L’Ukraine, la Syrie… La guerre froide renaît de ses cendres. Pourtant, depuis la chute du mur de Berlin, on avait bien cru ne jamais revoir ça. Dans ce conflit larvé de près d’un demi-siècle entre les deux grandes puissances, un homme de l’ombre a joué un rôle déterminant. Un rôle qui n’est pas sans rappeler celui d’Edward Snowden.
Il s’agit de Vladimir Ippolitovitch Vetrov, un espion russe plus connu sous le nom de code de Farewell.
On a tout dit et écrit sur lui et son histoire, des livres, des films… Alors laissez-moi vous donner ma version. Elle en vaut une autre.
En 1965, l’URSS installe le personnage dans son ambassade parisienne avec l’étiquette d’attaché « au développement du commerce soviétique avec la France ». Un poste qui lui va comme un gant, puisqu’il est ingénieur électronicien et qu’il parle couramment le français et l’anglais. En fait, c’est un agent du KGB. Continue reading
11 réponses à “Guerre froide : Farewell est-il mort pour rien ?”
« Vladimir Vetrov aurait trahi par patriotisme »: un bel oxymore, que Victor Hugo n’aurait pas renié.
Votre article, et les commentaires y afférant sont passionnants.
Cependant, il m’est avis que nous ne connaîtrons jamais le fin mot de l’histoire: « Vérité en deçà des Pyrénées… »
Pour les barbouzes, suivre une entreprise sans rapport avec la défense mais en bonne santé économique est facile. Il suffit d’utiliser les idées préconçues sur les services secrets.
Prenez une boîte riche dans absolument n’importe quel secteur, disons, un fabricant de haut-parleurs.
Prétendez à la patronne que sa boîte possède une technologie intéressant le Kgb parce que, euh, les fibres de carbone permettent de construire des ogives pour la rentrée atmosphérique des ogives nucléaires, ah. D’ailleurs, vous avez des tuyaux, mais il faut protéger les sources.
Envoyez un de vos voyous briser un soupirail de cette entreprise.
Et hop, vous êtes responsable de la sécurité d’une boîte en pleine santé.
Le hiatus m’abasourdit entre l’importance alléguée de l’espionnage, le fric et les lois qui lui sont destinés, et son inutilité observable.
L’Urss « voulait rattraper son retard », pour d’autres « a économisé N milliards de R&D », etc etc.
Mais elle a construit la première bombe H. Pour l’époque de ce billet, un radar à balayage électronique (du Mig-31) qui n’existait pas en France, le premier (et encore le seul ?) qui peut coupler plusieurs avions. Plus tard, la première torpille cavitante. Sans retard ni aide par l’espionnage, donc.
Quand j’ai développé la Rfid chez Schlum, un gugusse m’a dit « ce serait intéressant de voir ce que font les autres », je n’ai rien répondu, et ai reçu sur mon bureau une dizaine d’objets pas tous commercialisés. Ils ne m’ont servi à rien, strictement – c’est même pour cela que j’ai fait mieux que les autres.
Les lanceurs soviétiques utilisaient depuis toujours un même ergol liqude à chaque étage et étaient moins chers. Tout le monde le savait depuis des décennies, personne ne copiait. SpaceX a eu l’intelligence de faire pareil et est moins chère. Tout le monde l’observe et comprend, personne ne copie. Au point que SpaceX ne protège pas ses secrets ni ses brevets.
@Martin Pêcheur
[L’URSS] a construit la première bombe H ? Première nouvelle. Vérifiez vos source.
« [L’entreprise travaillant pour la défense nationale] est tenue d’avoir au sein de son état-major un responsable de la sécurité »
S’il n’y en avait que dans l’équipe dirigeante !
Chaque labo comporte au moins un complice des barbouzes, sauf que ce n’est pas son activité exclusive.
Quand j’ai fait des inventions chez Thomson, son rôle a été de faire croire que les idées étaient déjà connues, et de menacer de me faire renvoyer. Mais quand je suis arrivé à rester, les barbouzes m’ont fait croiser un des leurs sur le chemin de la boîte, pour s’en attribuer le mérite. Même procédé chez Schlumberger.
« [Thomson Csf], travaillant pour la défense nationale, est suivie par la DST. »
Pas seulement la défense nationale. En France, toute l’activité est stratégique et moisie par les barbouzes.
Quand j’ai participé pour Matra aux premiers Tft pour écrans Lcd hors du Japon, on nous a prétendu qu’ils serviraient aux sous-marins stratégiques, pour fournir un prétexte à la Dst. Depuis, la Loi a élargi le champ légal de nuisance des services français.
Mon grand-père est mort le jour où les Tft ont fonctionné, mon camarade a eu de gros problèmes, et mon professeur a eu tant de tuiles que c’était devenu un sujet de plaisanterie. Les Tft de Matra n’équipent aucun ordinateur ni bien sûr sous-marin, mais les morts ne sont pas ressuscités.
Les dépenses militaires suscitées par les Eu coulant l’Urss sont une explication fréquente dans les pays de l’Otan. Est-ce la bonne ? La victoire a de nombreux pères.
Ou plus simplement, plus personne en Union Soviétique ne croyait au système, qui s’est alors défait ? Voire : les politiciens soviétiques ont-ils compris qu’ils s’enrichiraient plus dans un pays capitaliste ?
On pourrait aussi mentionner la maladie du blé qui a touché l’Union Soviétique avant Cuba, l’Iran et la Corée du Nord.
Dans des entrevues séparées et concordantes, Gorbachev et Kohl racontent leur discussion de l’aide alimentaire accordée par l’Allemagne à l’Union Soviétique. Ils ne mentionnent aucune contrepartie ! La réunification a-t-elle été discutée par les cabinets, ou bien s’adresser à l’Allemagne sous-entendait quelle serait la contrepartie ? Gorba a ensuite refusé l’appui de l’armée rouge à Honecker, puis tout le pacte de Varsovie et le Comecon se sont délités.
et puis, et puis… les US (et l’Europe) ont fait un blocus et des milliers de gens (des Russes) qui n’étaient ni pour ni contre, mais tentaient simplement de survivre, sont EUX AUSSI, mort pour Rien !
même pas par amour de la Patrie
En ce qui concerne l’information. Lorsque nous aurons un pouvoir informatif, toutes ces petitesses conduisant à mort d’homme ne seront plus de mise. L’inefficacité chronique du pouvoir exécutif jouant sur des rivalités plutôt que de remplir sa mission de collecte d’informations que vous décrivez avec tant de talent en est la preuve. La solution de la nation est un désastre de ce point de vue.
Il n’y a malheureusement plus que dans le sport que ce concept plus que bicentenaire soit encore porteur. Certains essaient encore pour les élections de faire vibrer la fibre patriotique. J’ai l’impression que les gens préfèrent la violence télévisuelle à l’amour de la patrie. Je préfère que la nation reste enfermée dans les stades.
Par « amour de la Patrie » ? Mais, on a tué des millions d’hommes et de femmes pour cet amour là. Les conflits « de ci – de là » qui égratignent notre terre et ses habitants en sont la preuve.
« Amour de la Patrie », êtes-vous sûr ? Hé bien, j’en suis fort triste. Quel amour une « chose » peut-elle rendre à un humain ?
Patrie, Nation, Territoire… toutes ces « choses » informes tuent, parce que, oui, vous avez raison, on se débilite à écouter et idolâtrer un candidat au pouvoir.
Et c’est avec notre amour de frère, de sœur, notre amour d’humain que nous allons nous faire descendre.
Quand j’entends le mot « Patrie », c’est comme « vocation ». Les idiots ont de la musique au bout des doigts et moi… moi, je continue de sourire à l’innocence dont on abuse pour du pouvoir ; enfin, un pseudo-pouvoir. Car nous regardons tous le même horizon.
Alors, dans les stades, les boucheries ou les champs de foire, il n’y a pas plus d’amour que de beurre au… fond de mon tiroir !
… « Car si Vetrov a trahi, c’est par amour pour son pays, pour accélérer les réformes. C’est du moins mon opinion. D’autres disent que c’était un alcoolique libidineux et dépravé. C’est leur opinion. »…
L’une et l’autre version ne sont d’ailleurs pas incompatible