Les deux journalistes mis en examen pour extorsion de fonds au détriment du roi du Maroc se disent victimes d’une cabale. Pour eux, il n’y avait ni chantage ni pression, mais un simple arrangement commercial. Pourtant, l’enregistrement des entretiens avec l’avocat « royal » semble mettre à mal leur système de défense.
Mais ces enregistrements sont-ils recevables en justice ?
Des écoutes sauvages – Elles ont été effectuées par l’avocat du plaignant à l’insu des personnes enregistrées. Elles portent donc atteinte à la vie privée et sont susceptibles de poursuites en justice. La première fois, l’avocat marocain déclenche l’enregistrement de son iPhone avant le début de son entretien avec Éric Laurent. C’est son initiative. Lors des deux rendez-vous suivants, il semble qu’il procède de même, mais cette fois à la demande des enquêteurs.
Pour Me Éric Moutet, l’avocat de Catherine Graciet, il ne fait aucun doute que dans ces conditions ces écoutes sauvages constituent un détournement de procédure ; et le défenseur d’Éric Laurent, Me William Bourdon, doit être sur la même longueur d’onde lorsqu’il dénonce un coup monté par « l’avocat de Rabat ». Continue reading
15 réponses à “L’avocat tend un piège”
Non non… Georges, pas un « simple blogueur », vous êtes bien plus que cela ! les blogueurs/blagueurs, c’est nous autres. Vous, que vous le vouliez ou non, vous êtes un faiseur d’opinions modérées sur des sujets que vous connaissez mieux que la plupart de vos confrères… Ce qui est très rare, c’est cette modération sur les sujets épineux auxquels vous vous coltinez.
Donc, pas de fausse modestie !…
Cela dit, je suis personnellement d’accord, laissons Carlos où il est… Mais n’empêchons pas les curieux d’essayer de toujours sonder la version de son enlèvement par feue la DST… Pourquoi non ? On nous ressort bien l’affaire Boulin par les temps qui courent… Et ce n’est pas la justice qui ira faire la lumière, hein !… « res juridicata pro veritate habetur », va-t-on encore nous seriner… ce qui, entre nous, arrange toujours bien du monde…
à Janssen JJ
JJ! pas de fausse modestie :vous pouvez sans avoir un air supérieur traduire votre « res judicata… » pour les lambdas qui ont oublié leur latin depuis longtemps à supposer qu’ils l’aient jamais appris
Chanter un gouvernement ou un royaume il faut etre fou a moins d’avoir un autre état derriere soi. Donc de toute logique/évidence il s’agissait d’une banale transaction ; d’offre/demande. L »acheteur a visiblement trahis le vendeur.
@ « personne ne connaît vraiment les conditions de son enlèvement. Et c’est mieux comme ça ! »
On peut penser que Carlos Ramirez, dit le Chacal, toujours enfermé à la centrale de Poissy (?) en sache un peu quelque chose quand même, à moins qu’il ait perdu la boule. Je sais bien que l’enlèvement de Mehdi Ben Barka est encore sujet à beaucoup d’interprétations, mais pourquoi serait-il parfois bon de ne pas chercher à farfouiller dans les secrets d’Etat ?
GM : êtes vous un journaliste ou toujours un policier pour insinuer ainsi qu’il ne faudrait pas toujours chercher à savoir ?
Ici, juste un blogueur – non anonyme – qui trouve que Carlos est bien là où il est.
L’arrestation / transfer de Carlos a participé d’un été très occupé par Mr Pasqua: qui avait des visées présidentielles plus ou moins affirmées à ce moment. Dont s’en attribuer le succès, sans confirmer, juste laisser entendre, était bien joué, de la part de ce grand maître.
Il est possible qu’un service non français ait effectivement repéré Carlos au Soudan et transmit ses coordonnées. Un certain Billy se plaignait de ne pas avoir vu son rôle reconnu.
Billy a écrit un livre sur une part de ses activités; dont au Laos et Cambodge.
Merci.
Le propriétaire d’un travail peut le vendre au plus offrant. Si le plus offrant achète le travail pour le détruire, c’est moins gratifiant, mais un bon sirop peut rendre la pilule moins amère.
Eric Laurent explique que la publication de leur travail pouvait avoir des effets indésirables, être dangereuse, pour la paix, par exemple. Il avait des scrupules.
Ce risque l’encourageait à ne pas publier, mais qui allait payer son travail ? Un acheteur s’est proposé.
Pourquoi ne porte-t-il pas plainte ? En l’accusant de chantage, on le fait passer pour un imbécile, ce qu’il n’est pas.
Il a juste succombé à la tentation et le diable avait les moyens de le faire tomber. Pour moi, il n’y a pas péché de sa part, même véniel.
Demander trois millions (3 000 000 €) pour ne pas sortir un livre, c’est refuser de vendre, non ? C’est du bluff, pas du chantage !
« Personne ne connait vraiment les conditions de son [Carlos] enlèvement. Et c’est mieux comme ça ! »
et
« Moi, je [ne fais pas ce que je dois faire] tous les jours, et gratuitement. »
J’aime bien. Ou surinterprété-je ?
La confiance des deux journalistes m’étonne. Discuter dans une chambre d’hôtel ou un bar ! Signer une promesse !
Et puis, pourquoi les journalistes ont-ils reconnu quoi que ce soit ? Un « enregistrement sonore » se bidonne à la perfection, par exemple en enregistrant la personne dans un autre contexte et en assemblant son discours. C’est une bonne raison pour que les juges n’acceptent pas de preuve d’origine inconnue. Il aurait suffi à leur avocat de faire écouter aux juges un exemple convaincant pour contester.le prétendu enregistrement.
Personne pour lire ou relire ? Triste …
« C’est une démarche qui ne paraît pas anormal. »
« Je suis sûr que le bonhomme ne se douterait pas qu’il laisserait son nom à une jurisprudence… »
« la sous-direction des affaires économique et financière »
« toute personne qui, à titre régulier et rétribué, recueil des informations »
» Le père de celle-ci, le fait enlever par des hommes de main. »
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Heureusement que vouzête là !
Service !
Je me suis arrête là:
« Car ensuite, une fois le feu allumé, lorsque les millions sont sur la table, je veux dire sous la table, il est bien difficile de ne pas perdre les pédales. J’entends bien ceux qui parlent de déontologie, mais entre nous, qui refuserait un ou deux millions d’euros pour ne pas faire ce qu’il doit faire ? »
Incroyable…
Oui, c’est incroyable, pour ceux qui n’y ont pas été confrontés.
Sans expérience personnelle de la tentation, bien malin qui peut dire « je ne boirai pas de ton eau ».
C’est évidemment applicable à toute tentation.
Ca s’appellerait de la corruption, et dans ce cas, les deux parties sont fautives. Franchement, dans le cadre professionnel, on sait reconnaitre un pot de vin. Et on sait quelles valeurs on a et là où est la ligne rouge.
Si ces journalistes ont été piégés, ils ont ce qu’ils méritent. Et sinon, ils subiront les foudres de la justice.
Mais je trouve que ce blog a pris partie pour les journalistes. Au fond, on ne sait rien de l’affaire. Qui est le maitre chanteur ? On ne saurait probablement jamais mais ils ont affronté plus gros qu’eux et s’en sont mordus les doigts..