eu sa vie brisée surtout en cas de longue peine,pour autant le recours à la science pour établir l’innoncence ou le contraire deviendra-t-il une nouvelle culture de la justice criminelle. En cas de doute oui,les exemples de manquent pas.Pour autant,lorsque un condamné clame son innocence et que la science démontre le contraire ou bien qu’il subsiste des zones d’ombre malgré les dires des experts le doute profitera-t-il toujours à l’accusé? In pro réa dubio
Pardon de vous contredire, mais la seule formule consacrée est la suivante: IN DUBIO PRO REO
@ellisima
Feu ma tante s’écrit feuE sauf si ma tante en as!
sans rancune et pour rire sans prescription ni limite
s/as/a/….
Raté…. c’est bien « feu ma tante », cf le wiktionnaire si nécessaire…
Et une belle faute sur l’accord du verbe avoir.. pas mal.
Belle article sur cette initiative récente comme quoi, il ne faut jamais désespérer d’autres hommes viendront et changeront les erreurs et les outrances du moment.
Bravo aux commentaires du premier intervenant qui démontre bien l’émoussure de nos systèmes régaliens dans le temps.
Il est urgent de se remettre en cause et de s’adapter à de nouvelles techniques et stratégies.
Bonjour Markus
je suis juste qq qui aime jouer avec les mots, les dictionnaires à la main
Vous me parlez d’un rdv chez un « homme de l’art »?je devine qu’il n’y a pas des femmes de l’art, selon vous?Soyez plus précis, svp dans votre post, mais je n’aime pas les polémiques stériles, ni les bavardages inutiles
N’oubliez pas qu’il ya la liberté d’expression
Je n’achète pas les objets d’ART
C’est au modérateur des posts de m’écrire, pas à vous
Il parle de psy… ça existe au féminin. Markus, ce n’est pas sympa!
Oui si vous voulez « femme de l’art » qui est spécialisée dans son art, dans le lard aussi, un charcutier peut devenir « l’homme de l’art », dans sa spécialité, donc un ou une spécialiste. Le reste est sans fondement.
mais encore: aux USA, les sapeurs-pompiers s’appellent FIRE MAN.
On peut aussi rédiger les courriers en écrivant « feu ma tante ».
Et, dans la rue, vous pouvez demander » auriez vous du feu? », en précisant expressement, » ce n’est pas chez moi », pour ne pas affoler les gens qui fument les cigarettes, comme moi, parfois dans la rue
ellissima, tu es hors sujet alors explique nous ton problème ou prends un rdv chez un homme de l’art.
suite: avant que la police secours arrive, en BRULANT les FEUX rouges,le plan des rues à la main, en se trompant parfois de numéro, j’imagine
Vous voyez un peu, dans la langue francaise il ya beaucoup d’expressions comportant le mot » FEU »
Il y a aussi un livre pour les enfants, intitulé « les allumettes suédoises »
Le soleil se lève et se couche partout, partout, pas seulement au Japon.
Tout le monde le sait qu’il ne faut pas jouer avec le feu
Mais aussi, s’il vous arrive quelque chose dans la rue, il parait que c’est mieux de crier » Au feu! Au feu! », plutot que de crier « Au secours! », avant que la Police secours arrive.
C’est parce que si vous criez « au feu », ce sont les pompiers qui arrivent… Moyen plus efficace au XXIè siècle: le téléphone mobile! Pompiers= 18, Police-secours=17, à savoir par coeur, quelques secondes peuvent compter.
« Cold case »?why « cold »?Ca devrait s’appeler « brulant »( it’s one of the BURNING issues today), grace à vous,Le Monde.
Moi, je n’ai pas froid aux yeux.
Il faut que je vérifie sur Internet la prescription des crimes que vous ne précisez pas encore ( on peut télécharger le Code Pénal, mais ça prend trop de mémoire sur mon vieil ordi)
les prescriptions seront plutot dans le code de procédure pénale ! allez un peu d’aide c’est en ligne sur légifrance.
sinon le principe est simple :
la prescription est de 1 an pour les crimes
5 pour les délits
10 pour les crimes !
oups contravention ! 1 an pour les contraventions ! je tape trop vite
LOL,LOL, moi, j’ai 59 ans!!!
Concernant la conservation des scellés, il y a toute une logistique de l’archivage, cela prend de la place…Il y a eu une réforme de la médecine légale en début d’année, le volet « biologie » , entre autres, a été complètement zappé , sans compter cette loi sur les autopsies .
Bref,on n’a pas fini de jouer « Mac Gyver » plutôt que « les Experts » en police scientifique et en médecine légale en France.
Texte très riche qui appelle plusieurs remarques.
Que les prélèvements biologiques restent utilisables pendant de nombreuses années (c’est sur ce point une confirmation pour moi).
Que les députés sont souvent irresponsables en matière de science et de police, comme lorsqu’ils interdisent les parabènes ou lorsqu’ils autorisent la destruction de prélèvements biologiques (je suppose dans le cas où une condamnation définitive est prononcée ou un délai de prescription échu). Cela ne permettra plus la révision d’un jugement erroné ou la réouverture d’une vieille affaire (cf ci-dessous).
Que les délais de prescription vont probablement être allongés sous la pression du public. A mon avis, l’établissement de la vérité ne devrait pas être soumis à prescription, cette dernière ne concernant que la condamnation du coupable. Autrement dit, on devrait pouvoir rouvrir n’importe quelle vieille affaire (affaire Dominici par ex.) pour connaître la vérité, même si plus aucune condamnation n’est possible.
Que les juges se trompent probablement très souvent, comme cela est flagrant quand un jugement est inversé en appel. Une des raisons de ce défaut de fiabilité est à mon sens leur méthode fondée sur la parole et la rhétorique – autrement dit sur de la littérature – alors qu’une justice moderne devrait être rendue avec une rigueur toute scientifique. Les juges devraient être recrutés dans les filaires des sciences et non pas chez les littéraires. Une révolution dans la conception de la justice.
Que le chien est le plus merveilleux animal de compagnie qui soit, mais là j’extrapole la pensée de Georges Moréas 🙂
« une justice moderne devrait être rendue avec une rigueur toute scientifique. Les juges devraient être recrutés dans les filaires des sciences et non pas chez les littéraires »
La science elle aussi se trompe et elle n’est pas forcément la garante de la vérité et de l’exactitude, on le voit chaque fois qu’un médecin fait une erreur de diagnostic…
Le droit, c’est d’abord beaucoup de textes, codes, arrêtés, décrets et concepts à méditer, étudier, mémoriser, décortiquer donc je ne vois pas en quoi l’algèbre va aider davantage à cela…
Ce n’est pas le juge qui fait les analyses techniques à ma connaissance et le fait d’être scientifique ne change rien à l’affaire; il vaut mieux que le juge ait de la « jugeote » qu’il soit scientifique ou non.
@Echo et Charles
C’est un état d’esprit.
Le scientifique n’est pas satisfait lorsque le raisonnement n’est pas reproductible, lorsqu’un savant peut obtenir une réponse à une expérience dans son labo et un autre l’inverse dans un autre labo.
Le scientifique ne laisserait jamais perdurer des textes à double sens* qui peuvent être interprétés différemment selon le juge ou selon l’affaire.
C’EST UN ETAT D’ESPRIT qui s’acquière lors des études scientifiques alors que les études littéraires donnent l’illusion que toute cause peut l’emporter si on la regarde d’un certain angle de vue. D’un coté on privilégie la rigueur, même non talentueuse, et de l’autre le talent, même au service d’une mauvaise cause.
*Je reviendrai éventuellement sur ce point fondamental : la justice entretien volontairement le plus grand flou dans sa jurisprudence afin de laisser une certaine liberté au juge du fond, cette souplesse se faisant au détriment de la reproductibilité.
parabène pour les nuls : http://fr.wikipedia.org/wiki/Parab%C3%A8ne
@Geronimo
Oui, les parabènes sont aussi un intéressant sujet de débat, mais qui s’éloigne du thème choisi par notre hôte.
Ce sont des conservateurs. Sans eux un cosmétique serait « pourri » au bout de quelques jours. Les dames n’apprécieraient pas. Il faut donc veiller à les remplacer par d’autres conservateurs ne présentant pas des risques supérieurs (les parabènes ont eux-mêmes remplacé des conservateurs plus anciens considérés alors comme moins sûrs).
Deuxièmement, ils sont incorporés dans de nombreux médicaments tout à fait essentiels. Comme le bateau met du temps à s’arrêter après l’ordre du capitaine, il convient de ménager une période d’autorisation des parabènes permettant aux laboratoires de sortir une nouvelle version de leurs médicaments.
Enfin, les députés ont pris de court les scientifiques en appliquant le principe de précaution avant même qu’ils aient établi les dangers réels des parabènes. Les débats entre scientifiques ne doivent pas être ainsi tranchés par des députés avec la finesse de l’éléphant dans le magasin de porcelaine.
La science aussi interprète de plusieurs côtés; pas de différence entre observateur et observé; pas de vérité objective. Solipsime, seule réalité et la réalité a + de valeur que la prétendue vérité -qui n’est jamais que construction imaginaire, corde prise pour un serpent.
En matière de reproductibilité scientifique:
dans les années 80, mon prof de statistiques citait les performances de médecins évaluées de la façon suivante :
on faisait autopsier un certain nombre de cadavres, et on regardait le pourcentage de diagnostics finaux (établis froidement par deux experts, à tête reposée) qui coincidaient avec le diagnostic initial (fait par le médecin de famille, dans l’urgence)…..
La concordance était de 40% (le but était de faire accepter un taux de réussite faible, en sachant que les médecins ne font pas très bien)….
L’étude, dont j’ai malheureusement oublié la référence, datait des années 70 (pour qu’il puisse la citer).
Un truc aussi bête qu’une simulation informatique peut donner des résultats différents (en utilisant le même code, où les questions de simplification d’équation ne se posent pas) suivant le choix des bibliothèques de calcul (c’est une façon empirique de valider -ou pas- un ensemble de logiciels de calcul intensif fournis par le constructeur). Je ne parle même pas de malfaçons hénaurmes , commises par des naingénieurs, http://en.wikipedia.org/wiki/Pentium_FDIV_bug
qui ont conduit un constructeur informatique à se cacher, tout honteux, dans des boîtiers poussièreux et mal ventilés (« Intel inside »).
Aussi, exiger à grands renforts de majuscules une formation des juges sous pretexte de reproductibilité est tout simplement absurde.
@Froid de Canard
Je vous renvoie plus bas à ma réponse à Alex0 pour un complément sur mon argumentation. La reproductibilité en matière de justice n’est pas un gros mot et c’est la moindre des choses que de la réclamer. Car l’inverse, cela s’appelle l’arbitraire.
Si j’utilise les majuscules, j’évite au moins les qualificatifs désobligeants. Autrement dit, je milite pour plus de majuscules dans nos réponses et moins d’arguments ad hominem. Une autre façon de voir la politesse…
Vous parlez du pourcentage d’autopsies en accord avec le diagnostic du médecin. Cela n’a rien à voir avec la performance médicale. Le médecin ne sait généralement pas de quoi est mort son patient, tout en connaissant le diagnostic de sa maladie, car il ne peut généralement pas de déterminer de quel organe est venue la défaillance finale.
Une meilleure mesure serait d’établir le pourcentage de biopsies en accord avec le diagnostic du médecin. Ce pourcentage serait alors bien meilleur et il n’est pas nécessaire d’attendre la mort du patient pour la faire.
« La reproductibilité en matière de justice n’est pas un gros mot et c’est la moindre des choses que de la réclamer. Car l’inverse, cela s’appelle l’arbitraire. »
Cet arbitraire (si on veut faire une opposition grossière avec la « reproductibilité » susceptible de choquer même un éléphant égaré dans un magasin de porcelaines) se manifeste, actuellement, même dans les techniques qui sont censées garantir la reproductilité la plus absolue ….
Un autre exemple est celui des calculateurs de freinage | changement de vitesse des voitures (codés avec des standards très stricts, ils peuvent nécessiter une reprogrammation: demander aux juges les mêmes performances (voire supérieures) qu’une batterie d’ingenieurs qui ont tout leur temps et qui ont un problème à traiter à la fois nécessiterait pour le moins d’être exempt de toute aberration intellectuelle)
Je note avec plaisir que vous vous permettez de donner des conseils méthodologiques … pour une étude datant de quarante ans! yavaitka-falmlaitkon….
Dommage , mais c’est trop tard, bien trop tard….
Avez vous pensé à postuler pour l’Inspection des Travaux Finis et le Don de Leçons Majuscules?
En période d’économies et de rationalisations, vos talents s’arracheraient à prix d’or….
(alors qu’innocenter quelqu’un , même à titre posthume -cas de la peine de mort aux EU-, est utile pour les familles ; de même, trouver un vrai coupable… et demande autre chose que la manipulation de la touche « shift »)
@Croc de Boucher
***Avez vous pensé à postuler pour l’Inspection des Travaux Finis et le Don de Leçons Majuscules?***
Elle est bonne celle-là. Il y a longtemps que vous ne m’aviez pas fait rire. Il vous sera sans doute beaucoup pardonné pour de court instant de pertinence.
Je vous rappelle quand même que je donnais la leçon à un psychiatre sur la maladie mentale il n’y a pas si longtemps, avant que l’HAS me donne entièrement raison. Peut-être verrons-nous aussi un jour une remise à niveau du droit comme je l’appelle. Une commission qui sera chargée de répertorier les incohérences de notre droit, non seulement pour l’adapter au droit européen, mais aussi pour dépoussiérer les articles qui sont en contradiction les uns avec les autres autorisant deux jugements diamétralement opposés.
@ untel le 08 août 2011 à 11:02
« La reproductibilité en matière de justice n’est pas un gros mot et c’est la moindre des choses que de la réclamer. Car l’inverse, cela s’appelle l’arbitraire. »
Ou la personnalisation de la peine ?
La personnalisation des peines pourrait répondre à des barèmes. Le juge apprécierait moins au pifomètre. Un barème c’est critiquable mais toujours meilleur que le pif de rantanplan (cf supra). L’encadrement de la décision du juge me semble une nécessité absolue aujourd’hui où plus personne ne peut se prévaloir de son expertise. Le mandarinat, c’est fini.
@ untel le 08 août 2011 à 11:44
« L’encadrement de la décision du juge me semble une nécessité absolue aujourd’hui… »
Les décisions judiciaires m’ont l’air d’être prises dans un cadre assez précis. En fait j’ai l’impression que vous réclamez un renforcement de cet encadrement. Mais par qui ou par quoi ?
PS : je pense qu’un juge sera plus enclin à prendre sa décision à l’aide d’un doigt mouillé (permettant de déterminer d’où vient le vent) plutôt qu’en se fiant à son pifomètre.
tous les délais de prescriptions ne vont pas en s’allongeant, un autre projet des placards des législateurs, c’est de faciliter la prescription des ABS.
Erreur de manip. Je répondais au précédent.
Je suis peu d’accord avec vous. La justice n’a pas pour fonction d’établir la vérité mais d’assurer et restaurer la paix sociale. C’est un principe difficile a admettre qui va à l’encontre d’une opinion agitée par les médias mais fondamental. Les prescripitons sont la conséquence directe de ce principe.
La manifestation de la vérité est pour elle un moyen, non une fin. S’il n’y a plus de personne en cause, la société n’a pas a dépensé de l’argent juste pour savoir. Une justice qui dit la vérité est une justice inhumaine. C’est peut être celle de Dieu qui est infaillible mais les hommes se contentent de décisions qui rendent la vie vivable.
En revanche, je serais d’accord pour qu’il y ait une instance d’évaluation de l’efficacité de la justice et donc une évaluation des erreurs judiciaires passées, non pour satisfaire les curiosité du public mais pour tirer des leçons. Je pense également que tant que le condamné est en vie, une révision doit rester possible au delà des délais de prescriptions. Le refus opposé à Dany Leprince est effectivement, nonobsant la question de la culpabilité, choquant.
« Error communis fecit jus », viel adage appris à la fac de droit, L’opinion générale, (même fausse) fonde le droit.
Votre discours sur la reproductibilité est absurde, voire réactionnaire, il n’existe pas deux cas identiques.
Quand à donner une formation scientifique au juge, cela relève de l’idiotie la plus crasse : le juge est un juriste, qui prend sa décision en fonction de ce que demandent le procureur et l’avocat qui ne se contente pas de clamer que son client est innocent, au contraire car l’innocence est présupposée jusqu’à la décision du tribunal qui n’a pas encore été prise, et qui proposent souvent des peines adaptées à un cas qu’il connaissent mieux que le juge, les faits étant souvent déjà établis lors de la tenue du procès (aménagements, sursis avec mise à l’épreuve).
Éventuellement, un expert inscrit pour 5 ans auprès d’une cour d’appel se verra confier une expertise scientifique. Lors de l’inscription, on prête un soins important à ce que le futur expert ait une grande expérience ET soit très à jour dans ses connaissances. Un juge avec un savoir scientifique dépassé depuis 30 ans n’aurait aucun intérêt, et c’est pourquoi on fait appel à des spécialistes ayant une activité principal comme médecin, informaticien, géographe, etc…
La justice est un système complexe d’équilibres, on ne peut pas changer un rôle ou le supprimer sans devoir rééquilibrer l’ensemble et cela doit être murement réfléchis.