Pour colmater la cassure entre la population et sa police, mise en exergue par l’affaire Théo, certains semblent redécouvrir la police de proximité. On nous a déjà fait le coup. Après sa suppression en 2003 par Nicolas Sarkozy (« La police n’est pas là pour organiser des tournois sportifs… »), elle renaît de ses cendres sous des noms divers au moins par trois fois. La dernière en 2011, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant justifiant alors l’apparition des « patrouilleurs » par le besoin de « créer un climat, une ambiance de sécurité ».
Cette méconnaissance du principe même de la police de proximité est tout simplement affligeante.
Car faire de la « polprox » ne consiste pas à mettre sur le trottoir des gardiens en baguenaude, c’est au contraire une véritable révolution, on pourrait presque dire une philosophie, qui s’inscrit dans un précepte simple : la police n’est pas là pour servir l’État, mais pour assurer la sécurité des citoyens.
C’est un concept relativement nouveau qui est apparu à la fin des années 1980 aux États-Unis et en Angleterre sous l’expression « community policing ». Continue reading
26 réponses à “Police de proximité : l’arlésienne ?”
Pas besoin de tout ce petit monde, je suis armé dans les transports, MDR ce soir, la police nationale qui vient devant une gare près de Rambouillet pour controler des jeunes, si il savait que chaque jour quelqu’un a une arme dans son sac pour prendre les transports en toute sécurité. Comme ils ne sont pas assez malins et qu’ils n’oseront jamais fouiller les gens, ça fait rigoler.
La pol prox n’est pas » l’arlésienne » c’est le serpent de mer, Nessy…..
C’est ceux qui ne l’on jamais vu qui en parle le plus…..
Faites intervenir les fonctionnaires qui y participaient au temps temps béni …….
Leur travail? Grands frères, faire traverser les vieux, tourner la tête à la moindre infraction…….Et s’ils avaient le malheur d’intervenir, de faire ce pour quoi ils étaient payés, ou d’aviser leurs collègues de trafics ou méfaits, leur vie devenait un enfer………..
Depuis un an, la police a affronté surtout 2 types de désordre :
1- les quartiers, banlieues, trafics, drogue…….
2- les syndicats (CGT,FO), les borders ou les ZAD,
La proximité peut être pertinente dans le 1, dans le 2 ???????
« Je rêve d’un candidat aux présidentielles qui ne se contente pas de nous faire part de généralités sur la sécurité, mais qui prenne le temps de nous expliquer quelle sera pour lui la police de ce siècle. »
J’en ai vu un parler de police de proximité, de gardiens de la paix …
De déontologie aussi …
Jospin a été le dernier dirigeant à essayer de traiter les problèmes à leur source, même imparfaitement. Mais il a suffi que TF1 passe en boucle l’agression d’un vieil homme la veille de l’élection …
Croyez vous possible, M. Moreas que cela ne se reproduise pas ?
Lu dans un article du Monde mis en ligne hier soir :
« Plusieurs membres de la famille de Théo L. – le jeune homme victime d’un viol présumé par un policier à Aulnay-sous-Bois, le 2 février – sont visés par une enquête préliminaire pour un possible détournement de subventions publiques, a révélé, ce jeudi 23 février, Le Parisien, sur son site internet. Une enquête ouverte pour « suspicion d’abus de confiance et escroquerie », qui concerne une association, Aulnay Events, dirigée par un frère de Théo L., selon le quotidien.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/02/23/aulnay-la-famille-de-theo-l-visee-par-une-enquete-financiere_5084569_1653578.html#xdCKhLxuM9ekW89V.99 »
Justice pour Théo !
suggérez-vous que dans d’autres cas, comme celui de F. Fillon ou M. Lepen, un petit dérapage de matraque similaire ne mériterait pas justice ? j’espère que non, ce serait choquant.
Il me semble que la justice suit son cours, ce qui est normal : attendons son verdict.
Nous ne sommes pas chez les khmers rouges : on ne condamne pas avant de juger en France !
on est d’accord, « suspicion d’escroquerie », vous me rassurez.
Cependant, si la justice déclarait que la matraque qui a atteint Théo a simplement été mal maitrisée, je pense que des cours de perfectionnement de l’usage de cette arme pourraient être envisagés pour certains policiers.
Ne serions nous pas passé d’une paix souhaitée à une philosophie de la violence ?
En témoignent l’armement des policiers (qui ne peuvent même plus courir après le voleur à la sauvette), le juteux marché de la sécurité et la violence ressentie par tout un chacun, policier compris.
Visiblement, le terme « gardien de la paix » n’a plus sa place.
La police de proximité qui se déplace en voiture et ne descend jamais du véhicule c’est une blague. Il est vrai qu’en banlieue chaude, vaut mieux avoir un toît . Dans mon quartier, un policier municipal ne connaît pas les résidents au bout de 15 ans de rando. Et puis quel genre de dialogue entre le policier CAP charcutier et le pékin bac + 6? Le temps ? la politique ? Une fois , ça va . Mais après ?
@bourquin : moi je discute avec les bac+8 comme les CAP charcuterie du beau soleil qui réchauffe les corps et fait plaisir. Et puis discuter de politique, mais de vraie hein (pas le « vive X à bas Y et inversement, discuter de comment ça marche la vie en communauté et comment améliorer), je trouve que ça serait déjà un grand pas en avant ! On a une capacité très grande à échanger des banalités pour entretenir le lien social, utilisons-le : l’important n’est pas l’information échangée, l’important est de montrer à l’autre qu’on peut échanger avec lui.
C’est quand même rageant quelque part : mon grand-père durant son passage chez les CRS donnait des bonbons aux enfants lorsqu’il était préposé à la circulation devant les écoles ; maintenant ses collègues patrouillent en tortue ninja comme s’ils étaient en zone de guerre à la manière américaine, au lieu de « prendre la température » avec les anciens et donner des conseils au foot aux enfants. Et ce sont les Nord-Américains qui redécouvrent les avantages de la police de proximité …
aujourd’hui non seulement le CRS patrouille en tortue ninja mais on peut imaginer ce qui lui arriverait s’il distribuait des bonbons à la sortie d’une école.
Très bon papier qui donne envie, effectivement, de revenir (si toutefois nous l’avions faitn à l’époque) à l’idée de police de proximité.
@Georges M
Merci pour votre billet
Je me demande s’il ne faudrait pas renouer des dialogues à partir du diagnostic du lien ci-dessous qui rejoint un peu celui du présent papier de policeetc…
https://theconversation.com/la-persistance-des-mauvaises-relations-police-jeunes-jusqua-quand-73065
J’ai connu le temps pas si lointain où les gendarmes s’arrêtaient boire le café chez des habitants et passaient leurs loisirs dans diverses associations locales. C’était un bon moyen de tisser des liens et de glaner nombre d’informations fort utiles pour les enquêtes… Peut-être que certains commandants de gendarmerie à la retraite pourraient parler de leurs méthodes à leurs confrères commissaires…
Le syndrome français : d’une idée qui fonctionne ailleurs, nos brillants énarques, nos sympathiques syndicats et il faut bien le reconnaitre nos esprits frondeurs parviennent à les rendre inefficace ici chez nous.
Je suis bien triste que les policiers eux memes soutiennent avant tout le choix de servir leurs maitres que servir les citoyens.
@ 11.23 – Etes-vous aussi assuré qu’en décembre dernier d’un duel final entre fillon et le pen, comme on le lit sur votre blog ?
Par ailleurs, n’accablez pas tous les efforts d’expérimentation à long terme du Québec (voir du Canada en général, qui a assez souffert de l’ultra libéralisme et du sécuritarisme de la politique de Stephan Harper durant 10 ans) en matière de police communautaire, au motif de l’acte déséquilibré d’un Bissonnette.
Bien sûr, il ne faut rien idéaliser, mais le Québec reste un modèle, un exemple sinon à suivre, du moins toujours à méditer… pour sortir du bourbier dans lequel nous continuons à nous enfoncer ici.
» Cette dernière décennie a vu les policiers devenir des soldats de l’Intérieur. À la recherche de quel ennemi ? »
C’est merveilleux : il y a, après les massacres que nous avons connus, un homme qui, en France, ne sait pas que les tueurs islamistes sont nos ennemis (et, d’ailleurs ceux de tout le genre humain, tous les musulmans non fanatisés -et cela fait du monde – inclus) !!!
@ Citoyen. Les terroristes ne figurent pas uniquement dans les rangs des islamistes. Dernier exemple en date avec le massacre au Québec en janvier 2017 où le tueur est un sympathisant de Donald Trump et de Marine Le Pen http://www.lci.fr/international/canada-attaque-d-une-mosquee-de-quebec-le-suspect-alexandre-bissonnette-est-un-admirateur-de-donald-trump-et-marine-le-pen-2024188.html
Combien de Français ont-ils été tués par las sympathisants de Donald Trump ?
Au dernier décompte : il suffirait d’additionner les victimes de la politiques américaine, britannique et française… Depuis 50 ans. Trump n’étant que dans la continuité.
On doit bien être dans les 50 Millions…. Qui dit mieux
Je demandais : « Combien de Français ? »
Vous me répondez : « 50 millions … »
Je n’avais pas remarqué une telle hécatombe !
Il est vrai que je sors peu.
La situation au Québec est quand-même assez différente dans le sens où il n’existe pas de catégorie de population mise à l’index de la société. En France, on se sert de la police comme outil de contrôle social sans s’attaquer au fond du problème : surpopulation urbaine, ghettoïsation, pas de mixité sociale ni de vraie politique territoriale.
« où il n’existe pas de catégorie de population mise à l’index de la société »
Quelle population ?
La société? Son numéro de téléphone,son âge ,j’ai besoin de savoir.
Une ânerie répétée ne devient pas une vérité.
PS: il n’y a pas de ghetto en France.