Kristian Vikernes, présenté par le ministre de l’Intérieur comme étant « susceptible de préparer un acte terroriste d’envergure », a été relâché à l’issue de sa garde à vue. Et l’emballement médiatique sur ce « néonazi sataniste et meurtrier de l’un de ses amis » n’a pas mis longtemps à retomber. Peut-on en déduire que Manuel Valls a volontairement grossi l’affaire ? Ou qu’il a été mal informé ? Ou que la DCRI s’est plantée ?
En fait, même si l’on est en droit de s’étonner que les enquêtes de police judiciaire se traitent autant dans les salles de rédaction que dans les bureaux cotonneux des magistrats, cette arrestation préventive met en exergue une question importante – maîtresse depuis l’affaire Merah : faut-il prendre le risque d’agir trop tôt pour ne pas intervenir trop tard ?
Nous sommes ici dans le flou d’investigations et de surveillances d’individus que l’on suppose capables du pire mais qui ne sont pas passés à l’action. C’est la définition même de l’enquête proactive. Par opposition à l’enquête réactive, qui, elle, résulte d’un crime ou d’un délit bien réel.
Dans la vie de tous les jours, les contrôles d’identité, par exemple, sont souvent proactifs : ils sont destinés à éviter une infraction ou un trouble à l’ordre public. Tandis que les policiers qui viennent sur les lieux d’un cambriolage sont eux « réactifs » à une infraction consommée. Plus de 60 % des enquêtes sont proactives.
L’enquête proactive a deux casquettes : l’une police, l’autre justice. Les policiers, qu’ils soient de la DCRI ou de la PJ peuvent démarrer des surveillances et des investigations sur des individus qu’ils pensent susceptibles de fomenter un mauvais coup. Cela depuis la nuit des temps. C’est l’abc de la lutte contre la criminalité organisée. C’était même l’une des missions confiée aux brigades mobiles par Georges Clemenceau. Les enquêteurs ne disposent alors d’aucun pouvoir particulier, si ce n’est éventuellement l’utilisation d’écoutes administratives. S’ils vont au-delà, c’est à leurs risques et périls. Comme ce fut le cas pour les enquêteurs de la BRB, empêtrés dans une procédure pour justifier une balise GPS placée « au cas ou » sous un véhicule suspect, deux jours avant la fusillade de Villiers-sur-Marne, le 20 mai 2010. Comment envisager alors que cette « pêche à la ligne » se terminerait par une fusillade et la mort d’une jeune policière municipale ! C’est pourtant cette initiative qui a permis l’identification des auteurs présumés, dont le fumeux Redouane Faïd. Car le principe veut que les éléments de ces « surveillances » de police ne figurent pas dans la procédure. C’est un travail hors justice. Toutefois, les enquêteurs peuvent à tout moment franchir le pas et rédiger un procès-verbal. Auquel cas, ils passent de l’enquête d’initiative à l’enquête préliminaire, dont les règles sont fixées par le code de procédure pénale. Ils doivent alors en rendre compte au procureur de la République. Même s’il s’agit toujours d’une enquête proactive, la différence est de taille : les policiers perdent leur liberté d’agir ou de ne pas agir.
Kristian Vikernes était dans le collimateur de la DCRI depuis pas mal de temps, probablement depuis son arrivée en France, en 2010. Vu le profil du personnage, une surveillance normale pour un service de renseignements, et qui peut s’éterniser. D’autant que le terrorisme n’est pas nécessairement violent. En droit français, il peut prendre d’autres formes (terrorisme écologique, cyberterrorisme…). Il ne se traduit donc pas nécessairement par une atteinte à l’intégrité physique. Et dans ce cas, il n’y a pas urgence à intervenir.
Mais lorsque sa compagne a acheté plusieurs carabines, la DCRI s’est fait peur et elle a refilé la patate chaude à la section antiterroriste du parquet de Paris. Plaçant du même coup son action sous la responsabilité d’un magistrat. Qu’est-ce qu’ils me disent, ceux-là ? Un loup solitaire en Corrèze… Avec le profil de Breivik ! Le procureur ne pouvait guère prendre une autre décision que celle d’intervenir. Pas question de jeter la pierre à l’un ou à l’autre, on peut simplement regretter qu’aujourd’hui, dans toutes les administrations et au plus haut niveau de l’État, c’est le principe de précaution qui génère l’action.
Dans la police, l’époque du flag est révolue. Il est d’ailleurs inenvisageable en matière de terrorisme violent, et inutile, car il existe à présent des « infractions obstacles » qui permettent d’intervenir avant le moindre préjudice. En effet, pour éviter le pire, on peut opérer dès que les suspects se préparent en vue de commettre un crime ou un délit. Une arrestation proactive ! Peu importe qu’ils aient ou non l’intention de passer à l’action. Leur comportement suffit. L’infraction n’est pas constituée par un « commencement d’exécution », comme pour la tentative, mais par la simple matérialisation de la pensée criminelle. À la limite du délit d’intention. Une limite déjà franchie par certains pays, comme l’Italie.
Que voulez-vous, il faut vivre avec son temps ! Au risque d’y perdre son âme, le droit pénal moderne est comme notre société, à la recherche d’efficacité. La conception romantique du délinquant politique n’est plus de mise. On imagine mal François Hollande faire adopter une loi d’amnistie pour absoudre des terroristes, comme l’a fait François Mitterrand, en 1981, pour des membres d’Action directe. Six ans plus tard, ils étaient de nouveau arrêtés à Vitry-aux-Loges (Loiret).
Peu à peu notre société glisse donc vers la répression des comportements à risque. Ce que démontre parfaitement l’arrestation de Kristian Vikernes : ses allures de néonazi ont fait peser sur lui la suspicion, alors qu’il n’est probablement que le « Canada Dry » du terrorisme. C’est du moins l’impression que l’on ressent après l’interpellation et la libération de ce Corrézien d’adoption. À moins, évidemment, que les enquêteurs de la DCRI ne cachent quelques mystérieux secrets dans leur sac à malices.
42 réponses à “L’arrestation de l’extrémiste norvégien montre les limites d’une enquête proactive”
Ce qui m’aura étonné dans le déroulement de cette opération c’est moins la décision d’une action proactive (laquelle, même avec une remise en liberté, reste une semonce pour le moins, un investissement sécuritaire dont on ne sait pas toujours les aboutissants), que la médiatisation qui en aura été faite.
On sait que les médias n’attendent pas un carton pour s’inviter au bal. On sait aussi qu’un coup de fil bien placé peut faire monter la mayonnaise, et la réussir.
A contrario, la DCRI sait opérer en profondeur sans vagues. Pourquoi cette chevauchée là aura-t-elle était fantasque quand on pouvait l’envisager confinée aux salons du pouvoir ? Je n’en sais strictement rien.
Je n’en sais strictement rien d’autant que si l’on envisage une opération ministérielle de médiatisation voulue, cette hypothèse souffre de ce qui, médiatiquement, s’apparente sinon à un fiasco du moins à un « coup dans le vide ».
Autre hypothèse, celle d’une enquête en amont trop présomptueuse d’un résultat incertain.
« Enquête proactive » ? C’est quoi encore, c’te bête pléonasmatique-là ?…
Il est vraiment regrettable de constater à quel point des concepts de sociologie policière américains très précis ont pu gagner la plume vulgarisatrice de nos commissaires journalistes français quarante ans plus tard, de manière tout à fait fantaisiste…
A.J. Reiss Jr et ses collègues D.J. Black et D. Bordua ont expliqué dès la fin des années 1960 que l’approvisionnement du système pénal obéissait à deux modalités, soit par le fait d’une intervention déclenchée à la demande ou sur signalement d’une personne ou d’une institution extérieures (reactive), soit de la propre initiative de la police (self starter = proactive). Dans sa thèse publiée en 1987 (Du suspect au coupable, le travail de police judiciaire), le juriste René Lévy a francisé ces deux termes et donné le coup d’envoi à une meilleure compréhension de la dépendance des Parquets et des tribunaux à l’égard de l’activité policière qui les alimente, l’institution policière entretenant toujours le leurre d’être gouvernée par les gardiens des libertés fondamentales de l’institution judiciaire. Mais aujourd’hui, sous l’effet de mode d’un franglais invasif très problématique, la confusion des concepts est revenue au grand galop, et victimes de leur succès, les deux termes sont désormais employés à tort et à travers. Les deux modalités d’activation policière se sont toujours chevauchées dans les faits, mais à ne pas y prêter attention, les niveaux d’explication des décisions prises et de leurs conséquences deviennent chaque jour un peu plus confusionnels.
A partir du sens originel de reactive/proactive qui était lié à l’activité policière dans la rue, on en a étendu le sens aux modalités d’intervention policière sur tel ou tel suspect, tel ou tel événement, puis par extension, aux modalités de saisine pénale ou non pénale de la police en général et de la sécurité publique en particulier. On a oublié, ce faisant, que lors d’une activité proactive d’initiative, une ronde par exemple, des îlotiers pouvaient être saisis réactivement, c’est-à-dire requis d’intervenir par un citoyen ou par un appel radio, et qu’ils pouvaient agir dans le cadre de mandats différemment interconnectés.
A ne pas le préciser, on a beau jeu d’affirmer aujourd’hui que tout cela n’est pas très nouveau et remonterait au XIXe siècle, comme le remarquent à juste titre certains intervenants, parce que seule la dangerosité présumée d’une personne ou d’une situation suspectes dicterait la suprématie des conduites policières proactives estimées les plus rentables, quels qu’en soient par ailleurs les dégâts collatéraux sur les libertés des citoyens présumés innocents.
On confond au passage les conséquences des théories de l’école positiviste italienne avec celles de la première école de la défense sociale nouvelle (Filippo Gramatica), à l’égard des populations dangereuses et non stabilisées… Mais passons.
Le plus embêtant dans toute cette affaire, c’est qu’une sociologie de la police qui nous avait naguère libérés de l’artificialisme et de l’idéalisme du droit d’habillage de la procédure policière, se soit à ce point abâtardie. Ses concepts initiaux sont désormais réduits à un sabir ou une novlangue permettant de s’accommoder de n’importe quoi, pourvu que l’action policière soit efficace contre des dangers et des suspects imaginaires.
Il n’est pas sûr du tout que « l’état de droit » y ait gagné quelque chose, hélas… On frissonne à l’idée que la vulgarisation sociologique autour des termes de proactif/reactif en soit arrivée à donner crédit à quelque chose d’un fascisme dans les pratiques policières les plus confuses en régime prétendument démocratique. On assiste bel et bien à une contamination et perversion du langage et de la pratique policières, analogues à la LTI annoncée naguère par V. Klemperer ayant débouché sur ce que l’on sait…
Etre proactif est plutôt flatteur dans l’industrie, même si c’est un américanisme : en anticipant sur la demande des consommateurs, on se donne le temps de préparer quelque chose sans (trop de) défauts, et on l’oppose à « être réactif », où on se laisse guider par les événements que l’on subit (ex. on corrige à grands frais et à la vitesse de la lumière -on en est donc très fier- un défaut imprévu, qui est apparu inopinément). Celà implique un travail de reflexion -et un risque de se tromper- considérable, mais a pour conséquence à long terme des résultats plus satisfaisants…
Je pense que quelqu’un qui dispose, d’ailleurs en toute légalité, d’une collection impressionnante (et pittoresque) collection d’armes et qui considère que Breivick est un mou et un tendre « Freemason Zionist » indigne de vivre (voir burzum.org war_in_europ05 ) peut interesser la police (j’oublie la façon dont il aurait traité un de ses concurrents et amis -mais peut être chantait il faux?-, qui lui a valu un stage de quinze ans dans les prisons norvégiennes dont il se plaint ….de leur confort dans burzum.org).
Je ne peux que me réjouir qu’il ait choisi de s’installer dans une région reculée et à faible densité de population de France -comme voisin, même pittoresque, il serait gênant en ville-
Cette arrestation fortement médiatisée et qui après quelques jours se termine par un « flop « , comme par hasard elle arrive au moment des affaires de Bretigny : déraillement tragique, comportements d’une bande de jeunes à cette occasion ….. et X contradictions-minimisations de nos ministres sur ces derniers, et déclarations sur la non cause possible de ce déraillement.
« le fumeux Redouane Faïd. »
Peut être était il fameux? (c’est la première fois que je soupçonne une faute de frappe dans les textes de ce blog)
En fait, en parlant de ce monsieur, mon doigt a refusé de taper le « a ». 😉
Effectivement, il a eu l’occasion de s’exprimer à la télévision et dans un livre (ce que j’aurais du savoir, mais je n’avais pas toute ma tête)….
Depuis que Sarko a réémergé :
– Caillassage (vrai ou prétendu) des secours à Brétigny
– Émeutes à Trappes
– Tentative d’équivalent à l’affaire de Tarnac
Est-ce un retour aux fondamentaux qui ont permis son élection ?
Vous croyez qu’il était à Trappes ?
Plus sérieusement, le changement de gouvernement n’implique par forcément une mutation sociale profonde (je déteste le mot « sociétal », alors j’utilise social dans son sens originel, tant pis pour le « socialisme »). Pas de retour aux fondamentaux. Une constante depuis trente-quarante ans.
Quand la Dcri surveillait les prières de Merah mais avait raté son arme à feu, je m’étais dit que les barbouzes sont consubstantiellement hors sujet.
Maintenant qu’ils surveillent les armes, zut, encore raté.
Peut-être sont-ils seulement trop stupides ?
Mais qu’a t il fait de mal? Rien. Il n’ y a plus de liberte de pensee en france
Réminiscences vieilles de 100 ans et plus. Au temps où les nihilistes complotaient à Londres, l’ambassade de l’empire russe avait demandé au gouvernement britannique d’arrêter, ou au moins d’expulser quelques exaltés. Réponse du ministère : « Discuter de la mise à mort de membres d’une famille régnante étrangère n’est pas un délit en Grande-Bretagne, à moins qu’il y ait commencement d’exécution. » Ca n’empêchait pas les échanges d’information (en vain finalement, Alexandre II a été assassiné, fin des réformes en Russie, et 30 ans après les bolcheviks).
Plus moderne: la police de la concession française de Shanghaï savait où et quand la réunion du 21 juillet 1921 aurait lieu. Elle aurait pu arrêter les fondateurs du Parti Communiste chinois et les faire disparaître (ou les vendre à ceux qui les cherchaient). Elle a préféré les exfiltrer pour se débarrasser de ce qui aurait pu devenir un problème. Un peu plus de proactivité aurait-il changé l’avenir du monde ? (Mao Zedong était à la réunion).
On saura un jour si Vikernes est quelqu’un d’important (ou pas) ; si oui, ce sera probablement trop tard.
Pour deux cas que tu cites, combien de milliers de groupes tout aussi suspects, pour lesquels la police aurait agi à tort ?
Amusant : « Alexandre II assassiné, fin des réformes ». La suite a pourtant vu quelques réformes substantielles.
Tu suggères qu’il aurait fallu garder le tsar… Régime de terreur, et de misère en plus.
Qui contrôle qui? Une affaire montée en épingle qui à fait flop! Flop! Flop! A un moment j’ai bien cru que « Mam » était passée par là, que nenni. Mais la valse ne fait pas mieux.
Nos politiques et nos policiers doivent être contrôlés par les citoyens. Les services secrets, par définition sont secrets….. donc les activités n’ont aucune transparence. Pour changer les comportements laissons le citoyen appliquer :
http://www.le-message.org/
Une des limites de l’enquête proactive, c’est la provocation, comme aux USA. On vous propose de découvrir le matériel de détection de mensonge. Si vous le testez, il vaut mieux ne pas mentir. L’autre est la pseudo couverture du magistrat. En France la justice n’est pas séparée de l’exécutif. In fine, l’investigation se terminera toujours en queue de poisson s’il n’y a pas d’aveu. Le problème pour la police est qu’elle doit toujours être judiciaire pour être légitime. Toute cette structure n’a jamais été mise à ce jour, conformément au contrat qui nous lie : la constitution. Par les politiques, en premier, ont tout fait pour cacher leurs turpitudes. Tout le travail reste à faire.
Ne vous creusez pas la tête, il s’agissait à tous prix de trouver un coupable d’extrème-droite pour faire façe au fiasco de la bagarre mortelle gaucho-facho récente et dont on aurait aimé quelle soit un acte délibéré alors qu’en fait les autorités judiciaires ont reconnu que la mort de la victime provocatrice était accidentelle. Ce message passera-t-il?
Un peu comme les affaires en Suisse qui se répètes et se répètent…
Deux douaniers français ont été surpris en train d’observer l’entrée du parking de Pictet, à Genève 🙂
Le résultat de cette arrestation « préventive » ordonnée par M. Valls est une prodigieuse publicité pour ce musicien qui produit ses albums sous le nom de BURZUM. En vente dans les bacs à la Fnac et en téléchargement MP3 sur Amazon.
Le dernier album de Burzum « Sol Austan, Mani Vestan » (mars 2013) n’a rien à entendre avec le Black Metal Hurlant. C’est au contraire très planant, soft, cool, relaxant, aux sonorités étranges. A écouter en boucle….
Êtes vous sérieux ?
Vous pensez que les musulmans sont bien lotis dans les mass média du monde, et en particulier en France ?
Et ne mélangeons pas tout : il serait bon de différencier ethnicité et religieux (si facile à associer).
Par ailleurs, la loi est une règle qui s’applique à tous, sans exception et dans le meilleur des mondes avec la plus grande impartialité et égalité. On est tous d’accord pour dire (pas nécessairement dans le même sens) que cette notion est tout relative… ce qui entraîne les injustices sociales, économiques etc… causes (parmi tant d’autres) du malaise social que nous vivont…
Police et justice font leur cuisine. « Pro-Active », un nouveau mot pour désigner le cholestérol de notre société : nos pensées.
Comme si le beurre allégé du même nom empêchait d’attraper la tripe à bière !
Peut-être la version anglophone de « anticiper », un code des barbouzes.
Rien de nouveau là-dedans, cette idée d’arrêter les gens non pas parce qu’ils ont fait quelque chose mais simplement parce qu’on les considère comme dangereux est caractéristique de l’école positiviste du droit pénal, fin XIXème/début XXème. Deux régimes s’en sont particulièrement inspirés à ce jour, l’Union Soviétique et l’Allemagne nazie… On peut aussi y rattacher l’idée de rétention de sûreté du précédent président, « Ah oui, il a purgé sa peine, mais il va faire une connerie s’il sort ».
« Mais lorsque sa compagne a acheté plusieurs carabines… »
Ça ne justifiait pas un passage au commissariat ?
C’est un coup de poignard dans l’eau cette histoire qui a des faim politique.
Valls a sur médiatisé cette histoire à l’annonce des mauvais chiffres du chômage, technique habile mais très connue à mes yeux
Assez d’accord avec ThomasB : il est plutôt étonnant que les médias parlent autant de cette affaire alors que régulièrement des musulmans sont expulsés pour à peu près les mêmes raisons …. Mais ça ne fait qu’une ligne dans les faits divers …. Comme si on voulais nous persuader que je vrai et grand danger était un coup d’état d’extrême droite.
Il est pour le coup aussi étonnant de constater que le cas de ce norvégien comme celui de tarmac portent sur des personnes isolées dans une campagne. Des centaines de personnes complotent actuellement au centre de nos villes, hébergées dans des mosquées financées sur fonds étrangers ou public au su et au vu de tous en faisant apprendre la charia a leurs « frères » et les actions de protection de la république se résume à des expulsions sans publicités, a des assignations à l’hôtel payées par les français et malheureusement à un laisser aller qui conduit aux assassinats de Toulouse et Montauban comme aux nombreuses attaques quotidiennes que subi le peuple français dans son ensemble.
On trouve des politiques de surveillance de la DCRI aussi, heureusement ; l’affaire Merah a montré qu’elles ne sont pas forcément efficaces, mais c’est mieux que rien…
Je pense que la surmédiatisaion vient d’une part du fait que l’individu a un profil nettement plus original que des musulmans soupçonnés d’intégrisme, un profil qui sert plutôt bien un gouvernement se réclamant de gauche, et d’autre part du fait que Varg Vikernes est une figure de proue du black metal -bien qu’il refuse cette appellation.
J’ai déjà vu le film « Minority Report », rien de neuf en fait… 🙂
Ça montre surtout la mansuétude envers des criminels du moment que ce sont de gentils petits fachios bien blancs. Vikernes faisait partie des 500 personnes à qui Breyvik a envoyé son manifeste : tous des Bisounours, voyons ! Inutile de dire « padamalgam ! », personne n’y a seulement pensé. Si, au lieu de s’en prendre aux juifs et aux cathos, Vikernes délirait sur la nécessaire extermination des musulmans, il aurait probablement eu droit à son comité de défense et on en aurait fait un héros (le parti de l’ORDRE, genre Bourrin et Rigide Cageot, sait se ranger du côté des criminels tant qu’ils ont le « bon » profil.) Combien de prison, déjà, pour les zozos de Tarnac, ceux qui ont fait… Enfin, auraient pu… Pidabord, ils y ont peut-être pensé. Et ça, c’est grave. Très. D’ailleurs, y z’avaient pas de téléphone portable, signe indiscutable de dangerosité. Et qui, alors, s’est gargarisé de proactivité et compagnie ? Et d’ailleurs, pendant que cxe blaireau norvégien était en prison, personne n’a été tué, c’est bien un signe, non ?
J’ai exactement le même sentiment: si cet individu avait été un peu plus basané et un peu plus musulman, est-ce qu’on poserait autant de questions?
Malheureusement, j’en doute.
« si cet individu avait été un peu plus basané et un peu plus musulman »…
on n’aurait pas osé l’appréhender, de peur de déclencher une émeute.
Les Musulmans fanatiques ont à leur actif, depuis quelques années, pas mal de cadavres, un peu partout dans le monde.
Les « gentils petits fachios bien blancs » (sic), pour reprendre votre expression, sont encore bien « artisanaux » en la matière, et surtout solitaire.
Votre question n’a donc pas de raison d’être : l’Occident – et donc la France – a bien un problème spécifique avec l’islamisme radical et théorisé, bien davantage qu’avec un néo-nazisme individuel…
… bof, bof, il me semble pourtant que les fanatiques nazis ont aussi quelques cadavres à leur actif … Mais bon, vous ne considérez peut-être pas tous les cadavres de la même façon
Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, nous sommes maintenant, et depuis 13 ans, dans le XXIe siècle.
Nous avons donc changé d’époque.
Combien de victimes à leur actif, en France depuis 68 ans, les « fanatiques nazis » ?
et la guerre d’algèrie ? Ben Barka ? …
guerre d’Algérie=
1) il y a cinquante ans
2) Pouvoir politique, l’ensemble des appelés du contingent pouvant difficilement être assimilés à des néo-nazis
Breivick, ça vous dit quelque chose ?
Breivik= en Norvège et non en France.
Et puis même si c’est monstrueux, ça fait un seul. En fait vous ne répondez absolument pas à l’objection soulevée par Bicou, bien au contraire.
Bicou, on peut se demander si les norvégiens pensent comme vous depuis l’attentat d’Oslo ; aux USA, l’attentat le plus meurtrier après celui du 11 sept. est celui d’Oklahoma City, perpétré par l’extrême droite ; il y a eu aussi Atlanta en 96, presque aussi meurtrier que celui du marathon.
les individus « solitaires » sont peut-être plus dangereux parce que moins repérables ?
peu importe, cela montre qu’en démocratie on peut difficilement contrôler tous les individus (même potentiellement dangereux), en permanence, c’est le risque.
quant à les arrêter les suspects préventivement et sans preuves, c’est ce que souhaite l’opinion apparemment, ça ressemble au principe de précaution.
de plus ça occupe les médias et ça détourne éventuellement l’attention.
de toute façon, on n’éliminera pas les symptômes de notre monde malade de cette manière.
Vos exemples sont certes intéressants, mais ne s’appliquent pas vraiment à la sociologie française. Car les « milices » extrémistes américaines ne correspondent pas vraiment au « néo-nazisme » du vieux continent ; elles appartiennent plutôt à la mouvance libertarienne, plus ou moins nappée d’un discours suprématiste racial. Et n’existent pas du tout en France.
Alors c’est vrai que l’individu solitaire semble plus dangereux parce que moins repérable ; mais il est aussi moins nuisible. Et d’ailleurs les organisations terroristes les plus « efficaces » sont justement collectives, type Al Qaida. Mais un Mohammed Merah peut en effet surgir du néant… Le principe de précaution me semble tout de même peu adapté : mieux vaut un solide service de renseignement !
l’auteur solitaire des attentats d’Oslo n’a pas agi au USA : 77 morts, un peu plus du double des victimes tuées par des attentats islamistes en France depuis… 27 ans.
attentats qui ont fait plus de 300 blessés aussi, qu’il ne faut pas oublier bien sûr.
quant à ce norvégien, le premier résultat tangible de son arrestation en apparence, c’est une publicité nationale pour ses disques et ses idées.
Un cas troublant, pourtant. Il en est qui ont découvert la mission à la lecture de quelque texte sacré ce qui distinguait entre le Bien et le Mal en choisissant le premier. Mais devant la trilogie du Seigneur des Anneaux – version DVD néozélandaise – en s’identifiant aux serviteurs de Sauron? Non, mais allo,allo, quoi? T’es un Ourouk Haïe venu de Mordor (le Royaume où s’allongent les ombres) et tu vis en Corrèze ? C’est comme si tu me dis que t’es un Troll végétarien amateur de tango.