Bernard Cazeneuve a annoncé la création d’un service à sa main pour coordonner la lutte antiterroriste. Il s’agirait d’un état-major « opérationnel » rattaché à son cabinet comprenant des représentants des différents services de police et de gendarmerie en charge de cette mission. Et ils sont nombreux.
L’objectif évoqué est de mettre fin à la concurrence qu’ils se livrent. « Il ne doit plus y avoir de loupé ! » a dit le ministre de l’Intérieur. Ce qui sous-entend qu’il y en a eus.
Donc pour harmoniser la ribambelle de services concernés, on va en créer un autre.
J’aime mon pays et ses bizarreries. Et je suis sûr que les Grecs pensent comme moi.
Alors, puisque le mot « opérationnel » est lâché, faut-il imaginer que notre ministre, entouré de fins stratèges, va, depuis un PC secret dissimulé dans les sous-sols, sous la cour Beauvau, diriger des opérations de terrain… « Là, vous me mettez deux voitures de planque… Et le RAID, il est où le RAID, hein ?… Attention les gars, ça chauffe… Intervention ! Intervention ! ». Une sorte de flashback de l’époque où Pasqua et Pandraud s’appropriaient le pupitre radio lors d’une opération de police.
Cela prête à sourire et n’a évidemment aucun sens. Il faut donc en déduire que ce nouveau service sera plutôt en charge de recenser les informations, de les rapprocher et de faire la liaison entre les différents services. Autrement dit de coordonner la lutte antiterroriste.
Ce que fait déjà l’UCLAT. Continue reading
15 réponses à “Lutte antiterroriste : le ministre prend la barre”
Ce serait plus simple de balayer cela et de tout confier à l’échelon fédéral!
Il y à 4 ans déjà que Monsieur Valls demandait à juste titre de bloquer les frontières, à tous les adolescents visant leurs départs vers les pays, où l’on prône les attentas. A ce jour, la Cour Européenne ne prend toujours pas ces responsabilités, ce qui engendre de plus en plus d’actes terroristes avec une très grande facilité.
« un jeu de chaises musicales dans lequel chacun apporte son siège pour être sûr de ne pas rester debout. » …. MERCI…vous éclairez ma lanterne et vous me permettez d’y voir bien mieux dans l’attitude de certains fonctionnaires à mon égard (un ancien président de la république, de petite taille, m’a dit un jour de 1972, avec un regard noir et haineux « toi, je te retrouverai »).
Il l’a dit à bien d’autres…
avec moi, il l’a fait….je ne le verrai pas de mon vivant, mais je vous souhaite d’être là le jour où sera déclassifié le dossier « secret-défense » concernant un certain Pascal Petit. Un scandale sans nom avec du « crime contre l’humanité » à la pelle: enfants-soldats utilisés par la POLICE, arme et toxiques INTERDITS (venant d’un pays du moyen-orient que l’on a pas le droit de critiquer et qui peut TOUT se permettre). Parole d’homme!
Vous avez parfaitement raison Georges. Nous sommes dans le cas typique d’une réaction du genre : « Bandes d’abrutis, je suis votre chef donc je suis plus intelligent que vous et je vais vous montrer comment il faut faire » dont nos technocrates sont coutumiers et qui est très commune dans l’administration. D’où une énième réforme, la création d’un niveau hiérarchique supplémentaire castrateur, une espèce de Maelström du renseignement où tout rentre mais rien ne sort, qui veut tout savoir et qui veut contrôler absolument tout ce qui se fait en la matière. Or, en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, il nous faut deux choses, une simplification à la fois horizontale et verticale et une plus grande implication des échelons subordonnés de terrain. Aujourd’hui, le renseignement monte normalement mais rien ne redescend. Le policier du terrain qui a détecté une menace et qui a fait une fiche ne voit aucune valeur ajoutée à son travail. Il ignore même si son initiative est bonne. C’est pourquoi, tous nos terroristes ont été détectés, ont fait l’objet de fiches, parfois bien documentées et puis….plus rien ! Changement de sujet.
Nous avons donc besoin de plus de modestie, de moins de services parisiens et d’un peu plus de soutien local. Il faut par ailleurs arrêter de culpabiliser à tout vent. Le terrorisme induit des risques que tout Français doit être prêt à prendre comme nos anciens sont allés se battre à Verdun ou sur la Somme. Au lieu de tirer des conclusions sur l’insuffisance des services de police, sur la médiocrité de l’Éducation nationale voire sur des civilisations qui se feraient la guerre, commençons par réfléchir ensemble et sainement au problème. Il faut arrêter de prendre la dizaine de gugusses à moitié barjots dont les actes relèvent autant de la psychiatrie que de la justice pénale, pour des génies machiavéliques guidés par une intelligence transcendentale. L’armée a déjà été déployée au maximum, il ne faudrait pas que la prochaine étape soit l’arme nucléaire.
Je crois qu’il veut parler des auteurs d’attentats. C’est bien le pB, on peut se mobiliser à mille services de renseignements et dix mille policiers, on ne détecte pas en avance les actes de demi déments exaltés… Donc effectivement traiter en local les cas visible est le max que l’on peut faire.
Une remise en contexte claire, précise, acide…et oh combien nécessaire. Plaisir à lire…mais alors que faire, comment s’organiser?
J’aime bien le nom « groupe des praticiens du terrorisme ». Eux au moins le disent clairement.
Lu souvent « loupé » ces derniers jours. Peut-être pour avoir raté le Conseil National de Transition qui comporte plus que trois tondus pour mettre des tracts et des affiches un peu partout.
Tiens, la Dgse m’a entouré d’au moins cinq gugusses cette après-midi. Ça vous indique l’ordre de ses priorités.
5 gugusses pour vous , rien que pour vous ? …des preuves !
Je suis entièrement d’accord que c’est gaspiller les impôts. Je souhaiterais même que les barbouzes s’occupassent de quelqu’un d’autre. Mais à l’évidence, les putschistes et terroristes ne les intéressent pas.
Juste un exemple des moyens et de la futilité des services secrets :
Lors d’une ecapade impromptue en Italie, la Dgse a décidé de me faire rater le Milan-Turin. La gare de Milan est grande comme Austerlitz. Ils ont occupé tous les guichets avec des clients lents, abîmé tous les distributeurs automatiques sauf un. Une française café-au-lait est passée à côté de moi dire « ils vont me faire rater mon train ». Quand j’ai commandé le billet au dernier distributeur, un gamin s’est mis à côté et a dit « allez-y, choisissez la destination » ; j’ai décidé de continuer, et alors il m’a poussé de côté pour regarder la destination avec ostentation, puis ce dernier distributeur s’est arrêté aussi. J’ai revu plus tard au fond de l’Alsace un des agents croisés à Milan. C’est cela, la taille et la visibilité d’une opération de la Dgse.
L’attentat de Charlie a été possible grâce à la mésestimation du contexte et la sous-estimation de l’ennemi. Les petites guéguerres entre services font largement le jeu du terrorisme, les soi-disant réformes, création de ce qui existe déjà et autres aberrations, ne font que consacrer l’incompétence générale qui prévaut et dresse la voie royale vers des attentats aussi « imprévisibles » que meurtriers.
Cessez de vous poser la question de savoir si le fondamentalisme et la radicalisation amènent au terrorisme, ils en sont le sas direct.
Pourquoi y-a-t il du « terrorisme » actuellement ?
– Notre engagement au Mali, puis dans la région subsaharienne.
– Notre engagement au côté des chiites irakiens dans une guerre civile.
– Notre engagement militaire dans la guerre civile afghane.
– Notre alignement pro-Israélien.
– Notre alignement pro-dictature du M-O, allant à l’encontre des résultats d’élections transparentes comme en Égypte, où l’on a vendu nos armes offensives(rafales, navires de guerre,…) dans ce qu’on appelle de plus en plus une guerre civile.
Notre politique extérieure actuelle tend donc à nous faire des ennemis pour plusieurs générations.
Cela coûte combien la lutte « antiterroriste » ? Pour éviter quels dommages matériels, immatériels, humains ?
Mobiliser des dizaines de milliers de fonctionnaires et faire fonctionner la machine antiterroriste a évidemment un coût exorbitant. J’y inclus les multiples opérations extérieurs antiterroristes.
Cet argent ne serait il pas mieux à relancer notre économie en crise, au lieu de faire tourner des usines d’armement peu créatrices d’emplois aujourd’hui ?