Les explications qui ont suivi l’arrestation de Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien de 24 ans, soupçonné d’avoir voulu commettre un acte terroriste contre une ou deux églises de Villejuif, laissent perplexe. Ce pied nickelé se serait blessé lui-même après ou avant avoir tué Aurélie Châtelain pour lui voler sa voiture.
Puis il aurait appelé les secours. Et les policiers auraient suivi la piste des gouttes de sang jusqu’à son propre véhicule dans lequel ils auraient remarqué des sacs de sport susceptibles de contenir un « arsenal de guerre », comme on a pu le lire dans la presse.
Sous le feu des déclarations anxiogènes des autorités, je me suis dit, comme beaucoup, qu’on avait eu chaud. Et puis, en réaction à une communication excessive, j’ai été victime du syndrome de l’éclairage du frigo : comment savoir si la lumière est éteinte une fois que l’on a refermé la porte !
Mais n’est-il pas normal de devenir suspicieux, voire parano, dans une société où les acteurs politiques sont sans cesse en représentation ! Une pièce sans entracte dans un théâtre où l’on est mal assis. Continue reading
9 réponses à “Terrorisme : comment se tirer une balle dans le pied”
Merci de ces informations et de votre analyse.
prêt à risquer sa peau, près aussi, sûrement.
« se croyant », mais là le lapsus est freudien… « ce croyant », joli, même…
« doutes moreassiens », mais j’ai voulu atténuer ma charge d’une singularité moins génériquement égarée.
AOrthog
Qu’est ce que vous pouvez être délicat, vous…?
Dire qu’avez été un flic de choc près à risquer sa peau.
Vous montiez au feu avec un pistolet à bouchon pour ne blesser personne ?
Parce que là franchement, que de précautions, circonlocutions et autres auto-culpabilisation…
« Certains affirment que – peu importe et fi l’état de droit – tous les coups sont permis pour lutter contre le terrorisme. Les plus anciens, comme moi, ont déjà entendu ce discours lors du conflit algérien, et, à l’époque, la France a même franchi un pas de plus en pratiquant la torture et les exécutions sommaires. Nous n’en sommes pas sortis grandis. Ni vainqueurs. »
Ne croyez-vous pas qu’il y a beaucoup de place entre ces deux présentations et que les leçons du passé ont plutôt été trop bien retenues dans leur appel à la retenue que l’inverse ?
Et que dire de votre étonnement quant aux maladresses de ce type qui ne veut pas dire dans quelles circonstances cette balle a fini dans sa jambe assurément parce que ce ne doit pas être à son avantage…?
Ce qui est l’unique explication, à l’évidence.
Qu’il en dit plus sur vous que sur lui, à vous suggérer cette réaction d’une frileuse bienpensance.
Toujours irrésistibles ceux-là qui crient au complot dès qu’un malfaisant n’est pas dans l’efficacité maximale, ce croyant malins là qu’ils soulignent leur bêtise.
On retrouve le passeport d’un des terroristes du 9/11 dans les décombres… complot.
Un des coup__à_chier oublie sa carte d’identité dans la voiture… complot.
L’assassin maladroit – ou sa victime sut-elle détourner un des coups de feu ? – se colle une balle de la guibe… complot.
Premier complot : oui, les terroristes avaient forcément des papiers sur eux, et oui, lors de tous les choc, certains points concentrent les déformations là que d’autres sortent parfois totalement épargnés de la combinatoire d’emboutissement ; tous avons vu les photos de ce train d’atterrissage assez intact sur les pentes de cette montagne qu’avait choisie cet Allemand fou.
Second complot : le frère pétard ne se contente pas d’oublier sa carte d’identité dans la manipulation factice que les faibles d’esprits voient partout, il paume une de ses tennis au sortir de l’auto, tous l’avons vu la ramasser alors qu’on monte a priori à ce genre de baroud en ayant au moins serré un minimum ses lacets. Il ne portait pas des babouches que je sache…
S’il peut perdre ses pompes en descendant de voiture, pensez s’il peut laisser un carte plastifiée tomber de sa poche !
Quant au nouveau joyeux drille que le destin et une certaine vision de celui-là nous a envoyé, lui a dû peser le pour et le contre une fois son méfait mal mené à bien et cette balle reçue – en guide de coup de pied au cul que dieu peut-être lassé de voir de ces abrutis tuer en son nom lui a certainement asséné – quant à pencher vers son tropisme d’assisté usuel (le système va me sauver) et le risque de se faire pincer. Mais sa foi en notre faiblesse l’a perdu, et nous a sauvé d’autres drames.
A côté de cela, les tergiversations administratives et autres doutes moreassien, vous pensez si on s’en tamponne.
AO
@oursivi
» les leçons du passé »
Lesquelles, donc ?
« les tergiversations administratives et autres doutes moreassien, vous pensez si on s’en tamponne »
Pour ça que vous en parlez et que vous prenez du temps pour commenter, v’oui, lol, bien sûr, of-course…
Merci pour cet article de qualité qui permet de mieux comprendre certains aspects dans cette confusion ambiante.
« Et supposons toujours que les agents de la DGSI, pas si mauvais qu’on le dit, »
« Certains affirment que – peu importe et fi l’état de droit – tous les coups sont permis pour lutter contre »
dans 2 de vos phrases vous montrez les limites de notre police secrète, théoriquement au service des citoyens…
– la réputation ? surfaite ? réelle ? propagandiste ? médiatique ? politique ???? laissez-moi rire quand on dit que le « FBI à la française » du « zinzin » Sarkozy (quelle différence entre DCRI et DGSI ?) est un des meilleurs services du monde, alors que je l’ai vu à l’oeuvre et que ce ne fut pas brillant….toute « bonne réputation » de ce services est un bobard, ou incompétence semble côtoyer carriérisme ( dans le canard enchainé, un OPJ disait que la DCRI avait été créé avec des pétochards et des mythomanes)
– justement, tous les coups ne sont pas permis: utiliser des enfants lors des opérations spéciales, par exemple (je témoigne quand vous voulez et j’invite la France à déclassifier des dossiers « secret-défense » signés Squarcini) est un crime contre l’humanité, comme utiliser des armes interdites (canon acoustique), ou des poisons, autant de crimes contre l’humanité…
Qu’on se le dise…
Une autre explication est que Sid Ahmed Ghlam s’est fait tirer dessus pour empêcher l’attentat. Mais comment le savoir ? Même si un policier disait « c’est moi », je ne le croirais pas.
Partager ses renseignements : les gens ayant besoin de discrétion comprennent très vite que la deuxième personne dans la confidence est de trop. Écrire à un parquet, un avocat… c’est comme crier sur les toits. Un enquêteur risque de perdre son affaire, et aussi de la faire échouer.
« Pas d’écoute téléphonique de Sid Ahmed Ghlam », lit-on un peu partout. C’est ridicule. S’il était ciblé par les barbouzes, écouter légalement son téléphone était strictement superflu. Ou alors, il n’était pas suivi du tout.
Un « blanc » acceptable par les juges, on y est : les tribunaux français acceptent les témoignages anonymes, et par exemple pour l’affaire de Tarnac, ledit témoin était un policier.
Sans oublier les expertises psychiatriques, pour lesquelles l’expert fait réaliser les tests par les complices habituels des barbouzes, et qui permet à un politicien d’ordonner un enfermement sans décision de Justice.
Sans contrôle d’un pouvoir par un autre (à priori ou à postériori) sommes-nous toujours en République ?
oui.
une république n’est pas le système français tel que nous le connaissons mais n’importe quel régime dans lequel un fils ou une fille ne succède jamais à son père ou sa mère. (sauf quand il y rien de potable au parti républicain ou démocrate….).
quant à savoir si cette république reste une démocratie et un état de droit, la réponse est évidemment non.