LE BLOG DE GEORGES MORÉAS

De l’Artic Sea à Clotilde Reiss : le prix à payer

En suivant l’épopée de ce bateau finlandais, battant pavillon maltais avec un équipage russe, on se perd en conjectures. L’imagination se débride : contrebande, mafia, espionnage… ? Puis on apprend qu’il y a une demande de rançon… Il s’agit donc d’un acte de piraterie.

artic-sea-tvn24.jpgActivité florissante depuis que certains pays – et notamment la France – ont ouvert la boîte de Pandore en acceptant de négocier avec les ravisseurs.

On se souvient de l’affaire du Ponant, où l’on a vu les hommes du GIGN effectuer la transaction avec les pirates et leur remettre la rançon exigée. Même si, comme l’a affirmé le général Jean-Louis Georgelin, il ne s’agissait pas d’argent public, mais de fonds remis par la compagnie d’assurances.

Et lors de la prise d’otages à bord du voilier Tanit, on entend encore Hervé Morin, le ministre des Armées, informer les ravisseurs que la France était prête à payer. Il a ensuite justifié ses propos par la présence parmi les otages d’un enfant de trois ans.

Pour aller plus loin, et même si les choses sont différentes, la libération de Clotilde Reiss pose également question. Bien sûr, tout le monde se réjouit de sa libération, mais s’agit-il d’une victoire ? Autrement dit, dans cette « transaction », notre pays a-t-il montré sa force ou sa faiblesse ? Car de fait, même si on parle de « caution », la France a bel et bien payé une rançon. Combien ? On ne sait pas. Bernard Kouchner nous dit qu’il ne s’agit pas d’une grosse somme. D’autres parlent de 300.000 dollars. En tout cas, on est loin des précédentes déclarations du ministre des Affaires étrangères, lorsqu’il « exigeait » la libération immédiate de la jeune femme. Il est vrai qu’il a dû se faire tancer pour de tels propos…

La France est donc entrée dans l’ère de la négociation. On ne tape plus du poing sur la table, on paie.

Entendons-nous bien, je ne suis pas dans la critique mais dans le questionnement. Devant la détresse qui résulte d’une prise d’otages, que ce soit le fait de truands, de pirates ou d’un État, la réaction première, la réaction normale, est de se dire que l’argent n’a aucune importance. Le principal, n’est-il pas de sauver la ou les victimes !

Pourtant, il y a une trentaine d’années, alors que les enlèvements avec demande de rançon se multipliaient en France, les autorités ont pris une décision publique : on ne paie plus.  Et nous, les policiers sur le terrain, on a dû faire avec. Pas facile à expliquer aux parents d’un otage ! En se coupant ainsi de la famille, cela nous donnait double travail, mais peu à peu les enlèvements ont pratiquement cessé*.

Aujourd’hui, ce revirement de la part des plus hautes autorités de notre pays va-t-il entraîner une résurgence de ce type de délinquance ?… Mais au fait, existe-t-il une politique claire dans ce domaine ?

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* Sur ce blog « Les enlèvements avec demande de rançon ».

27 Comments

  1. Marc Schaefer

    Clotilde Reiss, une « otage », c’est gonflé !

    J’ai dû avoir l’oreille ouverte au mauvais moment, et ai entendu « une agente de la DGSE » prononcé et écrit par un ancien du service.

    C’est à ce titre qu’elle a été arrêtée et jugée en Iran.

    La libérer sous caution, dans le contexte des violences après l’élection présidentielle et des éliminations de scientifiques, est une preuve de bonne volonté.

    Ah, et pourquoi est-elle restée six mois de plus en Iran, après sa sortie de prison, quand elle pouvait déjà partir dans les mêmes conditions ? Le gouvernement iranien a eu la délicatesse de ne pas s’appesantir là-dessus.

  2. Raspootin

    Quel est le problème avec ces S300 :

    Missiles à courte portée UNIQUEMENT à des fins de bouclier anti-missiles et anti-avions d’attaque, pour défense uniquement, strictement similaire et concurrents au projet anti-missile Européen !

    L’Iran, n’aurait-il pas le droit d’avoir une défense anti-aérienne, en vertu de quoi, au nom de qui ??
    Conflit d’intérêts entre fabricants d’armes pour le marché mondial ???
    Je ne vois rien d’autre …

  3. Irti

    D’accord ou pas d’accord pour les rançons. Question embarrassante, surtout pour une démocratie. Je ne me prononce pas sur ce sujet.
    Quant aux négociations, je croyais naïvement qu’elles appartenaient aux opérations des groupes d’intervention (task force) de type GIGN, GIPN, RAID… Il faut négocier, qu’on emploie la manière forte (la plus douce possible s’entend), ou non.

  4. Mariane

    Liberté, Égalité, Franternité… ou la mort. Telle était la devise initiale.

    Ou bien nous portons fièrement les valeurs qui ont au fil du temps forgé nos républiques, et dans ce cas chacun doit être prêt à verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour la défense de ces valeurs, ou bien nous admettons que la démocratie, la tolérance et l’ouverture à l’autre étaient des utopies aujourd’hui dépassées et nous devenons complices des crimes que nous prétendons dénoncer.

    Chaque seconde de perdue en contrôle de sécurité dans les aéroports et les lieux publics, chaque centime versé à ces groupements, chaque regard soupçonneux à l’encontre de son voisin, en un mot chaque progrès de cette société de défiance que nous renforçons chaque jour est une victoire du terrorisme sur la liberté.

    • Marc Schaefer

      J’aime bien ces principes…

      Mais contre des ennemis qui réfléchissent, les idées toutes simples n’aident pas, ou sont dangereuses.

  5. ohnil

    Au commencement, il y eu les infirmières Bulgares… Puis vint l’Arche de Zoé.

    Ces deux seuls cas ont clairement fait apparaitre que le « Français » était devenu une monnaie d’échange de valeur.

    Depuis, il y a eu des journalistes, des touristes, etc…

    Cercle vicieux qu’il va falloir briser une nouvelle fois (je plains ceux à qui la charge reviendra).

    • Marc Schaefer

      Dans les otages de choix, tu as oublié les barbouzes. Très grosse proportion.

      Pour l’Arche de Zoé, la vérité judiciaire est une tentative d’enlèvement d’enfants. Si tu as d’autres éléments, il faut avertir les juges.

  6. Raspootin

    Plutôt que JB,
    moi j’enverrai

    Johnny ENGLISH :

    CON, Brutal, sans aucun Discernement = Toutes les chances de réussir dans un monde ou on INTELLECTUALISE tout à en devenir une carpette castrée, sans pour autant espérer atteindre la perfection de l’AI ..

  7. shad

    En ce qui concerne l’Artic Sea je pencherais plutot pour une arnaque à l’assurance…

  8. La Frite

    @ SylvainD

    C’est précisément le problème: la France n’a aucunement les moyens de mettre des « claques » à ses adversaires étatiques, qui plus est aux iraniens. Fussent-elles à travers le GIGN.
    Quant à la guerre… Avec quels militaires et quel matériel?
    Il ne suffit pas de hausser le ton, encore faut-il pouvoir faire suivre les mots par des actes, si besoin est.
    Les Iraniens, Russes et Chinois ne sont pas dupes et s’en donnent donc à coeur-joie.
    Deux solutions: rester éternellement adossés à la puissance (militaire) américaine ou enfin constituer une véritable force européenne.
    Ah non, pardon, les francais ont peur de l’Europe…

  9. The Cricri

    Bjr,
    ce sont quand même ces personnes qui vont  » là où le climat n’est pas propice » qui permettent souvent de mettre l’accent sur des pratiques politiques qui ne transpirent pas à l’extérieur , sur ces situations où les Droits de l’Homme ne sont pas respectés…De tous temps ceux qui ont fait « avancer les choses » ont été ceux qui osent , qui prennent des risques..contrairement à ce que notre société tend à provoquer comme comportement de nos jours…et non les pantouflards qui se contentent de regarder tout cela devant leur TV…

  10. SylvainD

    Personnellement je comprends entièrement votre propos M. Moreas. Face à des brigands, des terroristes, des états voyous qui font des procès politiques la France n’a pas à s’écraser et à leur faire preuve de lâcheté face à eux, à entrer dans le chantage avec des criminels. Il me semble que la politique que vous décriviez avait porté ses fruits. Au pire pour lui l’adversaire se prend une claque, une intervention du GIGN, une guerre, au mieux pour lui il n’a rien gagné.

    • Marc Schaefer

      Comme lors du fiasco de la DGSE en Somalie ? À Bulomarer en janvier, pour tenter de sortir Denis Allex.

      Tu souffres d’un très gros syndrome du « mon papa est le plus fort ».

      Contre des gens en guerre depuis des décennies, en Afghanistan ou en Somalie, les agents français qui occupent leur temps à souiller les blogs d’Internet n’ont aucune chance.

  11. Véronique ANGER-de FRIBERG

    Bonjour Georges,
    A propos d’enlèvements contre rançon, Patrick de Friberg, auteur du roman d’espionnage « Le dossier Déïsis » relate cette « anecdote » sordide et véridique :
    « Pour chacun des enlèvements de Soviétiques, il avait lui aussi, à son tour, prélevé d’abord deux vies, puis trois et ainsi de suite, jusqu’à faire comprendre l’arithmétique du KGB. Il avait ainsi tiré avantage de ces vies que son service avait qualifiées de « bons relais médiatiques locaux ». Jeune Russe fraîchement débarqué dans un conflit qui lui semblait trop policé après son expérience afghane, il avait alors décidé de suivre l’avis de celui qu’il aurait en d’autres lieux considéré comme le simple chef d’un réseau de production et de vente de narcotiques. En bon marxiste, il était passé tout de suite au niveau supérieur de la dialectique terroriste. L’éducation que les maîtres du goulag lui avaient dispensée lui avait donné une avance certaine dans l’art de la diffusion et de la prescription dosée de la terreur. Il avait décidé de laisser aux amateurs locaux les enlèvements de journalistes et de diplomates. Depuis longtemps sevré de sacré, il avait fait dans le découpage de martyrs, enlevant prêtres et imams qu’il renvoyait ensuite dans leur communauté, membre après membre, organe après organe, pour faire entendre ses idées, comme on apprend l’alphabet à un enfant indiscipliné. Il n’y avait plus eu de disparition de Soviétique à Beyrouth. ».
    Bien entendu, je ne dis pas que cette méthode est à encourager. Je raconte simplement une histoire qui, en son temps, était la norme chez les Soviétiques. Je m’interroge d’ailleurs à propos de ce pseudo acte de piraterie… Je ne sais pas pourquoi, mais mon petit doigt me dit qu’il s’agit de toute autre chose… Peut-être qu’un informateur bien renseigné finira par lâcher le morceau ?

  12. julien

    Pour l’histoire de l’arctic sea j’ai une théorie encore plus simple…

    Premier constat, il n’y a eu aucun acte de piraterie dans les eaux européenes depuis belle lurette. Second constat, c’est confus. Certaines sources prentendent que le navire aurait été attaqué deux fois, en contactant un centre de controle en angleterre en passant la manche.. Les sources disent que l’équipage semblait parfaitement normal lors de ce contact. Etrange apres avoir ete pris en otage n’est-ce pas?

    Second constat, la cargaison ne vaut, quasiment rien, et c’est un raffiot assez vieux sans valeur. Si acte de piratrie il y a eu, alors pourquoi ce navire en particulier? Les gens qui auraient pu avoir les moyens de faire ca, dans les eaux europeenes, se serait attaqués a un autre butin qu’une pile de bois pour l’algérie je pense. Il y a le scénario du « high tech top secret » mais c’est un peu farfelu.

    D’ou la question. Et si finalement rien ne s’était passé a bord de ce navire? Il y a un équippage russe et des patrons finlandais il semble. L’équipage a-t-il été payé? Il se peut tout a fait que ce soit un bete probleme de conflit entre l’equipage et leur patron. D’ou le trajet. Les marins en ayant marre de leur employeur ont décidé d’aller se dorer la pillule plutot que de faire leur boulot. Une histoire (un peu farfelue) de prise d’otage et le tour est joué. Et on demande une racon a ce meme employeur qui est mauvais payeur.

    Qu’en dites vous?

  13. polarr

    je ne retire pas un mot de ce que je viens d’ecrire, mais je suis aussi assez d’accord sur votre commentaire, bigstop.

    question de point de vue

  14. polarr

    Soyons cyniques pendant quelques instants et faisons un calcul simple en comparant (ce qui n’est d’ailleurs pas forcement comparable) l’affaire reiss et l’affaire du tanit

    Clotilde Reiss est liberee contre une rançon (officiellement designee sous le vocable de caution) de 300,000 euros. Soit. Ajoutons à cela un intense effort diplomatique qui a du demander beaucoup de temps à quelques ambassadeurs + obliger de sortir Bernard Kouchner de sa torpeur juilletiste…

    au final, on s’en sort en douceur, avec beaucoup de coups de telephone dont on ne saura jamais rien, des tractations secretes, et au final une affaire qui fait relativement peu de bruit pour un resulatat correct: clotilde reiss est libre, et la france n’a pas à subir l’affront de voir une de ses ressortissantes pendue ou emprisonnée à vie

    cout total (rançon + temps de travail des diplomates et des agents sur le coup) = 500 000 euros, d’apres une estimation personnelle et pifométrique

    maintenant prenons l’affaire du tanit:

    on a envoyé trois bateaux de guerre sur zone + un commando marine + helicos + là aussi, on a pris du temps d’un ministre qui a mouillé la chemise, ou qui a en tout cas bossé sur le sujet.

    tout ça coute un paquet de fric, je dirais 1 million(calcul là encore totalement pifometrique) pour un resultat assez moyen (la faute à pas de chance et aux circonstances, les commandos marine faisant du beau boulot par ailleurs mais sur cette opé il y a eu un loupé): otages sauvés mais une perte humaine, mauvaise presse, polémiques, demandes de dedommagement, etc…

    en comparant l’incomparable, je me suis rendu compte que la methode douce, quelquefois, a ses bons cotés…

  15. bigstop

    Même en mettant de côté les incertitudes sur l’Artic Sea, je ne crois pas qu’on puisse vraiment comparer les deux hypothèses.

    Dans les deux cas, il s’agit bien entendu d’otages.

    Dans un cas, cependant, la rançon est le motif de la prise d’otages. Payer la rançon, c’est encourager les criminels à recommencer. Et les questions que vous posez sont pertinentes.

    En revanche, dans le deuxième cas, la rançon/caution versée à l’Iran est accessoire. Elle n’est qu’un détail destiné à leur éviter de perdre la face, mais ce ne sont pas quelques centaines de milliers d’euros qui ont motivé les décideurs iraniens pour mettre Clothilde en prison.

    Le deuxième cas relève d’un subtil jeu d’échec sur la scène diplomatique, auquel les Perses ont toujours excellé. L’Iran cherche à se positionner sur la scène régionale comme l’acteur central, principal. La quête de l’arme nucléaire en est un des moyens. Or chaque fois que la situation devient plus tendue avec l’Occident et les Nations Unies, chaque fois que le ton monte, vous remarquerez que le pouvoir Iranien opte pour la provocation et le chantage: ce fut déjà le cas avec les soldats britanniques, les déclarations provocatrices de leur président… Les enjeux sont souvent secondaires: le sort de quelques marins, d’une innoncente française… Rien qui pourrait justifier une guerre. Mais suffisament pour humilier et irriter les pays ciblés. Juste ce qu’il faut pour les forcer à se mettre en position de quémander, ce que l’Iran saisit alors toujours au vol en adoptant une attitude triomphante dont la clémence et le côté magnianime sont surjoués. Tout cela contribue sur le long terme à instaurer un rapport de force à leur avantage, où ils sont perçus comme sûrs d’eux et inflexibles, et nous comme faibles et sur la défensive.

    Tout cela reporte à chaque fois les sanctions, que ce soit suite au dossier nucléaire ou suite aux violences post-électorales, et leur permet de gagner du temps.

    Dans les deux cas, les enjeux et les problématiques n’ont rien à voir.

    • Marc Schaefer

      As-tu des éléments sérieux pour affirmer que l’Iran veut avoir des armes nucléaires ? Les rapports de l’AIEA par exemple sont vides.

      Et si l’Iran a vraiment trouvé de gros gisements d’uranium chez lui (des gisements « assez minables ? »), les gouvernements US et européens accepteront tout en échange du minerai, vu qu’on n’a de réserves que pour 20 ans au rythme actuel.

  16. norbert rousseau

    avec la thecnologie du siecle ne pas savoire
    ou ce trouve le bateau
    mon opinion y aurait il du materielles
    rectroactif abort de ce bateau
    voler chez russe qui n’ontpas le controle
    de leur materielles atomique

  17. Souen F.

    La situation des prises d’otages franco-françaises et de celle d’en d’autres pays n’est absolument pas comparable, pour la simple et bonne raison qu’en dehors du cas de l’Iran, les nationalités des otages sont tout d’abord inconnues aux ravisseurs: Lorsqu’un bateau est pris d’assaut par des pirates, ils s’intéressent en premier lieux à la cargaison, non à l’équipage; Si celui-ci est français tant mieux pour les pirates, ils les nourriront jusqu’au paiement de la rançon, autrement si le pays ne négocie pas, ce sont les otages qui nourriront les poissons.
    Il en allait de même en Irak et dans bon nombre de pays extrêmement pauvres: Le simple fait d’avoir l’aspect occidental amène la prise d’otage, l’attitude du pays touché décide simplement de la fin pour les otages, pour preuve les exécutions sommaire d’otages civiles américain en Irak.

  18. christophe

    j’ai toujours du mal à comprendre ces personnes qui vont se « promener » (même si ce n’est pas l’exacte raison) dans des pays dont on sait que le climat n’est pas forcément propice à du tourisme et, de surcroit est hostiles aux occidentaux, qui plus est lorsqu’ils sont français.
    Bien sur qu’il fallait faire quelque chose; on ne peut se permettre de laisser une compatriote aux mains de ces fanatiques.
    Mais je vois dans ce genre d’affaire plusieurs axes de réflexion:
    Avant tout, il est aussi du devoir des autorités de dissuader les nationaux d’aller dans ces pays, sous peine d’aller aux devants de graves ennuis.

    Après, effectivement, on ne peut faire qu’un constat: la France ne pèse pas grand-chose sur la scène internationale. Nos ministres ont beau « taper du poing sur la table », vouloir faire preuve de fermeté devant les médias, ils ne sont pas pour autant écoutés. Le résultat est toujours le même, la France paye.

    Et là, je suis plus tranché que vous, monsieur Moréas, bien sur que ce genre de situation va donner des idées. Ainsi, on va voir de plus en plus de français interpelés dans ces pays qui n’ont de République que leur nom, tant elles ressemblent bien plus, dans leur fonctionnement, à un régime tyrannique. Et à chaque fois, on (puisqu’il s’agit de l’État, donc, de nos impôts) devra payer. Au devant de quoi va-t-on? Ne risque-t-on pas de revoir ces prises d’otage d’avions comme on a pu le voir à Marignane, il y a quelques années, ou des faits similaires, ayant pour unique mobile l’argent?
    Attention !

    • Marc Schaefer

      « Les autorités [doivent] dissuader les nationaux d’aller dans ces pays [hostiles] »

      => Ce sont les agences gouvernementales qui les envoient, bien souvent.

      Oui, j’ai bien vu tes guillemets à « promener ». N’envoyer personne ? Au Mali par exemple, la France a des intérêts forts. Lesdits « touristes » sont-ils utiles à la France ? Euh !

      Et si on développait la géothermie en France, au lieu de devoir guerroyer ou s’écraser chaque fois que les importations de gaz, pétrole, uranium sont menacées ?

  19. jeanfrancoisbe

    mais qu’attends t on pour envoyer Jack Bauer ? c’est un homme de cette trempe qu’il nous faut !

  20. LHGKA

    Peut-on vraiment être sûr que, dans le cas de l’Arctic Sea, l’argent soit ce que recherchent les ravisseurs?
    En effet, la valeur de la rançon n’est pas très élevée puisque, selon le Financial Times Deutschland, elle serait de €1,5M.
    Quand au choix de la cible, pourquoi avoir choisi l’Arctic Sea, dont la cargaison est dite ne valoir qu’un peu plus d’un million d’euros?
    A moins que le navire ne transporte autre chose que du bois?

  21. La frite

    Cher M. Moréas,
    On ne peut pas comparer l’incomparable.
    Votre propos est sans doute frappé au coin du bon sens en ce qui concerne la sécurité intérieure – mais d’ailleurs, je n’ai pas connaissance qu’à ce niveau, plus de rançons soient payées qu’il y a 20 ans?
    En revanche, sur la scène internationale, la question est: à quoi peut prétendre la France? Et ici, force est de reconnaître que face aux principaux acteurs régionaux, l’Iran, la Russie, la Chine, la France ne peut plus rien faire seule et doit bien mettre de l’eau dans son vin.
    Ce qu’elle fait déjà aux niveaux politique et économique, lorsqu’elle refuse de prendre position sur les agissements chinois au Tibet ou au Xinjiang, ou russes en Tchétchénie ou même en Géorgie.
    Et il le faudra bien tant que les français ne se coaliseront pas réellement avec les autres européens pour développer une politique étrangère qui a les moyens de ses ambitions – celle de pouvoir taper sur la table tout en étant crédible. Envoyer une équipe du GIGN pour libérer une famille de 5 malheureux pirates somaliens, on sait faire. Très bien.
    Se mettre à dos un état moyennement puissant, là… On ne gère plus. Mais c’est plutôt raisonnable, une fois encore tant que les moyens ne suivent pas.

    • Marc Schaefer

      « La France ne peut plus rien faire seule »

      => Même coalisée avec le Royaume-Uni, elle a dû abandonner le canal de Suez, et ce n’est pas récent. La France est une puissance moyenne depuis 1918, voilà tout.

      En Géorgie, l’armée russe a pris deux villes où passe le gazoduc des gisement en Caspienne vers la mer noire, alors tout le monde s’est écrasé – la France a même vendu des bateaux de guerre à la Russie dans la foulée.

      Tout comme quand Poutine avait coupé le gaz à son ami biélorusse mauvais payeur, privant de chauffage les pays européens en aval. L’influence de l’UE avait alors cessé de s’étendre vers l’Est.

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